AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Wilkes


Un texte protéïforme où se mélangent la voix de l'écrivain et celles des personnages, les voies de la fiction et des faits divers. Un petit goût en madeleine de Proust de l'excellent travail de journalisme narratif d'Emmanuel Carrère dans l'Adversaire il y a déjà plus de vingt ans. « Sans m'en rendre compte, je me glissais dans l'univers de Sofiane, un gamin écorché, et je me posais encore plus de questions. » p 83 Points. On se glisse nous aussi avec lui dans cet univers que l'auteur réussit à toucher puis dessiner du doigt à petites touches de réalisme et de scènes reconstituées au plus près des mots (les leurs) et des maux (ceux de la société toute entière). La fréquentation des personnages de Rachid Santaki comme en 2000 celle du personnage de l'Adversaire fait s'ouvrir béant le questionnement sur le pourquoi et le comment du Mal. Sur cette indifférence parfois devant la souffrance d'autrui, que l'on soit spectateur, complice ou bourreau. Ce texte, pas mieux que celui d'Emmanuel Carrère, n'apportera de réponse(s) mais il pose un contexte, dessine les contours de la vie de ces gosses qui ont effacé les frontières entre le virtuel et le réel, entre les réseaux sociaux et la société. On en ressort un peu sonné(e)s, toujours inquiet(e)s, mais sans doute aussi, et c'est le plus précieux, plus concerné(e)s.

Chez Alibi on parle pour ce texte d'un « romanquête », ce terme convient mieux que celui de polar, catégorie dans laquelle il semble un peu en marge.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}