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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tout ce qui a trait à notre Histoire, aux guerres, tout ça, me rebute, m'ennuie, habituellement.
C'était donc un petit peu mal barré pour Les larmes des cigognes...
Mais bon, là, on ne m'a pô laissé trop le choix... puisque ce roman, on me l'a offert...
Obligation de le lire !
Alors, rassurez-vous tout de suite, non, je ne l'ai pas pris comme un cadeau empoisonné.
Parce que mon ami, avant de me l'envoyer, j'ai vu ses yeux briller, en évoquant ce bouquin. Il m'a transmis ses émotions dans sa façon d'en parler, dans ses mots élogieux...
Même pas peur, donc.
Il savait ce qu'il faisait et de mon côté, j'avais entièrement confiance.
J'ai juste attendu le bon moment pour le débuter.

Après un prologue plutôt très intrigant, l'histoire débute véritablement en 1986, avec 4 adolescents, de Gambstett, en Alsace.
Dès les premiers instants, ces 4 potes qui ont l'habitude de traîner ensemble, s'amuser, rire, parler, tout s'avouer...m'ont happée.
Parmi eux, il y a Christophe.
Chris a des visions depuis quelque temps.
Un secret lourd à porter pour lui...
Qu'il a besoin de confier. A ses amis, évidemment.
Qui eux aussi, joueront le jeu.
Des révélations qui ne seront pas sans conséquence...
Un don qui nous ramènera, en 1943, à Tambov, camp 188, en Russie, avec le grand-père du jeune homme, réquisitionné par l'armée Allemande - un "malgré-nous".
Une seconde partie absolument captivante elle aussi, qui m'a appris un morceau de l'Histoire que j'ignorais.

L'intrigue est prenante, passionnante...
Le lien entre les 2 périodes est intéressant et superbement bien amené.
Tout est parfaitement maitrisé.
Un moment de lecture délectable, instructif, palpitant...
Je n'ai pas pu lâcher ce roman avant de l'avoir achevé.

Merci à l'ami qui m'a permis de découvrir cette histoire, merci à Lawren Schneider pour le bel hommage rendu aux "malgré-nous".

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Les cigognes pleurent quand elles sont loin de leurs foyers.

Pour son troisième roman, Lawren Schneider s'éloigne du thriller « traditionnel » pour plonger de plain-pied dans un étonnant mélange de genres. Les larmes des cigognes est une lecture particulière pour plusieurs raisons.

Inclassable. Voilà un bel exemple de la stérilité du débat qui consiste à toujours vouloir ranger les livres dans des boites hermétiquement scellées. Ce roman est tout à la fois un roman historique, un roman initiatique, un thriller, un récit fantastique. Ce qui pourrait paraître comme un pari un peu fou est, au final, une intéressante réussite.

Et puis, c'était une gageure que de faire le lien entre deux époques et deux périodes de vie aussi éloignées : l'adolescence durant les années 80 en Alsace, et un pan de la deuxième guerre mondiale avec ces Malgré-nous alsaciens incorporés de force dans la Wehrmacht et envoyés sur le front russe.

Captivant. En 325 pages, l'auteur réussi globalement son pari de raconter une (des) histoire(s) passionnante(s), avec des personnages forts. J'aurais aimé quelques pages supplémentaires tant les thèmes traités sont foisonnants, il y avait largement la place.

Instructif. le sort de ces Malgré-nous est mal connu en France. Une histoire dans l'Histoire, tragique parmi d'autres tragédies… On sent que Lawren Schneider a fait des recherches sur le sujet, sans jamais perdre de vue sa ligne de conduite. le roman ne se veut en rien un cours d'histoire mais parle principalement d'hommes confrontés à l'horreur absolue.

Émouvant. le récit est vécu à travers les yeux des personnages et on sent régulièrement poindre l'émotion qu'a ressentie l'auteur durant l'écriture. Une émotion aussi palpable que communicative.

Nostalgique. Cette lecture a été, à titre personnel, une vraie expérience. Je suis d'Alsace et j'y ai vécu mon adolescence durant les années 80. Autant dire que les passages se déroulant dans la région en 1986 ont particulièrement résonné en moi. Étrange mais agréable sensation de retour en arrière.

Surprenant. Retrouver ainsi une part de fantastique, assez légère, dans un récit aussi ancré dans la réalité est plutôt déconcertant de prime abord. Même constat sur la partie qui s'apparente au thriller. Mais ça fonctionne globalement bien, sans jamais dénaturer le propos ni le rendre irrespectueux par rapport au devoir de mémoire.

