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Citations sur Dédicace d'un navire et autres poèmes (10)

N’enterrez pas le monde
Car il resurgirait
Dans les sèves futures.

Ma langue est une olive
Que je presse pour toi.
Une huile écrite en coule.

Si tu cueilles la soif,
J’inventerai le fruit
Pour éveiller la source.

Si je suis page vide,
Écris-moi sur ton corps.
Tu seras mon poème.

Nous voguerons sur l’aube
Et je serai ta barque,
Ta voilure et le vent.

Tu gardes le pouvoir
De me faire silence.
Berceuse de l’amour,
Je suis ton instrument.

Si le poète meurt,
L’Univers aura froid.
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Lui : moi

Je me conduis par la main vers la barque
Et nous voguons tous deux, l’enfant et moi
Sur une mer d’eau verte et de mémoire,
Légers, légers, si légers que l’écume
En frémissant recule devant nous.

Quand sans oubli tu reviens à toi-même,
La solitude est faite de musique
Pour mieux gravir les marches de la vie.

Fragile inceste où l’enfant dans son père
Trouve le corps qu’il prépara longtemps.
Il est l’oiseau plus que l’eau de la vasque.
Plus que la soif il est le sel d’attendre.
Il ne boira jamais que dans mes mains.

Notre odyssée est double, enfant d’Ulysse.
Qui tissera les voiles du grand vent ?
Au loin fort loin, les îles-cimetières
N’ont qu’oiseaux blancs sur la cime des vagues.
Il n’est de noir que l’exil dans le temps.

Tu me conduis par la main vers la halte.
Nous chargerons les tonneaux du soleil,
Et des rayons de lune entre les doigts
Caresseront notre joie retrouvée.
Le temps de vivre et nous serons étoiles.
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La vie en ce jardin

« Ils m’appellent lilas ! »
Disait-il à la rose
Et la rose riait
De ce nom peu banal.

« Ils m’appellent la rose ! »
Disait-elle au lilas
Et le lilas pensait
Que ce n’était pas mal.

Jasmin et chèvrefeuille
Entre eux s’amusaient bien
D’être garçon ou fille
Au caprice des mots.

« Mais qu’ont-elles à rire,
Se demandait l’enfant,
Ces fleurs impertinentes
Que j’arrose le soir ? »

(Les fleurs ont d’autres noms
Au secret des corolles.
Celui qui les saurait
Serait fleur à son tour.)

« Ils m’appellent lilas ! »
Disait-il à la rose,
Mais l’abeille emportait
Son vrai nom sur ses ailes.
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Si j'étais un poète,
Jamais je n'écrirais.
J'aimerais le silence
Qui peut vivre sans mots.

Je serais l'innocent
Du village des ombres.
L'oiseau me parlerait.
Je saurais son langage.

CIL DE SILENCE
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Le poème enlève à l'esprit la rouille des jours ; il entre par l'oeil et l'oreille et lave le corps.
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J'ai détourné le cours de la rivière
Et tes yeux noirs ont cessé de pleurer.
Emporte-moi vers le pays des biches
Nous serons l'herbe offerte à leurs désirs.
Jeune mouette,ô deviens mon amie.
Nous danserons sur la pointe des flots
Et tu seras ma prime caravelle.
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Poète : écrivain de haute mer.
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La nuit du poisson

Je peux mourir car je sais qu'il existe
Pour me survivre un grand poisson tout blanc.
Parfois la nuit du fond des mers il glisse
Dans mon silence et me parle du temps.

Poisson d'argent, ma tristesse, mon prince,
La forme ici de mon désir futur.
Si solitaire en d'austères provinces,
Il m'attendra dans l'amitié des mers.

Et je m'éloigne, heureux comme une hélice
Pour me visser à l'intérieur du temps.
Le corps luisant, je glisse d'île en île
Pour marier le soleil et les vents.

Que cent poissons me donnent l'espérance
Et je viendrai musique sous la peau
Dans le miroir où les âmes se penchent
Pour vous offrir la première splendeur.
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Le conquérant du vieux fort Solitude
Avait pour arme un lys à longue tige
Qu'aucun soleil ne fit jamais fléchir.

Masqué de noir, il chevauchait vers l'ouest,
Un océan de bisons le suivait.
Il entrera quelque jour dans la mer,
Le conquérant du vieux fort Solitude.

Lâchant la bride à son cheval Tumulte
il regardait vers les septentrions.
La fleur de lys à hauteur de visage,
Attendait-il un souffle, une parole ?

Un vol d'oiseaux sauvages précéda
Le vent de sable et le cri des coyotes.
Toujours allait, dressé droit sur sa selle,
Le conquérant du vieux fort Solitude.

Je peux le voir en fermant les paupières.
Sur un fond rouge, il chevauche sans hâte.
Que le soleil s'éteigne et se rallume,
Toujours est là ce héros de naguère :
Le conquérant du vieux fort Solitude.

Ne dites pas qu'il fut roi légendaire :
Vous le verriez chevaucher sur mes lèvres
Avec son lys protégeant mon silence
Et poignardant vos doutes d'un regard,
Le conquérant du vieux fort Solitude.

(La ballade de l'ouest)
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Demain

Nous glisserons sur un fleuve royal
Et chaque été nous prendrons dans nos mains
L'or jaillissant d'un tout nouveau langage,
Nous serons clairs et simples comme l'eau.

Je t'aimerai car tu seras ma lèvre.
L'ombre des mots caressera ta joue
D'une aile fraîche et nous suivrons leurs vols
Mais nous tairons le nom de notre terre.

Chaque pensée est un saut d'antilope
Pour éveiller nos intimes forêts.
Chaque écureuil se nourrira d'un rêve
Qu'entre nos doigts nous aurons fait mûrir.

Au confluent des tigres et des mers,
Nous nous boirons comme terre et rosée.
Ce sera l'aube et dans sa main de flamme
Nous renaîtrons porteurs de nos ferments.
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