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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Qu'est-ce que j'aime ces livres où, en tant que femme, on arrive à lire entre les lignes.
L'histoire de Francesca et Maddalena, dite la « Malnata » m'a fait penser à l'épopée de Lila et Lenù d'Elena Ferrante. Ce n'est pas une mauvaise copie, mais la transfiguration de ce schéma d'amitié avec plus d'intensité et de violence brute, du moins pour l'enfance.
Francesca est une jeune fille modèle qui se dévoile et se découvre auprès de la Malnata. Cette dernière est littéralement une écorchée de la vie, une abandonnée de la société (son petit village surtout) qui survit selon ses propres règles. J'ai été touchée par sa famille, vraie et attendrissante dans leur simplicité et leurs coutumes. J'ai adoré Francesca et son courage bien qu'elle ne semble pas s'en rendre compte elle-même. Nous sommes dans une Italie qui tombe aux mains des fascistes, une véritable fresque historique est déroulée sous nos yeux. J'ai énormément aimé ce livre et je ne peux qu'en donner une critique un peu brouillon, mais lisez-le. On assiste à la désillusion des enfants, au dur passage de l'adolescence en tant que femme, à ces difficiles événements qui font rapidement des jeunes filles de jeunes adultes.
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Maddalena, en plus d'être malnata, « mal née » porte le nom de la pécheresse de l'évangile, pas loin d'être la sorcière, celle qu'on évite, celle dont on ne prononce pas le nom sauf si elle vous y autorise ! Et elle autorise Francesca à le prononcer son nom, au terme de plusieurs épreuves qu'elle lui fait subir, au lycée, dans la ville de Monza également ou les pieds dans le Lambro où elle patauge souvent en compagnie de deux jeunes garçons qu'elle mène par le bout du nez car elle n'a peur de rien, la Malnata, de personne non plus ! Même pas des fascistes qui naissent et se multiplient dans toute l'Italie de ces années 30.

L'amitié entre deux jeunes filles si diamétralement opposées qu'on se demande ce qui pourrait bien les relier si ce n'est la situation politique de l'époque mais surtout un besoin de rébellion, inné ou presque chez la première et acquis pour la seconde, des ondes de révolte qui se propagent dangereusement dans la famille de l'une et de l'autre, vite rattrapées par la société qui va les coincer, la guerre en Abyssinie qui tue des jeunes hommes et en épargne d'autres pour un empire bien fragile.

Des vols, des rapines, des cavalcades et des échappées .. belles jusqu'à la dernière, des efforts, des punitions, mais peur .. jamais pour la malnata, plus jamais pour Francesca !

Une belle étude de l'Italie fasciste, de ces jeunes filles en évolution, un style percutant et une autrice à suivre !
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1936, à Monza, gros bourg de la plaine du Pô, dans le nord de l'Italie.
La très sage Francesca, 12 ans, s'ennuie ferme entre les murs bourgeois d'une famille «bien comme il faut », coincée entre un père distant et une mère obnubilée par le paraître et les bonnes manières.
En chemin pour la messe, elle espionne en secret le groupe de copains, sales et aux genoux écorchés, qui plongent dans le Lambro en contrebas de la rue. Menés par « la Malnata », la mal-née, cette gamine des bas quartiers que tout le monde montre du doigt en chuchotant. Car la môme porte malheur, autour d'elle les gens succombent de maux mystérieux, comme envoûtés par la voix du diable… Une réputation de sorcière et des origines pauvres qui n'effraient pourtant pas Francesca, tant le pouvoir d'attraction qu'exerce la Malnata sur elle est forte. Et entre les deux jeunes filles va naître une indéfectible amitié.

Un premier roman assez immersif, à l'ambiance lombarde joliment rendue, et aux personnages attachants.
Avec en toile de fond cette Italie du Dulce, fervente et patriote, où il ne fait pas bon critiquer ouvertement les chemises noires, au risque de «disparaître » socialement (ou pire).
Les détails d'un quotidien rendu difficile par l'entrée en guerre, les cancans ordinaires d'une bourgade où les différents milieux sociaux ne se côtoient pas, le poids des traditions et la politique oppressante d'un Mussolini tout puissant , tout cela est vu à hauteur d'ado, avec candeur pour l'une, insolence pour l'autre, rendant le récit d'autant plus dramatique.

