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3,79

sur 2974 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce roman sera couronné du Goncourt dans trois jours. Et si, finalement, il n'obtient pas le prix officiel, il sera le Goncourt du coeur de bien des lecteurs. Les critiques déjà publiées ici ont déjà bien décrit pourquoi. C'est une oeuvre à multiples facettes : un roman d'aventure, un thriller poétique, et, surtout, une déclaration d'amour à la littérature tout autant qu'une réflexion ambitieuse sur l'écriture, l'art, la liberté, la question noire. C'est un roman érudit, à la langue riche, dont l'histoire à tiroirs, parfois alambiquée, et le style peuvent rendre la lecture difficile d'accès ; en ce sens il est certainement moins grand public que, par exemple, L'Anomalie d'Hervé le Tellier (Goncourt 2020). Il ne plaira donc pas à tous. Pour ma part malgré toutes ses qualités j'en sors avec un sentiment mitigé. Je ne l'ai pas apprécié autant que d'autres lecteurs et autant que je ne le pensais au départ. Mais il est clair que c'est du haut niveau. Et plusieurs passages sont excellents. Disons qu'il ne faut pas être repoussé par la perspective d'une lecture un peu exigeante, qui s'interroge sur la littérature, l'écriture, la trace de l'art dans le temps, et la narration d'histoires les unes dans les autres, façon poupées russes.
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Un livre envoûtant qui dénonce sans détour le colonialisme blanc en Afrique ainsi que les préjugés contre les Noirs. Elimane, auteur du Labyrinthe de l'inhumain remporte un succès d'estime, avant d'être écharpé par la critique qui ne peut croire qu'un Noir ait pu écrire une oeuvre aussi brillante. C'est forcément un imposteur; l'ouvrage a été écrit par un nègre (au sens figuré); c'est un plagiat, un rabibochage de légendes connues au Sénégal. Finalement rien de nouveau.

Curieusement, il n'y a pas véritablement d'histoire ; elle tourne autour d'un livre dont on ne connaît pas vraiment le contenu.

La plume est féconde, le vocabulaire est foisonnant. Elle dévoile le caractère africain par le truchement d'une série de personnages, dont on a intérêt à mémoriser les noms, pour ne pas s'égarer dans le récit. Les légendes, la magie sont mises à contribution.

Mais l'ouvrage, tout envoûtant qu'il soit, n'est pas de lecture facile.

D'un chapitre à l'autre, le narrateur change et il faut une bonne dose d'attention pour bien suivre l'histoire, car, souvent, on ne comprend le sens des dialogues qu'à la toute fin du chapitre, quand l'identité des locuteurs apparaît enfin. Souvent, tout au long du livre, mais me suis demandé « Mais qui parle à la fin? » L'auteur a voulu faire chic, mais il perd le lecteur dans la brume.

Le procédé narratif est certes inspiré, mais il se répète sans cesse et j'ai souvent peiné à suivre l'histoire. En outre, le livre comporte aussi quelques longueurs qui finissent par lasser. Les cents dernières pages étaient longues.
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Je referme ce livre tout en me demandant si j'ai aimé ou pas.
En fait la première partie m'a parue longue, longue, longue et l'auteur nous a ressorti tout un vocabulaire désormais désuet qui voulait magnifier la langue française mais qui à mon avis a alourdi le texte.
J'ai failli abandonner mais j'ai tenu le coup.
La seconde partie m'a semblée plus légère, plus aérienne l'auteur étant revenu à une narration plus simple, un texte plus fluide à lire.
L'écriture est magnifique certes, mais l'auteur nous noie dans une quantité de personnages, dont on ne sait plus parfois qui parle.
Je suis probablement passée à côté de ce livre dans lequel je dois bien avouer je me suis perdue à plusieurs reprises.
Dommage.
Mais j'ai l'impression que c'est un livre qui n'appelle pas de demi-mesure, on adore ou on déteste.
Moi en ce qui me concerne, je ne sais toujours pas.
Ce que je sais en revanche c'est que souvent dans ce cas je garde le livre pour le relire plus tard, ce ne sera pas la destinée de celui-ci que je vais m'empresser d'aller déposer dans la boîte à livres près de chez moi pour qu'il fasse peut-être le bonheur d'un autre lecteur qui lui saura l'apprécier à sa juste valeur…
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Ecrire ou ne pas écrire...

Qu'il m'a été difficile de rédiger cette chronique ! Ce livre est d'une telle richesse que j'ai eu du mal à en trouver les mots... A mon sens, il s'agit de l'une des oeuvres littéraires majeures de notre siècle (oui, oui !)... Je vais donc essayer de vous résumer ma pensée de manière claire et concise.

