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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une réussite encore que ce deuxième roman !
Ici, l'auteur met en scène un anthropologue terrien, Joar, chargé d'étudier le peuple des Errants, revenu sur sa terre d'origine, Fergiss, exploitée désormais pour son précieux minerai. Dès lors, on comprend que des enjeux économiques sont en cause. Nous avons accès à ses réflexions dans son journal de bord. Bientôt, il noue des relations plus profondes avec eux, notamment avec Phéelle, qui l'initie à un autre mode de communication, passant par la méditation. Cependant, tous se préparent à un événement qu'ils nomment "le dernier temps". Mais de quoi s'agit-il ? Chaque chapitre se présente comme un compte à rebours dans son attente, ce qui crée du suspense.
L'auteur a campé des personnages intéressants, et pas seulement chez les Errants, peuple non-violent. D'autre part, ce roman ethnologique et philosophique pose la question de l'intégration, tout comme Montaigne et d'autres après lui l'ont fait : faut-il à tout prix convertir à nos pratiques les peuples différents de nous, sous prétexte de leur faire profiter de ce que nous nommons "progrès" ?
Un roman réussi à découvrir !
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Captivant.
Un roman d'anticipation captivant, oui, à plus d'un titre, qui nous transporte quelques siècles dans le futur, disons dans les années 2500 – histoire de fixer un ordre de grandeur !
Au regard du rythme de l'évolution que nous connaissons depuis un demi siècle, c'est le temps qu'on peut estimer nécessaire, en effet, pour que s'établisse ce monde de fiction, marqué par l'expansion de la migration des terriens vers les exoplanètes. le temps nécessaire pour que plusieurs groupes, ainsi dispersés, puissent acquérir des caractéristiques culturelles bien spécifiques, voire mutent quelque peu physiquement, au point que l'on puisse observer qu'ils sont humains certes, mais certainement plus terriens, comme ici :
« Joar s'étonna de sa taille et reconnut les caractéristiques de ces générations d'hommes et de femmes ne connaissant plus la Terre. Nés dans l'espace, à une époque où les voyages duraient des années, ils y avaient grandi et donné ces individus qui, soumis à une gravité artificielle, avaient cru d'une manière démesurée. »

Jean-K-Saintfort n'est pas du genre à tourner autour du pot ! Dès le prologue il nous fait toucher le coeur du sujet, en abordant deux thématiques qui vont s'entrelacer tout au long du roman. D'une part, la question de la non-violence en tant qu'acte politique d'opposition et de libération, d'autre part, la prise en compte de la dimension émotionnelle dans l'évolution des échanges entre cultures différentes.
Encore une citation, si vous me le permettez, pour illustrer et le style et le thème :
« Vous me fuyez car chaque impalpable frôlement de ma main est une caresse, un vent léger effleurant votre âme mais, surtout, un feu ardent qui vous dévore. Vous avez peur de la force de vos émotions. Pourtant, elles vous permettent de communier avec le monde. »

En technicien averti, l'auteur provoque une immersion immédiate à travers un procédé simple et direct : chaque chapitre est introduit par un extrait du journal de bord de l'anthropologue, Joar Szukajacy, envoyé en mission sur l'exoplanète Fergiss. Ces textes, qui contextualisent clairement l'action, sont par nature les réflexions d'un scientifique pétri d'humanisme et donnent à chaque épisode une perspective philosophique et politique.

Par ailleurs la tension dramatique est continuellement nourrie par un compte à rebours reposant sur l'approche d'un événement mystérieux appelé “Le dernier temps ”.

Ainsi, la construction et le cadrage du récit sont impeccables, la narration est habilement séquencée, le style est classique et la langue soutenue, les dialogues sont justes et bien rythmés.
C'est, selon moi, le traitement des personnages et de leurs interactions qui constitue la plus grande singularité et l'indiscutable qualité de ce roman. Jean-K-Saintfort a créé une dizaine de caractères bien définis, chacun possédant une aura, une présence unique, données à voir et à sentir avec beaucoup de précision et de finesse. le parcours de chacun d'eux dans la progression dramatique est parfaitement mené et apporte à l'histoire un pan de vérité d'ordre psychologique et émotionnel, et joue un rôle logique dans la dynamique du roman.

