AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,58

sur 61 notes
5
9 avis
4
3 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'éloge de la glande.
Paresser pour penser, telle est la devise de Lydie Salvayre.
Dans une société qui cherche à accélérer le temps, où l'occupation relève de l'obsession, où laisser un enfant s'ennuyer confine à la maltraitance, l'auteure met ses sarcasmes au service des contemplatifs qui se laissent vivre.
Son livre commence comme une plaidoirie du Dimanche immobile, barrage à la clepsydre, danse au rythme de l'oreiller et de la couette chiffonnée, où le temps fait une pause, bercé par le ronron de la machine à laver et seulement dérangé par les joggers connectés, lycraphiles à la foulée terrifiée par l'immobilité. Pour certains, drogués de l'activité, ne rien avoir à faire, c'est se retrouver seul avec soi-même, scroller ses rêves en brasse coulée et prendre le risque de prendre conscience de ses vacuités.
Lydie Salvayre appelle à la barre plusieurs témoins d'immoralité. Baudelaire, capable de faire fleurir le mal partout et qui prescrivait « le travail non par goût mais par désespoir car travailler est moins ennuyeux que s'amuser », Verlaine, pas mal de vers dans son bas de laine, qui associait paresse et caresse, Vian, pour qui « le travail, c'est ce qu'on ne peut pas s'arrêter de faire quand on a envie de s'arrêter de le faire » et même le Virgile de l'entrée qui ne croyait qu'au travail démiurgique du paysan.
De mon côté, je m'abreuve d'autres sources inépuisables comme Guitry qui sur le sujet, conseillait : « Ne faites jamais l'amour le samedi soir, car s'il pleut le dimanche, vous ne saurez plus quoi faire. »
Si la première partie consacrée au repos du guerrier dominical est convaincante, servie par la verve rieuse et colérique de l'auteure et son sens de la formule définitive, je trouve que la suite, souffre d'une maladie dégénérative : la rancoeur. Cette vision réductrice et un peu datée qui ne considère le travail que sous l'angle de l'aliénation et de la servitude, en négligeant tous ceux qui s'émancipent ou s'épanouissent dans le boulot, gâche un peu les promesses du titre.
Dans la Grande Librairie, à la question traquenard de Trapenard, sur le travail du dimanche, que le récit de Lydie Salvayre ignore bizarrement, cette dernière susurra un peu gênée, qu'elle y était favorable, mais uniquement dans les musées et les salles de spectacle. Sortez les pagaies, Madame rame. le travail oui, mais pour répondre à ses petits besoins… pas celui qui enrichit « les apologistes du travail des autres », formule radotée toutes les cinq pages et dont elle semble très fière.
Si la vie ne se mesure pas au profit, le travail n'est pas forcément une maladie.
Billet chômé.
Commenter  J’apprécie          763
Remue-méninges…
En cela ce livre remplit sa fonction.
Remue-pensées…
En cela ce livre réussit son but.

Certes l'étouffement au point de ne plus savoir être soi-même est inhumain.
Et l'auteure s'en prend aux diverses formes d'asservissement sournoisement mises en place par « Messieurs-les-apologistes-du-travail-des-autres ».

Mais la lecture donne une impression généralisée du travail, car il y a aussi le travail choisi, parfaitement assumé, aimé, allant plus loin que l'intérêt pécuniaire. Cet aspect manque.
Il s'agit d'un pamphlet et comme tous les pamphlets, il est uniquement à charge.

L'appel à la paresse, aller au-delà de la servitude imposée est ici déclinée de manière répétitive avec des passages féroces, de l'ironie dans une mise en scène personnelle, ce qui confère une originalité au texte.
Des référents poétiques, philosophiques, littéraires constituent des fondations à la mise en garde et aux revendications de l'auteure.

Un livre qui se discute, apporte des questionnements et certaines réponses mais une impression mitigée.
Commenter  J’apprécie          120
Ça va paraître un peu prétentieux mais j'ai lu tellement d'essais sur le sujet que le roman de L. Salvayre concernant la colère contre le capitalisme qui empêche de vivre librement ne m'a rien apporté.

Oui, c'est drôle.
Oui, ça pique et pousse à désobéir.
Mais c'est vu et revu.

C'est certainement une excellente entrée en matière lorsqu'on souhaite s'intéresser à ce thème-là, surtout en voyant à quel point l'autrice s'amuse en démontant les rouages d'un système épuisé et épuisant. Je n'ai juste pas été touché plus que ça comme elle enfonce des portes ouvertes.

Je recommande tout de même, jamais je ne serai contre un ouvrage qui prêche l'oisiveté et la multiplication des siestes !
Commenter  J’apprécie          50
Un roman court qui avait attise ma curiosite par son titre.

Une longue balade poétique a travers la paresse. Ou plutôt a travers le non travail .

La paresse décrite par plusieurs philosophes, de manière sarcastique.

Souvent a contre courant de la valeur travail , même parfois a contre courant de la richesse, je n'ai pas forcement adhéré a toutes ses idées que l'auteure narre de manière portique.

Malgré tout sur ce court roman j'ai sourit de certains passages , dont celui d'une rencontre entre deux personnes dont l'une travaille et l'autre pas . A la question « que faites vous dans la vie ?
La réponse donnée milles choses dont certaines d'une inutilité totale « 

Une lecture qui se lit d'une traite et avec laquelle on passe tout de même un bon moment même si je suis un peu mitigee.
Commenter  J’apprécie          10
Voilà un essai fort sympathique, d'une grande insolence, plein d'humour qui va à l'encontre de l'adage bien connu "le travail c'est la santé " et, surtout qui s'insurge contre les-apologistes-du-travail-des-autres, contre la société ultra libérale dans laquelle nous vivons. Et de citer philosophes, économistes, poètes, écrivains qui ont fait l'éloge de la paresse. La paresse c'est la sagesse. En quelque sorte ne pas rentrer dans le moule qu'on nous impose malgré nous, ou être conscient de notre aliénation à une consommation sans fin, c'est penser tout simplement. Un livre cru, irrévérencieux qui fait du bien.
Commenter  J’apprécie          10
Un titre qui attise la curiosité car aujourd'hui le dimanche de nombreuses personnes travaillent.
Un éloge de la paresse pour prendre le temps de lire, de penser, d'écrire, de philosopher, d'aimer.
Un essai à contre courant de la valeur travail qui selon elle nous rend bête, méchant, triste et nous crève.
Une insurrection contre les apologisres du travail des autres.
Un livre dans lequel Lydie Salvayre s'amuse, se hasarde, se bat avec irrévérence, ça tombe à pic et ça défrise.
Son art est une arme redoutable.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (322) Voir plus



Quiz Voir plus

Lydie Salvayre

Née en ...

1939
1948
1957
1966

12 questions
28 lecteurs ont répondu
Thème : Lydie SalvayreCréer un quiz sur ce livre

{* *}