Paris, 2018. Diégane Latyr Faye est un jeune écrivain sénégalais qui découvre un livre intitulé "Le Labyrinthe de l'inhumain", publié en 1938, qui va bouleverser son existence. Il s'agit de l'unique oeuvre de l'auteur, T. C. Elimane dont on perdra trace suite au scandale provoqué par la publication son texte. Diégane va alors se lancer sur la piste de l'écrivain. Sa quête le conduira notamment au Sénégal où il tentera de percer les secrets qui entourent la disparition de l'écrivain.

Mohamed Mbougar Sarr a obtenu le prix Goncourt en 2021 pour cette oeuvre dont je peux vous assurer qu'elle est brillantissime. La plume de l'auteur est incroyable : elle est puissante et passionnante à la fois. Il y a de la magie chez Mohamed Mbougar Sarr, à tel point que cette lecture m'a transportée dans un autre univers : la quête littéraire d'un écrivain qui s'interrogera et interrogera le monde sur la recherche de l'oeuvre ultime et ce qui anime un écrivain. D'autres thèmes viendront s'ajouter : les relations entre la France et l'Afrique, la Shoah etc..

Attention cependant la narration est parfois difficilement accessible (il m'est arrivé plusieurs fois d'aller chercher le sens d'un mot dans le dictionnaire) et je me suis parfois perdue dans le labyrinthe de la temporalité ; mais son prix est amplement mérité.

En résumé, ce fut une mise en abime complexe et fascinante à la fois...
Lien : https://mademoisellechristel..
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Voici l'un des livres faisant parti de la sélection du Goncourt. Clairement je n'ai pas été transportée par cette lecture qui traite de notre rapport à la littérature. Il aborde la quête d'un livre et toute une réflexion sur le livre.
Suite à la découverte d'un roman, un jeune écrivain sénégalais est comme possèdé par ce dernier et décide de remonter la trace mystérieuse de son auteur.
L'auteur déstabilise son lectorat par de nombreux enchevêtrements de récits, des enchâssements à foison et de multiples mises en abyme. de la magie, du surnaturel et du fantastique viennent aussi ajouter une autre dimension.
Divers thèmes sont abordés comme l'exil, le plagiat, illusions et vérités, la guerre avec les tirailleurs sénégalais, la condition de l'écrivain, les liens entre Afrique et Occident.
Ce livre soulève aussi la condition des écrivains africains. L'écriture et le style sont à la fois beaux, poétiques et soutenus.
À mon avis ce livre a le parfait profil pour remporter le prix Goncourt toutefois de mon côté je n'ai pas réussi à entrer dans cette lecture que j'ai pourtant terminé.
Cette errance qui ne semble jamais s'arrêter ne m'a pas inspiré.
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Le Goncourt conseillé par mon ami libraire. J'en pense quoi? Plaisant mais encore loin de porter les valeurs que j'assigne à la littérature: la beauté, le dérangement, un support de refléxion. Si ce livre se veut somme en traitant su statut de l'écrivain, de l'amour, de la mort et du sacrifice, de la politique et des quêtes identitaires, les vérités qu'il met à jour se réduisent le plus souvent à quelques maximes bien fades. Quelques mystères, au contraire, auraient mérité de n'être pas levés. Toutefois j'ai lu ce livre jusqu'au bout car, comme dans une bonne série, on se laisse prendre par ces récits enchâssés (exercice que l'auteur maîtrise) et on s'éprend des personnages, de leurs histoires. le garderai-je pour autant dans ma bibliothèque?
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Le plus souvent d'accord avec de nombreuses critiques négatives glanées sur ce site, je sauverais tout de même la première partie de ce roman. Ce qui est désolant, c'est qu'après un éblouissant début, où le motif littéraire est bien mis en abyme et fonctionne comme moteur narratif, il nous embarque confusément dans une quête obscure des origines, des racines, des forces souterraines reliant terres, personnages et générations, mouvement qui me semble contredire l'élan libératoire de la première partie. Bref, parvenu un peu au-delà de la moitié de ce livre, il devient décidément très ennuyeux et je ne suis pas certain d'avoir le courage de le terminer. (PS : Les jurés du Goncourt lisent-ils les livres jusqu'au bout ?)
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Un ouvrage difficile qui ne se livre pas aisément au lecteur. Il faut vraiment dépasser les soixante premières pages pour finalement "rentrer dans le récit" qui tient en peu de mots : la découverte par le personnage principal d'un roman rédigé par un dénommé Elimane. Une oeuvre capitale et bouleversante.Cet auteur reste énigmatique et sa quête "retrospective" nous jette dans un dédale de récits imbriqués entre eux, rendant la lecture ardue et impliquant une grande attention du lecteur. Beaucoup de thèmes sont alors en quelque sorte balayés dans ce roman : la négritude, la filiation, l'Occupation allemande, les révolutions sud-américaines, le Printemps arabe, le monde des critiques littéraires. On suit tout cela en peu en retrait car le tourbillon perd souvent le lecteur, la langue permet cependant de compenser cet aspect un peu déroutant du récit.
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Ce prix Goncourt est bien "un livre à Prix Littéraire". Il contient tous les ingrédients pour un être un succès dans le petit monde branché du livre parisien : "entre soi" à tous les chapitres, auteur "de niche" particulièrement talentueux mais dont la lecture est "exigeante" (terme poli pour dire que l'ensemble se digère peu facilement) et développements fleuves sur ce qu'est la littérature et ce que signifie être un écrivain. le tout saupoudré d'un soupçon d'érotisme bien viril et "exotique" mais qui n'égale pas les meilleurs morceaux de Dany Laferrière.
J'en sors charmée par l'habileté de l'auteur... mais surtout fatiguée d'avoir été entrainée dans cette réflexion fleuve à travers des phrases longues de 3 paragraphes pour lesquelles j'ai parfois dû ressortir mon dictionnaire (Cela m'arrive assez rarement et me laisse toujours une impression désagréable d'être entre les mains d'un auteur qui tente à tout prix de m'impressionner...)
Selon les propres réflexions de l'auteur, ce n'est pas à ce genre d'effets de manche que l'on reconnaît "un très grand livre"... Cependant, Mr. Sarr nous l'écrira peut-être un jour, lorsqu'avec la maturité et la sécurité que lui donne cette reconnaissance de ses pairs, il décidera de se focaliser sur l'essentiel. Un grand auteur à suivre !
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» Des conflits faisaient rage, la planète étouffait, des meurt-de-faim et des assoiffés crevaient, des orphelins contemplaient le cadavre de leurs parents; il y avait tout le peuple des vies minuscules, des microbes, des rats, le peuple de l'égout promis à l'éternité pestilentielle de canalisations immondes et bouchées; il y avait le réel; il y avait tout cet océan de merde dehors, et nous, écrivains africains dont le continent nageait dedans, nous parlions du Labyrinthe de l'inhumain au lieu de nous battre concrètement pour l'en sortir. »