Cette dynamique démarre sur le fond d'un malentendu. La nature de la mission que la Confédération confie à Joar n'est pas celle qu'il croit. Désormais consacrée à l'exploitation minière du prométhéum, il est impératif que l'exoplanète Fergiss conserve cette fonction industrielle première. Pas question d'y faire une place aux Errants – qui en ont fait pourtant leur planète-mère bien avant que la Confédération y implante des exploitations minières. Aussi quand ce peuple – migrant par vocation – y revient pour y vivre “Le dernier temps” il s'agit pour la Confédération, sous prétexte de rencontre mutuelle, de contrecarrer le plus radicalement possible leur plan supposé de reconquête. Joar, quant à lui, informateur malgré lui, est convaincu d'être missionné pour une étude bienveillante et approfondie des spécificités culturelles de ce groupe, réputé pour son caractère non-violent.

Pour conclure, un roman vigoureux et positif, riche de toutes les facettes que présente l'aventure humaine de Joar : la découverte progressive du cynisme politique dont il est le jouet, résultat de la domination des injonctions économiques, son ouverture progressive aux échanges émotionnels avec les Errants, la perception de leurs facultés mentales extraordinaires, l'expérience de leur immense sagesse, sa douloureuse impuissance devant la tragédie qui les frappe, l'affirmation des sentiments qu'il éprouve au delà des doutes et de la distance que lui impose la rigueur de sa démarche scientifique, son engagement enfin dans un destin qui dépasse le sien propre, porteur d'un avenir fécond.
Un dernier extrait pour le plaisir et vous mettre en appétit :

« — J'ai bien du mal à croire encore en la Confédération, en l'humanité…
— Tu le dois. Nous le devons tous. Si nous ne croyons pas à la liberté humaine, si nous ne conservons pas notre foi en l'être humain, sur quoi bâtir l'avenir ? En quoi garder espoir ? Nous choisissons la vie, la tolérance, la bienveillance. L'idéologie de mort qui a détruit notre peuple est toujours là, sous-jacente, insidieuse, pernicieuse. Elle se diffuse. Elle rejaillira. Il nous faut la combattre, lutter contre la haine, la terreur, la violence sociale… Si notre histoire pouvait permettre une prise de conscience collective…
— Tu y crois ? Vraiment ?
— C'est la seule voie possible, Joar. »
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La lecture, il y a cette étincelle d'espoir : vivre une aventure, hors du commun, vivifiante ou terrifiante.
Victor Hugo disait "L'homme a l'amour pour aile et pour joug le besoin." Ici Jean K. Saintfort a « l'amour d'un peuple et pour joug l'espoir ».
LE DERNIER TEMPS. Au-delà du récit, c'est un message de paix, un appel au respect et à la connaissance de l'autre et à ses différences. Mais tous ne partagent pas ces idées : intéressés, ils en veulent toujours plus, quel qu'en soit le prix par avidité et cupidité. le prix ici est terrifiant, quand on sait qu'il a déjà réellement été payé, ailleurs.
On commence en douceur, sur la vie sociale et familiale des Errants. Les mots sont doux pour ce peuple si vivant de clairvoyance et de bonté. Et pourtant…
Puis petit à petit s'immiscent, le mensonge, des situations cachées, la trahison. Je ne peux en dire plus, car malgré que ce soit un récit fictif, on sait cette situation vivante. Elle existe encore, sous une forme différente, le fond reste le même. le compte à rebours est lancé, et ne s'arrêtera pas.
On lit. On attend. On grince des dents. On se rebelle. J'ai eu envie de lire tout d'un coup… Mais ce serait dommage. Je fais durer le plaisir.
Jean K. Saintfort fait partie de ces auteurs qui écrivent. Normal pour un auteur me direz-vous, mais lorsque je dis « écrire » je ne veux pas dire scribouiller. Il ne suffit pas d'avoir un stylo ou un clavier pour être Auteur (On s'en rend compte dans le paysage des écrits). Il décrit les scènes sans en faire « des tonnes. Il a comme ces auteurs que j'ai apprécié la capacité à couler les phrases avec des mots ciselés comme des diamants, terriblement efficaces et touchants.
C'est tout cela qui m'a conforté dans l'idée de prêter mes personnages d'une peinture humaine pour la couverture du roman LE DERNIER TEMPS. Un appel à l'espoir

