Eternum, tome 2 : Les bâtisseurs

Toujours ces décors soignés, parfois grandioses, ce dessin léché - presque trop, je suis partisan d'un peu plus d'expressivité - ici on se rapproche plus du cinéma, les illustrations en double pages sont majestueuses. L'intrigue se dévoile au fur et à mesure, les pièces du puzzle commencent à s'imbriquer. C'est de la SF pure et dure, classique mais spectaculaire et efficace.

Un tome qui ouvre de nouvelles portes sans forcément apporter des réponses franches aux questions laissés en suspens dans le sarcophage. Dans ce tome 2, Eve prend plus de place, les hommes perdent tout repère & tout sens de civisme envers les femmes. Bec pointe du doigt les conditions machistes des hommes qui répondent à des besoins primaires animaux. Déléguées à rester le sexe faible, les femmes subissent la cruauté des hommes. Eve, jeune femme prétendument immortelle, exalte les hommes à son contact… sauf un. Et si la réponse était dans ce bel apollon drogué et souffrant de stress post-traumatique? Alternant les époques, les protagonistes, ce tome 2 est plus ambitieux, plus dialogué, plus sanglant. L'épopée est toujours visuellement irréprochable, aux noirs travaillés et aux dessins résolument grandioses. Pas très original dans son approche science-fiction, Eternum est un hommage à chaque page à un univers déjà très dense. Une BD apocalyptique dont l'issue semble néfaste pour la race humaine.

Christophe Bec joue toujours avec les mêmes ficelles : extraterrestres, religion, fin du monde imminente... c'est toujours plaisant aussi mais il mériterait à se renouveler un peu dans ses scénarios...
Là où je trouve que l'histoire est moins aboutie, c'est dans le comportement du consortium, limite incompétente et illogique...
Mais comme je l'ai dit, cela reste un bon divertissement mais loin d'être le meilleur des BD de Bec.

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