Mardi 4 avril 1967 – Il est 15h 25 et nom d'un petit vagin j'attends, ouais, fais antichambre chez une personne qui, si je ne m'abuse, me foutit voici deux ans le doigtier sur le col, oui, juste mit-elle le doigt sur ce que son supérieur hiérarchique nommait imagément : la mandarine (tumeur).
Elle ouvre la porte, (je suis sûre que si elle n'a pas de ceinture de blouse c'est quelle n'a pas non plus de taille où la mettre), fait « jour » et la lourde l'avale.
Kadi vraiment dans ce gynécée de la salle d'attente ça sent le gono bien désinfecté, la cramouille léchée odoronée de frais. Elles ont toutes leurs belles tatanes, leur chemisier du mardi, elles ont lacé leurs bas et leurs hauts-de-cuisses.
2510 - [Presses Pocket n° 2139, p. 340]
Écrire, c'est nier la solitude, c'est tuer l'insupportable incommunicabilité, c'est entrer dans « cette grande généalogie qui ne finira jamais », chaîne de tous ceux qui on le don et le dur devoir de porter trace. Albertine n'a rien publié, et elle est en prison, quand, à propos de de Henry Miller, elle dit en toute simplicité : « Nous, les écrivains... », affirmant ainsi sa tranquille certitude d'être non pas l'encagée qu'elle parait, mais un libre créateur : quelle meilleure évasion, quelle plus belle cavale, que cette évasion par le haut ?
2511 - [Presses Pocket n° 2139, p. 10] Josane Duranteau, introduction
Dans son étude sur le « Génie adolescent », Jacques Brosse, qui ne pensait pas à Albertine Sarrazin, observait que les écrivains destinés à mourir jeunes semblent par une sorte de prescience, se hâter d'écrire beaucoup et très tôt.
2514 - [Presses Pocket n° 2139, p. 11] Josane Duranteau, introduction
Aujourd'hui dans #ÀLaDernièreMinute Julien nous parle d' , le roman de Patrick Besson.
Qui était Albertine Sarrazin ? La romancière entre autres de ' et de . La braqueuse, prostituée, prisonnière. La femme au destin brisé, morte à 29 ans. La scandaleuse, l'amoureuse, la passionnée. Patrick Besson lui consacre une biographie à sa manière, infiniment sensible.