Aucun point d'interrogation dans la ponctuation de
Saramago mais sa narration ne cesse d'interroger le Dieu du Nouveau Testament comme il le fait du Dieu de l'Ancien Testament dans
Caïn. Dans
l'Evangile selon Jésus-Christ, l'auteur retrace le parcours de Jésus tout en étant sarcastique, ironique, à l'instar
De Voltaire, qui s'amusait déjà comme tant d'autres à reprendre les passages de la Bible pour les déconstruire par la réécriture.
Saramago dénonce Dieu le présentant comme un dieu de carnage, un dieu violent, sacrificateur, un dieu se délectant du goût du sang, se complaisant au massacre d'innocents,satisfaisant un désir insatiable, le présentant comme un dieu “païen” finalement. Jésus est en désaccord avec Dieu, il est la figure de celui qui se dresse contre le modèle parental, de celui qui ne nie pas, non, mais qui interroge, toujours, amenant ses interlocuteurs, comme Socrate, à rendre compte de leurs contradictions.
Saramago reprend quelques passages clé du Nouveau Testament pour nous amener à une relecture des phrases les plus énigmatiques du texte fondateur, recréant ainsi du sens là où le sens se perd parce que les voies (voix) du Seigneur (Saigneur) sont impénétrables.
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