Je me suis volontiers laissé embarquer dans les aventures caillouteuses de ces jeune filles pas tout à fait sorties de l'enfance, plus tout à fait naïves non plus sur le monde des adultes et notamment sur la place des femmes dans l'Italie fasciste très patriarcal, le regards des hommes sur leurs corps, le carcan marital qui les attend, elles qui ne rêvent que de liberté.
Une amitié féminine lumineuse qui contraste avec le contexte historique tragique, dans ce premier roman assez réussi, malgré quelques maladresses notamment dans les portraits parfois un peu caricaturaux.
Peu importe, j'aime les histoires de sororité, d'amitié «à la vie, à la mort » et les héroïnes fortes, rebelles et résiliantes.
Francesca et surtout la fascinante Maddalena sont parfaites dans le genre.
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Au charisme de Madallena, sorcière des années 30 !
Dans l'Italie fasciste des années 30, dans une petite ville au nord de Milan, bien connue pour son circuit automobile, Béatrice Salvioni nous fait découvrir une héroïne inoubliable à travers les yeux de Francesca. Deux mondes se croisent dans ce roman. Celui convenu des puissants, à la botte du Duce et celui du peuple, plus libre de ses pensées. Francesca, fille unique de la bourgeoisie envie la liberté de la "Malnata" qu'on lui interdit de fréquenter. Mais elle passera outre, pour suivre Maddalena, intègre, courageuse, intelligente, libre de penser et de vivre et qui comprend très bien le monde qui l'entoure et le pouvoir des mots. L'autrice dont c'est le premier roman nous offre un roman initiatique très fort sur une amitié émancipatrice entre deux jeunes filles. Deux adolescentes qui n'acceptent pas le rôle donner aux femmes et qui veulent bousculer leur destin. Deux héroïnes, une qui montre la voie et l'autre en devenir. le prologue donne le ton de ce récit, violent, qui raconte l'injustice et qui se lit à fleur de peau.
Cette amitié salvatrice m'a fait penser au texte "D'acier" de Silvia Avallone, dont je venais de terminer la lecture.
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Ce livre correspond à la littérature que j'aime beaucoup en dehors des polars thrillers

Les personnages sont attachants surtout la Malnata, cette fille qui est mal-aimée dans son village, prise pour une sorcières pour la majorité des habitants alors qu'elle souffre de faits qui ont eu lieux précédemment

Les personnages sont aussi hauts en couleurs, pleins de convenances liées à leur pays. L'époque qui y est évoquée est aussi très compliquée, sous le règne d'un certain Mussolini. Là réveillon est difficile et les convenances t'es ancrée. Une page d'histoire que les italiens ont dus supporter pour beaucoup difficilement.

J'aime ces livres ou quelques pages d'histoires se tournent pour me permettre d'apprendre un peu plus et surtout défaire quelques recherches sur ces sujets plus ou moins douloureux

Merci à l'auteur pour ce très bon moment de lecture
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Sur la rive du Lambro existent des croyances des temps anciens. Maddalena est une jeune fille qui en supporte le prix. Prononcer son nom serait signe de malheurs, de mauvais sorts. On l'appelle la Malnata. Trop de morts l'accompagnent, trop de mystères. Pourtant, en ce début des années 30, Francesca est attirée par son aura. Elles deviennent amies et grandissent ensemble. Si l'une est rebelle et l'autre plus sage, elles apprennent l'une de l'autre. Bravant le rejet, la haine et les violences, elles s'affirment en tant que femmes et affrontent un monde d'hommes qui cherchent à les effacer…

La malnata est un roman exceptionnel. Beatrice Salvioni nous emporte avec passion au coeur d'une Italie troublée par la montée du fascisme, sur les pas de deux jeunes filles éprises de liberté et de vérité.

Avec une écriture rythmée, cette histoire d'amitié est émouvante. Maddalena est celle qu'on rejette, qu'on montre du doigt. Elle s'est construit une carapace afin que rien ni personne ne puisse l'atteindre. Francesca est celle qu'on élève dans le respect du silence, des yeux baissés et de l'obéissance. Elle voit en Maddalena cette bulle d'air qui lui manque tant pour respirer pleinement.

L'histoire de Beatrice Salvioni est celle de la place qu'on nous donne et celle qu'on vole au destin. C'est une histoire où les mots font sens, où les mots ont un pouvoir, où les silences assourdissants sont des armes féroces. C'est l'histoire de deux petites filles qui s'unissent et qui porteront avec force et courage le poids de la différence…
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Dès la scène inaugurale du viol de Francesca et de la mort de son auteur dont Maddalena serait responsable (« Je voulais seulement qu'il arrête » dit-elle), on devine que le livre que l'on tient entre les mains relève du drame.
Comment en est-on arrivé là ? C'est ce que va nous raconter Beatrice Salvioni dans un premier roman très réussi.
Maddalena c'est la Malnata, la mal-née en français, une pré adolescente qui aurait le mauvais oeil depuis le décès de son petit-frère dont elle avait la garde. Intrépide, courageuse, rebelle, parfois cruelle pour mieux cacher ses blessures, elle n'a peur de rien.
Elle vit dans la misère avec une mère qui l'ignore, une soeur et un grand frère qu'elle adore. Une malédiction semble planer sur cette famille qui va se disloquer.
Francesca est la fille unique d'un couple de petits-bourgeois dont la mère volage l'élève dans les règles de la bienséance.
Dans cette Italie fasciste (nous sommes au mitan des années 1930) le regard du voisin est de plus en plus suspicieux. Gare à celui qui mettra en cause la politique du Duce !
C'est dans cette ambiance où règne la peur que vont se rencontrer les deux gamines.
Pendant que la Malnata « joue » dans le Lambro flanqué de deux garçons sur lesquels elle exerce son pouvoir charismatique, Francesca l'observe.
Va alors se nouer une amitié « à la vie à la mort » entre les fillettes qui feront les quatre cents coups sous le regard désapprobateur de la communauté.
Mais sortir du rang dans une société corsetée par la religion et l'idéologie fasciste n'est pas une bonne idée.
Porté par des personnages forts que la « Grande Histoire » va malmener, le récit de Beatrice Salvioni recèle une puissance visuelle et dramaturgique dans la lignée des romanciers et des cinéastes réalistes.

