Citations sur Et toujours elle m'écrivait (38)
Ceux qui pensent que la passion est douce ne l'ont pas vécue .
Je craignais ces mirages dont on s'entiche parce que justement ils sont inaccessibles. Ces désirs impossibles qui servent d'alibi pour justifier l'inaction ou l'échec . Il faut se méfier de vouloir décrocher la lune .
« J'ai su assez tôt que je voulais être psychanalyste, et cela m'est venu de la tragédie grecque ; dans toutes les tragédies classiques, le héros est confronté à son destin, souvent l'héritage du père, le pouvoir, l'amour d'une femme, sous l'oeil vigilant du choeur. Mais il y a toujours un moment où se présente à lui l'opportunité de s'échapper. Ce moment-là est passionnant ; c'est cette opportunité que l'analyse doit mettre en lumière pour permettre au patient d'échapper à la fatalité. » Je ne rapporte pas là, mot pour mot, ce qu'il [Pierre Fédida] m'a dit, mais ce que j'ai compris.
(p. 151)
Ecrire, c'est commencer à faire face. C'est le premier mouvement, la première réaction, le premier souffle. C'est le moment où seul avec soi-même, la page blanche en miroir, on reprend le dessus. On peut effacer, revenir en arrière, analyser, remettre en question. On peut se tromper, bien sûr, mais ni mentir ni tricher. Ecrire, c'est un moment de vérité infalsifiable.
Un mot sur la fusion. On sait ce que c'est: la transmutation d'au moins deux éléments pour en former un nouveau. C'est l'un des mots qui a le plus de plus de préfixes. Transfusion, effusion, infusion, perfusion, profusion, diffusion. Et confusion. Je ne tiens pas particulièrement à jouer à Lacan, mais tout de même c'est tentant. La confusion, étymologiquement, c'est la "fusion avec". Qu'on le veuille ou non, la fusion avec la mère passe toujours par le con et ne peut donc générer que la confusion.
Ecrire, c'est un moment de vérité infalsifiable. Peut-être Est-ce le seul. Comme le filigrane de l'existence. En ce qu'elle est une entreprise de vérité, l'écriture (même romanesque) est siamoise de l'analyse. Les mots que l'on écrit ne sont pas différents de ceux que l'on dit en séance. Il y a une différence de rythme, de phrasé peut-être. Surtout, il n'y a pas l'analyste. Et le papier, c'est sa force et sa faiblesse, demeure muet. Pas de transfert, mais une liberté infinie, au risque de se perdre.
"J'allai comprendre dans quelle circonstances j'avais été conçu, dans quelles circonstances j'étais né et comment j'avais grandi, dans ma vie bien sûr mais aussi dans la tête de mes parents. Les enfants grandissent d'abord dans la tête de leurs parents."
"Soudain la vie me sembla dérisoire. On tremble d'aimer ou de ne pas l'être, d'attendre ou d'être attendu. La vie s'arrête, suspendue au souffle, aux regards, aux murmures de l'autre."
"Écrire, c'est commencer à faire face. C'est le premier mouvement, la première réaction, le premier souffle. C'est le moment où seul avec soi-même, la page blanche en miroir, on reprend le dessus. On peut effacer, revenir en arrière, analyser, remettre en question. On peut se tromper, bien sûr, mais ni mentir ni tricher. Écrire, c'est un moment de vérité infalsifiable."
"Prendre le temps de raconter son histoire, de revisiter son enfance avec des mots d'adulte fait du bien. On s'allège."