Monsieur Nivenson est un homme aigri, vieilli, un homme qui attend on ne sait trop quoi si ce n'est la mort. Si de prime abord le personnage apparaît quelque peu comme étant détestable, ou en tout cas antipathique, il n'en est rien, et on finit rapidement par se prendre d'affection pour ce vieil homme fatigué autant physiquement que psychologiquement. Comment en est-il arrivé là ? À quoi ressemblait sa vie avant ? Pourquoi est-il si malheureux ? Voilà les questions qui vont nous occuper.
C'est dans la même veine que
Sam Savage a décidé de faire parler son personnage : pas de chapitre, rien que des paragraphes, à la suite. À noter néanmoins que les paragraphes de ce roman sont plus longs que ceux de
Spring Hope, on passe moins du coq à l'âne, on s'attarde plus, on décortique avec minutie. Nivenson est malheureux, et il est facile de comprendre pourquoi lorsqu'il commence à nous raconter son passé, son enfance, puis sa vie d'adulte.
Le peintre Meininger possède une place de choix dans la vie du vieil homme, il est en quelque sorte le personnage qui a ruiné la vie de Nivenson.
Après avoir touché un peu d'argent, notre protagoniste décide d'acheter une maison (celle dans laquelle il vit toujours) et de l'ouvrir à de jeunes artistes. C'est comme cela qu'il rencontre Meininger, son grand ami à qui il va tout donner sans compter. Et faut dire que ce dernier lui aura bien rendu : avant de se barrer pour devenir un artiste connu, il va au passage batifoler avec la femme de Nivenson, si c'est pas dégueulasse ça !
Mais voilà que Harold est resté bloqué sur l'artiste peintre, il n'a jamais réussi à pardonner, ni à oublier, et en même temps, il faut dire que c'est compliqué quand ta maison renferme encore des toiles de celui-ci. Toiles qui, au passage, ont probablement été vendues une fois le vieil homme décédé.
Finalement, Nivenson est attachant, il est touchant dans son malheur. On comprend qu'il n'a rien accompli de sa vie, que sa vie, c'était justement d'héberger des pseudos artistes qui n'ont fait que profiter de lui jusqu'à ce qu'il le comprenne tout à fait. Un rêve, un but, il ne sait pas ce que c'est, ou en tout cas, il a compris trop tard qu'il lui manquait quelque chose. Maintenant, il ne reste que le passé, les souvenirs, la décrépitude et la solitude.
Et malgré ça, dans tout ça, on a cette conclusion "Nous n'avons jamais assez de temps pour calculer la somme de toutes nos folies.
Je suis toujours vivant."
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