Lawren Schneider est un auteur auto-édité. L'auto-édition est une jungle, puisqu'il est maintenant possible à tout le monde (et n'importe qui) de sortir un roman. Même s'il manque un peu de personnalité, le style de l'auteur est de qualité. du boulot fait avec les moyens de bord mais qui n'a rien à envier à certains romans édités dans le circuit traditionnel.

Les larmes des cigognes mérite l'attention des lecteurs qui sont à la recherche de romans forts et touchants, un peu éloignés de leur zone de confort.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Voilà un livre que j'ai vu passer à de nombreuses reprises sur les divers groupes de lecture que je fréquente, et c'est le titre qui m'a tout d'abord attirée...un titre très accrocheur qui m'a donné une envie folle de m'y plonger.

L'histoire se décompose en deux parties distinctes mais avec un véritable lien entre elles, celui d'un homme Louis et de son petit fils Christophe, tous deux ayant le même don pour "voir" le passé immoral des gens lorsqu'ils posent la main sur eux, un don difficile à gérer au quotidien et qui sera source de bien des ennuis...
Lorsque la mère de Christophe est hospitalisée, il est confié à ce grand-père qu'il ne connait pas et qu'il ne souhaite pas côtoyer. Les premiers jours sont difficiles mais peu à peu la relation va s'installer, les liens vont se tisser tout naturellement entre ces deux-là qui ont plus en commun que l'adolescent ne le soupçonnait. La parole est libératrice, l'ancien raconte, transmet, explique, le jeune intègre, découvre, comprend : de jolis moments vraiment.

Je ne sais pas si mon avis est très objectif parce que ce livre a éveillé en moi nombre de souvenirs de mon enfance alsacienne, j'y ai retrouvé, en suivant Christophe et sa bande de copains, une ambiance, des détails, des spécialités, des mots, des expressions... et puis des lieux parce moi aussi j'ai joué dans et autour des blockhaus de la ligne Maginot au coeur d'une magnifique forêt.... Alors forcément ce récit a fait vibrer une fibre affective très particulière...
Et puis il y a le thème, le sort des malgré-nous, dont j'ai découvert l'existence très tardivement et qui m'interpelle. Je reste terriblement troublée par l'histoire de ces hommes enrôlés contre leurs propres compatriotes d'hier.
Et c'est d'ailleurs l'histoire de Louis qui m'a le plus profondément touchée, ce destin difficile, ce camp de Tambov dont je n'avais jamais entendu parler. J'ai été captivée par tout le récit très vivant de ses souvenirs.

Mais le livre ne se repose pas seulement sur la mémoire et la transmission. Il y a aussi toute une intrigue très prenante autour de Christophe et ses amis que je me garderais bien de dévoiler. Son don va amener une cascade d'incidents dont certains seront dramatiques. Mon seul petit bémol sera pour leur réaction que j'ai trouvée parfois un peu trop désinvolte face à des erreurs extrêmement graves... mais ce n'est qu'un ressenti très personnel... qui ne m'a nullement empêchée d'aimer la fin très aboutie.

