Citations sur Le liseur (305)
J'ai pas lu toutes vos critiques les gens, mais la plupart parlent de "premiers émois" et d'amour. Mais c'est de la prédation sexuelle d'une adulte sur un enfant. Le protagoniste est sous le joug de cette personne et c'est carrément malsain. La directrice de la prison le fait remarqué à Mickael à la fin du roman. Il est complètement dans le déni.
Y'a plein d'autres sujet intéressants dans ce bouquin, notamment l'analphabétisation qui est la source des problèmes. La banalisation de la mort, la justice, le repenti,...
Seulement voilà : fuir n'est pas seulement partir, c'est aussi arriver quelque part.
Ces distances prises par rapport aux parents, n'était ce qu'une rhétorique, un bruit, un brouillage, cherchant à dissimuler que l'amour pour les parents avait irrémédiablement entraîné une complicité dans leurs crimes ?
Si l'on sait ce qui est bon pour l'autre et qu'il refuse de le voir, on doit essayer de lui ouvrir les yeux. On doit lui laisser le dernier mot, mais on doit lui parler, à lui, et non parler à quelqu'un d'autre derrière son dos
Je voulais à la fois comprendre et condamner le crime d'Hanna. Mais il était trop horrible pour cela. Lorsque je tentais de le comprendre j'avais le sentiment de ne plus le condamner comme il méritait effectivement de l'être. Lorsque je le condamnais comme il le méritait, il n'y avait plus de place pour la compréhension (...) Je voulais assumer les deux, la compréhension et la condamnation. Mais les deux ensemble, cela n’allait pas.
Je fus effrayé. Je m’aperçus que je ressentais l’incarcération d’Hanna comme naturelle et justifiée. Non pas à cause de la gravité de l’accusation ou du poids des présomptions, dont je ne savais encore rien de précis, mais parce qu’en cellule elle était ôtée de ma vie, enlevée de mon univers. Je la voulais très loin de moi, suffisamment inaccessible pour qu’elle demeure le simple souvenir qu’elle était devenue et restée pour moi ces dernières années.
Elle ne se battait pas seulement dans ce procès. Elle combattait depuis toujours, non pour montrer ce dont elle était capable, mais pour dissimuler ce dont elle était incapable. C’était une vie dont les élans consistaient à battre vigoureusement en retraite, et les victoires à encaisser de secrètes défaites
Que lui rapportait cette image mensongère qui la ligotait, la paralysait, l’empêchait de s’épanouir ? Avec l’énergie qu’elle mettait à maintenir ce mensonge de toute une vie, elle aurait pu apprendre depuis longtemps à lire et à écrire.
Je savais bien moi-même que la honte pouvait provoquer des conduites de fuite, de résistance, de dissimulation, voire des comportements blessants. Mais la honte qu'éprouvait Hannah de ne savoir ni lire ni écrire expliquait-elle son comportement au procès et dans le camp? Par peur de la honte d'être analphabète, plutôt la honte d'être démasquée comme criminelle ? Plutôt être une criminelle ?
En tant que père, être incapable d'aider ses enfants est une expérience quasi intolérable.