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Dans l'Italie fasciste, deux jeunes filles que tout opposent deviennent amies. S'émancipant de sa classe bourgeoise, Francesca se rapproche de Maddalena, surnomée « La Malnata« , supposée porter malheur depuis que son frère est mystérieusement décédé en sa compagnie. Entre elles, une solide amitié se construit et les soude à travers les épreuves qui ne cessent de se dresser devant elles. Dans ce premier roman qui se lit comme un polar, Beatrice Salvioni aborde de nombreux thèmes-clés de la société italienne, aussi prégnants à l'époque qu'aujourd'hui : le catholicisme, la place de la femme, la masculinité toxique, la réussite sociale, la soumission à l'ordre établi.

Maddalena étonne par la complexité de sa personnalité, jeune fille brisée par les tragédies de sa jeune vie, préférant revendiquer ce sobriquet malheureux qu'on lui donne que d'avouer son impuissance de femme en devenir. Elle ouvre les yeux de Francesca sur de nombreux sujets, l'expose à une vision de la société bien éloignée de la politesse résignée de son père et du traditionalisme hypocrite de sa mère. Ecrasée par le carcan d'une société fasciste vénérant le Duce, Francesca trouve dans l'amitié de Maddalena un souffle de vie qui lui manquait jusqu'à présent.

Ensemble, les deux gamines vont s'élever au-dessus de leur condition de femmes, loin de la place méprisable à laquelle les réduit la société de l'époque. C'est un roman émouvant et bien écrit qui tient en haleine et se lit d'une traite, une belle entrée en littérature pour cette jeune romancière.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Lieu : L'Italie
Quand : Avant la seconde guerre mondiale
Le contexte : la dictature fasciste mussolinienne

Maddalena, elle, c'est la Malnata. Elle porte malheur. D'ailleurs, elle est marquée par le Mal avec sa tache de vin sur la tempe. Ceux qui l'approche de trop près meurt. En plus, c'est une bâtarde et elle est pauvre.

Francesca s'en fiche. Elle est fascinée par cette gamine mystérieuse, qui n'a peur de rien et surtout pas des adultes. Elle est lucide sur le monde qui l'entoure. Elle dit haut et fort ce qu'elle pense.

Elles deviennent amies. Francesca l'aime comme elle est. Elle apprend la force et le courage à ses côtés.

Malheureusement, la mère de Francesca désapprouve cette relation. Elle veut être reconnue et admirée par le pouvoir local détenu par le Signor Colombo.

Lui et ses fils incarnent la toute puissance masculine dans l'irrespect de la Femme.

Les deux gamines vont oser affronter cette société patriarcale et despotique …

J'ai aimé ce roman. On le compare à l'Amie Prodigieuse. Il n'en est rien hormis le lieu et l'amitié de Maddalena et Francesca.
Il est question d'identité féminine, d'amitié et de sonorité, de lutte contre la maltraitance vécue par les femmes de cette période. Mais, il y a aussi de belles figures masculines. Je pense à Noé, Ernesto et le père de Francesca.
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La Malnata de Beatrice Salvioni

On nous raconte la rencontre entre deux jeunes filles totalement différentes, une de bonne famille venant de la bourgeoisie locale, et l'autre une enfant du bas peuple nommé « la Malnata » avec la réputation de porter malheur, de porter le diable.
On va voir naître une amitié intense qui va devenir de plus en plus intime entre les deux protagonistes, pendant l'Italie fasciste.

Au début le roman commence assez doucement avec pas mal d'humour de gaieté relié au monde de l'enfance. Plus l'histoire avance et plus le bouquin devient sombre nous montrant la difficulté de vivre et surtout de grandir et se construire en sortant de l'enfance et entant que femme lors de ce règne fasciste.

Ce qui m'a vraiment plu dans ce roman c'est les deux héroïnes, leur rencontre, leur amitié, leur évolution. Elles vont essayer de se révolter, de s'émanciper contre cette dictature et de se faire entendre en tant que femme. le fait que le roman ce base sur des faits historiques (guerre en Éthiopie, les blousons noirs etc) rend le récit encore plus impactant et les héroïnes encore plus attachantes
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