La plus secrète mémoire des hommes ressemble à une enquête. En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, part sur les traces de TC Elimane surnommé en son temps le Rimbaud nègre. Auteur d'un livre, le labyrinthe de l'inhumain paru en 1938, ce dernier a disparu après avoir été accusé de plagiat. le livre entremêle archives de presse, enquêtes journalistiques, témoignages dans une construction sophistiquée, labyrinthique pourrait-on dire. le roman d'une grande exigence intellectuelle aborde la question du colonialisme, évoque l'arrogance de l'intelligentsia parisienne à l'égard de la littérature africaine francophone. Comment sortir du ghetto des écrivains se demande le jeune Diégane, comment trouver sa voie? l'exil parisien, volontaire, n'est-il pas une forme de trahison à l'égard de son pays? le roman pose aussi la question de l'engagement. Que pèse l'écriture face à la souffrance sociale? Lors d'un retour au pays natal, Diégane, le narrateur, est confronté à la violence du monde après l'immolation d'une jeune étudiante. Si le roman est par certains côtés celui d'une quête, quête du père, recherche des tortionnaires nazis, il est aussi et surtout un très bel hommage à la littérature. Il fait la part belle à l'imaginaire, s'engouffre parfois dans la satire dans un savant dosage d'humour et de polémique. Les femmes y occupent une place importante. Ce sont elles qui enquêtent, qui provoquent, posent des questions, s'affirment et se battent. D'elles émanent encore l'énergie et la sensualité du récit. Quant au personnage d'Elimane, il est une des figures possibles de l'écrivain. Figure de la souffrance, de l'exil et de l'exigence littéraire. Ce roman montre également comment la lecture d'un livre peut fonder la vocation d'un écrivain.

En définitive, qu'est-ce que la littérature, se demande l'auteur, sinon un lieu où penser le monde et tenter de l'élucider. La plus secrète mémoire des hommes, roman publié par une maison d'édition indépendante vient de remporter le prix Goncourt 2021 et c'est une excellente nouvelle.

» Madag viendra me voir une nuit pour me demander des comptes, peut-être pour se venger, je le sais; et son fantôme, en s'avançant vers moi, murmurera les termes de la terrible alternative existentielle qui fut le dilemme de sa vie; l'alternative devant laquelle hésite le coeur de toute personne hantée par la littérature: écrire, ne pas écrire. »
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