Lady Boy vs Yakuzas - L'île du désespoir, tome 2

"Il était une fois 100 pervers en slip lancés à la poursuite d'un transsexuel malgré lui". L'accroche du manga, pour public averti, claque et clashe.

Pour le premier tome, j'avais noté : "Trash. Mais réjouissant, sur une idée de départ bien barrée, et un scénario vraiment dejanté".
Et conclu : "Cette saga outrancière, gore, crue et violente, centrée sur un(e) survivor(e) combattant pour sa dignité et sa liberté s'étale sur 5 tomes, dont le premier donne envie de poursuivre la découverte de ses pérégrinations.
Un manga peut être féministe sur le fond ?".

Dans la hiérarchie sociale nippone traditionnellement imprégnée de domination masculine, ce deuxième tome conforte cette impression. Une femme doit se battre et pour sa propre destinée et pour son existance sociale.

Dans cette épisode Kozo le transsexuel malgré lui, lutte toujours pour sa survie en tant que femme nouvelle. le scénario est toujours trash, malaisant, et dissèque encore plus la société nippone en mettant en exergue dans cet épisode le processus prégnant d'endoctrinement sectaire.
Bien sûr l'odieux gourou manipulateur aura raison de la volonté de Kozo, et obtiendra son immorale libération de l'île.
La scène de ce qui se révèle être un viol suite à la manipulation mentale est particulièrement crue, dure et explicite, sur plusieurs pages.
Les processus de recrutement, de manipulation et de toutes formes d'exploitations des victimes des sectes sont particulièrement bien exposés dans ce complexe scénario et s'y intègrent naturellement.

J'ai eu quelques difficultés à récupérer les 5 tomes composant l'oeuvre, mais maintenant que c'est le cas, je vais pouvoir aller au bout de cette aventure graphique à la lecture à différents niveaux.

Le pauvre Kôzô n'a d'autre choix, s'il veut quitter l'île, de se faire violer par son père pédophile. Au bord du désespoir, il essaye avec le vieux mais ce dernier qui n'aime que les filles adolescente à peine pubères n'arrive pas à avoir une érection. Kôzô lui avoue qu'il est son fils et se jette à la mer. Malheureusement, il se réveille sur une plage entouré de pervers en slip. Mais ceux-ci, sous la coupe de Michael Sébastien Gordon Tokugawa troisième du nom, qu'ils appellent God, font pénitence pour abjurer leurs péchés sexuels et pratiquent l'abstinence. Is conduisent Kôzô à God. Mais celui-ci n'est qu'un gourou de pacotille, il se sert de son pouvoir pour maîtriser ses ennemis. Il fait croire qu'il est pur et qu'il va mourir. Il en profite d'être seul et devient le premier violeur de Kôzô. Il est ensuite évacué de l'île et laisse Kôzô au milieu des psychopathes détraqués qui ne rêvent de d'abuser du transgenre…

Sous ses apparences complètement loufoques, ce manga distille des messages beaucoup plus profonds qu'il ne le laisse paraître. Il est bien plus profond qu'il n'en a l'air. Si la vengeance démesurée d'Akûto reste le fil rouge, il n'en reste pas moins que l'action ne cesse de rebondir. le microcosme formé par les détraqués qui vivent ensemble sur la promiscuité de l'île. Certains se transforment naturellement en dominants, peu importe la manière d'y arriver Les plus idiots font cavaliers seuls et ne vont guerre loin ou deviennent les victimes de ceux qui savent s'associer L'auteur nous offre ainsi une société avec ses codes, qui s'installent naturellement parmi des individus qui sont presque revenus à l'état sauvage. Il se moque au passage de la télé-réalité, celle des Koh Lanta et autre émissions ridicules qui se déroulent sur des îles désertes. Sauf qu'ici, l'enjeu c'est de pouvoir être libéré de l'île en violant la cible, le pauvre Kôzô. Son père aussi a des comportements étranges. Quand il sait que la fille est son fils, il change radicalement et se met en danger pour aider sa progéniture. Je pense qu'il n'a pas fini d'en baver car les autres pervers savent maintenant que c'est le père de la cible. Kôzô, même s'il vient de subir son premier outrage, s'en tire assez bien pour l'instant La chance, des rencontres, et une certaine finesse d'esprit. Il se montre courageux car il aurait pu abandonner depuis longtemps face à toute l'horreur et le peu d'issue qui s'offrent à lui. Ce qui est intéressant aussi, c'est la réaction de la femme et de la fille d'Akûto qui les obligent à être téléspectatrices des scènes qui se déroulent sur l'île. Plus Akûto insiste et souhaite tout le malheur du monde à Kôzô, plus il révèle son côté cruel, monstrueux et pervers à son épouse et à Kirara sa fille. Sa fille se rend compte en voyant les agissements de son père que ce dernier est toujours intervenu dans sa vie, n'hésitant pas à occire ceux qu'ils l'approchaient. le graphisme est original. Les émotions du pauvre Kôzô sont de plus en plus féminines et sont bien rendues. le graphisme ne se veut pas esthétique, les personnages sont volontairement laids, ce qui augmente leur côté pervers. Bref, cette série est beaucoup plus passionnante que je ne l'aurait espéré. La version numérique du troisième opus est déjà annoncée. Lu en numérique au format KINDLE avec une très belle numérisation.