J'ai refermé mon livre avec le plaisir, outre une intrigue très bien ficelée, d'avoir plongé dans un coin de mon enfance, une sorte de petite madeleine à moi, le plaisir d'avoir découvert un peu plus sur l'Alsace et le sort des malgré-nous et je remercie mille fois Lawren Schneider de m'avoir si gentiment envoyé son roman.
Lien : https://chezbookinette.blogs..
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Christophe Waechter est un jeune garçon un peu paumé et mal dans sa peau, entre un père disparu qu'il n'a jamais connu, une mère possessive étouffante et alcoolique, et un curé qui se verrait bien en substitut paternel. Il traine avec quelques rares amis qu'il retrouve près d'un vieux bunker pour refaire le monde à leur façon. Un jour, Christophe décide de leur confier son terrible secret: il est capable de « voir » des évènements terribles à travers les yeux des personnes qu'il touche, agression, mettre, viol, mort, rien ne lui est épargné dans ce qu'il y a de plus sordide. Lorsque la fille de leur groupe fait une tentative de suicide et qu'il se rend à son chevet, il découvre en touchant les parents que l'un d'entre eux est responsable de cet état. Alors que les amis cherchent une solution pour la venger en punissant le coupable, la mère de Christophe est hospitalisée à la suite d'un énième éthylisme aigu, et Christophe se retrouve devoir passer quelques jours chez son grand-père qu'il ne connait pas, Louis Waechter. Celui-ci, ancien « malgré nous » déporté au camp soviétique de Tambov, va lui raconter son passé de prisonnier, et surtout lui parler de ce « don » particulier qu'il possède lui aussi et qui est en quelque sorte sa malédiction. Parce que voir les crimes à travers l'esprit de l'assassin peut entrainer très loin, jusqu'à la folie…
J'avoue avoir été curieux avant d'entamer la lecture de ce troisième roman de Lawren Schneider. L'auteur nous avait délivré jusque là deux thrillers joliment troussés, très visuels, avec ce côté série policière américaine qui en faisaient des romans sans temps mort. Pour celui-ci, mêler le drame historique avec à la clé une recherche assez pointue, et le fantastique, n'était pas joué d'avance, ce genre de mélange se révélant assez vite casse-gueule. Heureusement, Lawren s'en sort admirablement bien. L'histoire commence de façon classique avec cette touche surnaturelle, quatre jeunes amis, une fille agressée sexuellement, les autres qui cherchent un moyen de punir l'agresseur, les évènements qui dérapent… Puis nous rentrons de plain-pied dans l'Histoire avec un grand H, et les Alsaciens qui se sont retournés enrôlés dans la Wehrmacht, certains de gré, d'autres de force comme Louis Waechter, sur simple dénonciation. Combattant les Russes pour le compte de l'Allemagne Nazie, il sera fait prisonnier et déporté en Sibérie. L'auteur se garde de la moindre complaisance, il énonce des faits avec juste de ce qu'il faut pour en faire un roman et non un documentaire. Cette partie m'a touché pour plusieurs raisons personnelles. Sans doute conscient de la gravité de cette période historique, Lawren a aussi adouci les traits de certains personnages. Lorsque Louis referme cette période noire de son passé, Il met finalement Christophe devant ses propres devoirs et ses propres choix: que doit-il faire de ce don ? L'histoire finit même sur un petit rebondissement final assez sympathique et émouvant pour un personnage secondaire.
Les larmes des Cigognes est un thriller original dans sa conception, assez bien troussé je dois dire, une patte d'auteur un peu différente pour un sujet bien plus grave. Il aurait pu rendre la chose bancale, laisser une rupture assez brutale entre historique et fantastique, mais Lawren a su déjouer les pièges de ce genre de récit. Un autre genre, qui montre aussi que sa palette est assez large et ne se limite pas au thriller, et qu'il n'hésite pas à sortir de son confort d'écriture.
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Christophe a un secret qu'il aimerait nous confier. Il est capable de voir des choses que nous ne voyons pas. Des visions terriblement cruelles. Il l'a découvert à l'âge de17 ans un jour où sa mère l'a serré dans ses bras. Son père et son grand-père Louis l'avait également. Ce dernier en a pris conscience sans les années 40 lorsqu'il était prisonnier dans le camp de concentration de Tambov. Christophe le confie à ses amis. Ce jour-là, il a ouvert une porte qui ne se refermera plus.
Dans ce livre l'intrigue est très prenante et très bien ficelée. Une partie se passe en Alsace aux alentours de Strasbourg. C'est sympa quand on connaît les lieux. le lien entre les deux périodes est vraiment très bien fait...Très intéressant
Un Thriller qui nous tient en haleine du début à la fin. Un peu trop sanguinolent à mon goût !
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Je tiens tout d'abord à remercier Jean-Luc et Marie-Christine de me faire découvrir cet auteur que je ne connaissais pas du tout.

" Les larmes des cigognes" est une histoire fondée sur deux périodes: on va suivre l'histoire de Christophe et celle de son grand père Louis. Ces deux périodes vont tracer des vies à la fois douloureuses et mémorables.

Chris avec son groupe d'amis, Caroline, Simon et Alain ont pour habitude de se donner rendez-vous dans un bunker, un endroit où ils aiment boire, fumer et raconter leurs déboires. Jusqu'au jour où Chris confie un unique et profond secret qui lui tient à coeur; il possède un don rien qu'en touchant les personnes et perçoit ainsi des images dans sa tête. Ses amis vont également lui révéler et confier leurs secrets personnels...

