Je n'ai lu d'autre de
Bernhard Schlink que
le liseur, mais il me semble que ce soit un trait caractéristique de son travail d'écrivain que de creuser lentement, en douceur mais avec obstination, la cicatrice laissée par la guerre et la domination nazie dans l'inconscient allemand.
Ici nous avons affaire à un homme à mi-vie dont on comprend vite que le caractère velléitaire tient à l'absence de repère paternel, mystérieusement disparu de l'histoire familiale pendant la guerre. A partir d'un roman traitant à la manière d'Ulysse
le retour d'un soldat, il va partir à sa recherche, cherchant des indices, remuant les secrets de famille jusqu'à la révélation finale. Complexe, évidemment.
Le rythme est lent, le propos intimiste, certains aspects du roman (notamment la relation difficile à construire avec une femme) sont moins réussis que d'autres, et pourtant je me suis laissée prendre à cette quête à mesure que l'enquête du narrateur révèle une figure paternelle assez dérangeante, d'une amoralté assumée, voire affermie avec le temps. Tous les secrets de famille ne sont pas bons à lever.
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