Lien : https://frama.link/jj-vitiello
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Un roman hors norme à découvrir impérativement. Je n'ai jamais lu un tel roman. A la fois roman, conte, poésie… c'est tout cela à la fois. Je ne sais même pas à quoi le raccrocher. C'est déjà une histoire complétement différente. de l'anticipation, oui, qui prend sa source dans un peuple non-violent qui, à force d'exercices de méditation et autres, est en train d'acquérir de nouveaux pouvoirs et d'acquérir de nouveaux seuls de conscience. Ce peuple se heurte bien évidemment à d'autres types d'intérêts. C'est aussi un roman engagé contre la suprématie des intérêts économiques. Mais qui pose les questions d'une manière différente, nous obligeant à réfléchir sans même nous en rendre compte.
L'écriture est d'une délicatesse, d'une poésie et d'une fluidité tout à fait étonnantes. On touche à des sujets inattendus : la recherche anthropologique, la musique des sphères, l'intuition, la respiration…
C'est aussi une romance d'une tendresse, d'une pureté que l'on croise rarement.
Je ne sais que dire. Je suis encore sous le choc. L'auteur est à découvrir. À LIRE ABSOLUMENT.
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Franck Esposito
24 décembre, 14:59 ·
Partagé avec Public
J'ai lu "Le dernier temps" de Jean K. Saintfort. Ce 24 décembre 2020, j'ai eu la chance de voir apparaitre un ONI (OVNI sans le V) sur ma liseuse ! le comble pour un livre de S.F...
Certains croient (surtout aujourd'hui) au père Noël, d'autres à l'intégrisme, le fascisme, le communisme et toutes les jolies théories finissant par "isme"… D'autres ont foi dans la non-violence !
Par chance, nous avons en la personne de l'auteur un mélange de conteur-philoso-poète qui nous fait entrevoir que même dans un lointain futur l'opposition matérialisme/humanisme se poursuivra de la même manière.
Ceci, c'est le cadre large fort bien décrit d'un monde futuriste qui laisse filtrer un petit espoir d'une humanité meilleure au travers de l'Amour qui rapproche les êtres malgré leurs différences. En conclusion : Une satire réussie de notre planète et des violences inouïes auxquelles se livrent encore les pauvres "petits" humains qui la peuplent. C'est parfaitement dit, c'est bien écrit, c'est à lire !
Lien : https://www.amazon.fr/DERNIE..
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Ce livre est très intéressant! Il parle des relations humaines, de la violence et de la méchanceté. C'est de la science-fiction, mais ce roman expose des problématiques actuelles.
J.K Saintfort nous immerge complètement dans son univers.
Captivant, ce livre vaut d'être lu… et même relu!
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Une belle histoire hors du temps mais tellement contemporaine, servie par une plume très agréable à lire. C'est d'abord l'histoire de Joar, un anthropologue en mission d'étude sur Fergiss, une lointaine planète à vocation industrielle. Il doit étudier un peuple revenu s'y installer, après une très longue absence. Pourtant, cette mission ne serait-elle pas un prétexte pour servir des desseins qui le dépassent ? Elle sera aussi le cadre d'une belle romance qui agrémentera joliment une réflexion plus profonde.
Ce roman d'anticipation nous plonge au coeur de destins individuels et collectifs, les deux étant bien évidemment étroitement liés. C'est une histoire de choix, ceux qui jalonnent la vie humaine et conditionnent l'avenir. C'est donc également une histoire de lutte entre le bien et le mal. Entre les deux, le curseur vacille, à l'image de l'esprit humain constamment balloté entre deux polarités opposées. Or, le chemin ne se trouve-t-il pas quelque-part au milieu et ce qui semble évident peut parfois n'être qu'un leurre. Les lignes sont floues et les certitudes s'effondrent entre ce qui apparaît comme le bien et ce qui semble mal, c'est tout l'enjeu de nos choix humains.
