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Critique de Munin


Munin
07 septembre 2011
Comme Elantris, Warbreaker est un stand-alone, ce qui est déjà une immense qualité en soi. En fait, du propre aveu de l'auteur, les deux livres se correspondent sur plus d'un point, car ils utilisent certains thèmes communs, pour en exploiter des aspects différents, ou laissés de côté dans Elantris. le ton, le style, l'approche, paraîtront familiers aux lecteurs d'Elantris, qui retrouveront ici ce qui leur a plu (ou déplu). Il s'agit d'une intrigue urbaine, centrée sur des individus pris dans des intrigues qui les dépassent, avec en toile de fond un système de magie original.
Hallandra est une cité-Etat flamboyante, située dans sous les tropiques, dirigée par des dieux incarnés, humains morts héroïquement revenus à la vie pour guider leurs concitoyens. Ses visées impérialistes menacent un petit royaume de montagne aux habitants rudes et austères, qui envoient à leur dieu-roi une princesse pour tenter de sauver une paix de plus en plus précaire. le lecteur suit quatre personnages : Lightsong, un dieu du panthéon d'Hallandra, sybarite et désinvolte; Siri, la petite princesse sans éducation qui arrive en ville; sa soeur Vivenna qui fugue pour tenter de la sauver; et Vasher, un anti-héros aux buts mystérieux, magicien plus que capable et doté d'une épée intelligente dont la ressemblance avec Stormbringer de Moorcock n'est pas fortuite.
Le système de magie, parlons-en justement : comme dans tous les romans de Sanderson, celui-ci est une figure central du récit, car il repose sur une cosmologie sophistiquée et est à la base du pouvoir qui permet aux protagonistes d'agir - quand il n'est pas lui-même un enjeu de lutte. Dans Warbreaker, les magiciens usent le "Souffle BioChromatique" qui leur permet d'animer des objets en drainant les couleurs alentours. Sachant que la puissance d'un magicien est liée directement au nombre de Souffles qu'il a stockés, et que chaque homme possède à la base un Souffle, la magie possède un côté vampirique accentué par le fait que les dieux d'Hallandra ont besoin de nouveaux Souffles régulièrement pour survivre. En fait, le coup des couleurs est presque accessoire, juste là pour le côté visuel.
L'autre aspect majeur des romans de Sanderson, c'est le soin à faire de chaque personnage un stéréotype cohérent, incarnation parfaite d'un ensemble de principes et de valeurs dont le récit prouvera la justesse ou non. On a donc la petite princesse insolente, inculte et indocile, qui va apprendre le sens des responsabilités; sa soeur, cultivée, éduquée, mais trop sûre d'elle et pleine de préjugés, qui va finalement s'ouvrir à l'autre et l'altérité; et le sycophante humoriste qui finira politicien responsable capable de mourir pour ses idéaux.

Tout ce que j'ai dit sur Elantris, je pourrais donc le répéter pour Warbreaker. Outre ces stéréotypes et le soin apporté à concevoir un système de magie original, on retrouve les cliffhangers de fin de chapitre, les retournements de situation tarabiscotés, et les personnages prévisibles à force d'être cohérents. de plus, si la première partie (l'exposition) du roman est trop longue, et la deuxième (la résolution) trop courte. Malgré tout, et comme pour Elantris ou Mistborn (1, 2 et 3), Warbreaker impressionne par le travail de l'auteur, sa précision maniaque, et le respect qu'il a du lecteur. Ses quelques défauts ne l'emportent pas sur ses nombreuses qualités, ce qui en fait un excellent choix pour le roman que vous emporterez à la plage.
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