Personnages :

Kôzô Kamashisa : vingt-quatre ans. Membre de la sécurité assignée à la résidence personnel du président du groupe Akûto. Pour avoir fricoté avec la femme et la fille du patron, il reçoit une punition terrible. Plongé dans le comas pendant six mois, il se réveille transformé en femme. Devenu transsexuel malgré lui, la punition ne s'arrête pas là, il est largué sur une île sur laquelle le patron a placé cent pervers et obsédé sexuels qui n'ont pas vu une femme depuis plus d'un an. C'est le personnage principal du manga.

Masayoshi Akûto : cinquante-six ans, président du groupe Akûto qui est une entreprise de façade cachant un important gang de yakusas. Cocufié par Kôzô, c'est lui qui le punit en le faisant transformé en femme.

Misato : épouse de Akûto. Elle se refuse à son mari depuis la naissance de leur fille, il y a dix-huit ans. Son mari a même assassiné ses amants et prétendant pour l'avoir pour épouse. Quadragénaire encore très belle, ancienne actrice, elle laisse juste son mari lui lécher les pieds. Elle est la maîtresse de Kôzô.

Kirara Akûto : fille du président Masayoshi Akûto. Elle a dix-huit ans et elle est, comme sa mère, devenue la maîtresse de Kôzô qui était chargé de leur sécurité. Son père l'oblige à regarder ce que dérasait subir le pauvre Kôzô transformé en femme et poursuivi par cent pervers sur une île déserte.

Docteur Boku Hentaï : c'est le chirurgien qui a été engagé par Akûto pour transformer Kôzô en jolie femme. Il a travaillé des semaines entières sur le corps du yakuza pour arriver à un résultat convaincant.

L'île de Kon-Lhankul : île que Akûto a achetée en y déportant cents psychopathes pervers sexuels juste dans le but d'y larguer Kôzô transformé en femme pour qu'il se fasse violer par les pervers obsédés.

Hidoshi Ozawa : quarante-huit ans, yakuza anciennement au service du clan Déko. Il a été arrêté il y a cinq ans pour avoir violé une prostituée de son immeuble. Fils de charpentier, il est exilé sur l'île mais est un habile bricoleur et se crée des armes. Il affronte seul les autres pervers car il espère avoir Kôzô, la femme, pour lui tout seul.

Yûzô Shimada : cinquante-huit ans. Il est pédophile. Quand il était enseignant, il filmait les jeunes filles de l'école quand elle passait leur visite médicale. Il collectionnait des livres et des DVD interdits mettant en scène des jeunes filles dans des situations pornographiques. Répudié, sa femme le quitte. C'étaient les parents de Kôzô. Suite à cette sordide histoire, la vie de Kôzô a basculé et il est devenu un mauvais garçon.

Tonokaru Yamaoko : ancien inspecteur de la brigade des moeurs de Tokyo. Il a été accusé du viol de sa collègue alors qu'elle lui avait demandé de jouer a un jeu pervers. Il est moins demeuré que les autres psychopathes et est en danger sur l'île car c'est lui qui a arrêté presque tous les tarés qui y sont prisonnier.

Kauzo Horikestu : sans doute le plus pervers et dangereux de tous les psychopathes qui sont prisonniers sur l'île. Il est vraiment taré et tellement obsédé qu'il viole même ses camarades. Il essaye de se faire passer pour chef pour être le premier à passer sur Kôzô.

Michael Sébastien Gordon Tokugawa troisième du nom, alias God : son vrai nom est Hajime Tama et il a quarante-cinq ans. C'est une sorte de gourou qui a réussi à convaincre quelques détraqués sexuels à l'abstinence pour se laver de leurs péchés. Avec ses adeptes, il sauve Kôzô mais il sera son premier violeur et aussi, le premier prisonnier à pouvoir quitter l'île puisqu'il a réussi à abuser de Kôzô.

Lion Ichikawa : pervers sexuel numéro treize, vingt-six ans. Il a une apparence monstrueuse et est un géant. Il a une une vie décalée à cause de sa laideur. Il est tellement grand et fort qu'il en est repoussant. Il est aussi anthropophage.

Ce titre fait partie de la collection WTF de l'éditeur Akata et on peut facilement comprendre pourquoi.

Un Yakuza qui a couché avec la femme et la fille de son boss va subir la vengeance de ce dernier.
Sa vengeance ? L'opérer et le changer en femme et l'envoyer sur une ile préalablement remplie de 100 criminels sexuels qui sont livrés à eux même depuis plusieurs mois.
Le but ? Seul les criminels réussissant à violer la cible (Kozo devenu femme) pourront quitter l'ile.

Ouais ouais du bien WTF. On pourrait penser que ça va être marrant 2 minutes et puis que ça va vite tourner en rond, pourtant, sur les 5 tomes, l'auteur arrive à faire de son récits un genre de survival humoristique.

On n'assiste pas à un grand manga mais si vous cherchez quelque chose de marrant et de barré, voila une proposition intéressante.

EXTRAIT: "Ce tome 2 m'a semblé moins insupportable à lire que son prédécesseur. Je ne crois pas que ce soit une question d'accoutumance à l'horreur, je pense que Toshifumi Sakurai avait délibérément chargé la barque sur ses premiers chapitres. Il y a moins d'éléments délibérément horribles, purement gratuits. Et pour tout dire, arrive aussi la première condamnation explicite du viol. "
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