Enfin c'est également une histoire de sagesse et d'évolution spirituelle. L'être humain tel qu'il est, et tel qu'il pourrait devenir. Peut-il évoluer et développer des capacités médiumniques par l'entraînement à la pleine conscience ? La question reste ouverte …
En définitive, si les choix nous conditionnent, alors choisissons bien et choisissons le bien en (pleine ?) conscience, c'est une des belles leçons que je tire de ce livre.
Un roman complexe, à savourer lentement, pour mieux revenir sur soi-même ensuite …
A découvrir !
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Ils sont non-violents. Ils savent lire dans les pensées. C'est ainsi que nous sont présentés les mystérieux Errants, peuple au coeur d'un conte futuriste, lyrique et philosophique, qui s'égrène dans une temporalité rythmée par l'arrivée d'un obscur Dernier Temps. L'oeuvre, rédigée dans une écriture élégante, est complexe, à l'image des émotions et des sentiments qu'elle évoque. Elle amène le lecteur à se questionner sur la valeur de la loi, du pouvoir, du langage et des civilisations, alors que le personnage principal découvre les Errants tout en se découvrant lui-même, au fur et à mesure d'un suspense distillé jusqu'à l'arrivée du fameux Dernier Temps. Une lecture dont on ne sort agréablement pas indemne, et que je recommande chaudement.
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Un superbe conte philosophique mâtiné de romance et de spiritualité...
Entre conte philosophique, romance "extrasensorielle" et développement personnel, "Le dernier temps" est une oeuvre ambitieuse et humaniste où l'on retrouve les thèmes chers à Jean K. Sainfort : le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes et la nécessaire prédominance de l'Humain sur les considérations économiques et matérialistes. On évolue ici dans un univers futuriste même si ce choix est, comme l'auteur le concède lui-même, davantage un prétexte visant à opérer une confrontation entre deux mondes que tout oppose ou presque: d'un côté, un peuple déshumanisé par l'industrialisation à outrance, la surexploitation des ressources naturelles, la course au profit et la perte des valeurs qui en découlent; de l'autre, le peuple des Errants qui ont fait le choix de la spiritualité, de l'autosuffisance et de la fraternité. Un choc des cultures qui nous ramène donc à notre propre présent avec ses problématiques incontournables liées à l'écologie, aux communautarismes, à la cupidité et aux aveuglements de nos semblables. Enfin, l'histoire d'amour qui unit Joar, l'anthropologue, et Phéelle, sa guide Errante, sert magnifiquement le récit en y apportant une touche romantique agissant comme une allégorie sur une possible Union Sacrée de l'humanité toute entière. Cependant, on n'y trouvera aucun angélisme mièvre ni idéalisme suranné: sans illusions et sans concessions, l'auteur nous invite "simplement" à élargir notre champ de conscience à travers une réflexion sur nos modes de fonctionnement, nos forces intérieures et nos capacités ou pas d'influer sur la marche du monde pour croire en un ailleurs envers et contre tout...
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J'ai adoré !

L'intrigue est complexe, mais parfaitement maîtrisée. le style est impeccable et très agréable. Certains passages sont dans la veine de « Fondation » d'Asimov. J'attends avec impatience une éventuelle suite, voire un préquel.
À dévorer !
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