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La ville se rêve en marchant" est une sorte de millefeuille qui, au fil des pages, fait alterner d'une part, les notations glanées par l'auteur au fil de son exploration de nombreuses villes, et, d'autre part, l'exposé de sa vision de ce qui est à l'origine de la prospérité des villes, acquise en travaillant à réhabiliter des quartiers.
Les petits croquis littéraires bien que fort bien écrits (mais parfois un peu complaisants) ne semblent pas justifier la lecture de l'ouvrage.
En revanche, les considérations sur l'urbanisme m'ont intéressé d'autant que le sujet est pour une fois traité avec pragmatisme, sans glose et avec modestie.
Pour
Pierre Sallenave, "c'est en ville que l'avenir de l'humanité va se jouer, pour une large part au cours de la génération à venir".
Pour lui, notamment :
- un développement urbain réussi repose sur une vision ambitieuse de l'avenir portée par les édiles qui s'appuie localement sur de nombreuses intiatives privées ;
- la collectivité doit s'assurer au préalable la maîtrise foncière afin de pouvoir financer les équipements collectifs (transports mais aussi écoles) qui attireront les investisseurs ;
- elle doit avoir montré qu'elle tient ses engagements sinon elle n'inspirera pas confiance et les investisseurs (et les habitants) ne viendront pas ;
- spécialiser les quartiers par fonctions peut offre certains avantages mais empêche une adaptation continue du tissu urbain et augmente les besoins de déplacements ;
- une densité insuffisante ne justifie pas des équipements collectifs et des commerces suffisamment denses et crée des zones de relégations ;
- "l'intégration d'un objectif d'ascèse énergétique dans la conception des villes est une nécessité vitale".