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EAN : 9782896958429
Les éditions de la courte échelle (04/02/2014)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Après une histoire d?amour tragique, Garth se plonge dans le Projet Longévité, en interrogeant les personnes les plus âgées au monde. Mais il n?était pas préparé à rencontrer Marged Brice, une femme éblouissante qui prétend avoir 134 ans. Elle souhaite mourir, mais elle ne peut pas, à cause de Perdita?Garth, très sceptique, est intrigué par l?histoire de Marged et accepte de lire ses journaux intimes qui datent des années 1890. Bientôt, il sera envoûté par les récit... >Voir plus
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Après le dîner, j’ai pris le sentier qui traverse la forêt et je me suis rendue jusqu’au Bassin pour voir les lumières des bateaux. Ce soir, il y en a quatre d’ancrés, chacun avec une lanterne à la proue et à la poupe. Les hommes sont en train d’établir leurs camps sur la rive, puis ils se lèveront tôt le matin pour aller pêcher dans la Baie.
Dans l’obscurité, je me sens parfois comme un animal à les observer sans qu’ils me voient, et cette obscurité me donne un sentiment de… puissante invisibilité, même si je m’étonne de l’exprimer ainsi. Les bateaux semblent tellement bien protégés, retenus dans le Bassin comme des enfants douillettement nichés au lit, pendant que le vent rugit au-delà du canal et hurle de ne pas pouvoir les atteindre. J’entends les vagues s’écraser derrière la Pointe, à un jet de pierre, on dirait, des bateaux et de leur tranquillité. Comme leur paisible repos semble fragile de mon point de vue!
En soirée, il fait encore un froid amer, et j’ai emprunté le châle gris de tante Alis pour me garder au chaud. J’adore entendre mes jupes siffler à travers les herbes sèches, comme si j’avais grandi ici, moi aussi, et que je faisais partie de cet endroit, de sa chair et de ses os. Il y avait un feu de camp sur la rive, près de la Maison du gardien, toutefois le son d’aucune voix ne me parvenait. Parfois, c’est tranquille au point que je perçois le moindre chuchotement, mais c’est ainsi surtout l’été. En ce moment, tout fond, bouge et retourne à la vie dans une grande cacophonie de murmures.
Aujourd’hui, je coupe les cheveux de papa, signe infaillible de l’arrivée de l’été. Ses mains sont dans un état lamentable: maculées, elles puent la paraffine. Elles seront ainsi pendant sept mois. Lui et oncle Gil ont nettoyé sans arrêt pour préparer le Phare. Je les ai aidés à éclaircir la lentille, mais je dois reconnaître qu’ils ont repassé après moi et l’ont repolie. Oncle Gil m’a tendu une montagne de chiffons à laver, et j’en ai caché la ­moitié pour éviter que tante A. les voie. Sinon, elle aurait commencé à se plaindre, et alors on aurait à supporter cela aussi pendant sept mois!
J’ai supplié Tad de me laisser tailler sa moustache. Je lui vois à peine la bouche. Bien sûr, il ne veut pas. Tad attache beaucoup d’importance à sa moustache, et personne ne pourra jamais le persuader de se faire pousser la barbe. Mère n’aime pas les barbes. Je suis contente, en somme, qu’il respecte encore ses désirs. Il est toujours si gentil envers elle – surtout depuis son attaque –, si doux et attentif.
J’aime le visage de mon Tad. Il semble toujours sourire et ses yeux pétillent. La moustache de Tad cache peut-être sa tristesse, mais pour nous, il est toujours jovial, solide et vigoureux. Cet hiver, nous avons failli manquer de nourriture, et jamais il n’a montré d’anxi­été. Je n’ai appris son inquiétude que lorsque le bateau de ravitaillement est arrivé hier: je l’ai vu se pencher au-dessus de la table, une légère convulsion aux épaules. La glace était si terrible cette année! Je ne sais pas comment les hommes s’en sont sortis. Tad était reconnaissant et ils le savaient, mais ils ne voulaient pas le laisser montrer sa gratitude. Ils disaient en plaisantant qu’ils s’attendaient à trouver cinq squelettes. Les hommes sont formidables, et parfois si épouvantables.
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Excellent. Très bien écrit. L' histoire d'une femme âgée de 134 ans qui a écrit son journal. Le donne à un historien qui doute qu'elle l'a écrit...! Â lire....
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