" Simon avait entraîné les autres à se confier, Caroline avait osé avouer l'inavouable et Chris sentait qu'il venait d'emmener ses amis dans une nouvelle dimension. L'amitié les avait unis, ils partageaient maintenant un sentiment supplémentaire. Ils étaient tous les quatre morts de trouille. Ce n'était pas l'appréhension des enfants dans le noir. Pas même l'effroi que les adolescents ressentent après avoir visionné un film d'horreur. "

Non. Il s'agissait de la peur initiée par le cerveau reptilien. La peur ancestrale des hommes de Neandertal, celle qui les garderait en alerte face à l'effroyable danger qui les guettait.
" Je vous en ai touché un mot la semaine dernière, j'aimerais vous confier quelque chose que je n'ai jamais dit à personne. Quelque chose qui me pèse depuis des semaines, un vrai secret. C'est lourd et je n'arrive plus à garder ça pou moi...Seulement j'ai peur de votre réaction. "



En parallèle, Louis, le grand-père de Christophe va raconter ce qu'il se passe dans le camp de Tambov, un camp de travail où les " malgré-nous" alsaciens ont été séquestrés...

Ces deux histoires vont se relier et Lawren Schneider a réussi à me transporter au fil des pages. Je n'ai pas pour habitude de lire des romans historiques car j'ai toujours peur que ce soit trop complexe. Mais dans ce roman s'ajoute une note de fantastique permettant ainsi au lecteur de suivre avec intérêt cette histoire. le fait de mélanger l'histoire et le fantastique est très rare dans les romans mais Lawren Schneider a parfaitement réussi ce concept.

" Les larmes des cigognes" me captive; les personnages sont sublimement mis en valeur de part leur histoire et leur vision des choses. J'ai eu l'impression de me mettre dans la peau de chacun et de prendre leur place. Les émotions sont intenses. Certains passages m'ont vraiment touchées. Comment parvient-on à survivre face aux horreurs endurées?


" Les larmes des cigognes" est un roman auto-édité grandement réussi. Sa construction est juste énorme; le fait de mettre deux histoires éloignées dans le temps est surprenant.
N'hésitez pas à le lire car il mérite toute votre attention. Il est poignant, touchant et virevoltant! Chapeau bas Monsieur Lawren Schneider!
Lien : http://delphlabibliovore.blo..
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Je me demande dans quel catégorie classée ce roman : une page d'histoire, une intrigue policière un doigt de fantastique .
peut importe c'est bien écrit et captivant ; je me demande si le côté fantastique était bien nécessaire.
Mais peu importe à vous de jugez
moi je vais lire un autre livre de l'auteur
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Je vais être honnête avec vous.Quand je vois trop d'avis positif sur un livre , ça me coupe l'envie nette de le lire. Parce que généralement les livres trop appréciés me déçoivent énormément.
Les larmes des cigognes ont été tout le contraire pour moi.J'ai pris beaucoup de plaisir à tourner les pages et à faire défiler les chapitres sans le lâcher.J'ai aimé certains personnages surtout Louis et j'en ai un peu détesté certain.On n'a aucun mal à imaginer l'histoire et on trouve aucun temps mort pour nous laisser respirer.
C'est le premier livre que je lis de l'auteur et je suis assez impressionnée par le fait que cette plume a réussi à m'aspirer dès les premiers chapitres .Bravo Lawren Scheinder parce que je suis difficile à satisfaire.
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Le roman s'ouvre dans le cabinet d'un psy, Gabriel Meyer, à Strasbourg à la période de Noël. Un patient, Chris Waechter, la quarantaine, le menace d'une arme à feu pour l'obliger à écouter son histoire. Pour ce faire, il lui faut remonter aux années 80, en 1986 plus précisément, alors qu'il avait 17 ans. Il vivait à Gambstett, petit village alsacien entourés de 3 fidèles amis : Alain, Simon, et Caroline. Lors d'une nième après-midi à « zoner », ils décident de chacun confier leur plus grand secret, celui qu'on ne révèle à personne, celui qui une fois prononcé ne permet aucun retour en arrière possible. Ainsi, Chris révélera le don particulier qu'il possède, mais ce sera sans compter la révélation de Caroline, terrible, innommable qui changera pour toujours la vie du groupe. Après cette journée, plus rien ne sera comme avant : ils auront tous grandi, d'un coup d'un seul, confrontés à l'injustice et à la cruauté du monde des adultes. C'est un pan entier de l'histoire familiale qui va s'ouvrir, évoquant la mobilisation forcée des alsaciens par l'armée allemande et envoyés sur le front russe : ceux que l'Histoire appelle les « malgré-eux. »

Alors, vous me direz, comment fait Lawren Schneider pour lier plusieurs histoires dans un seul et même roman, celle de ces quatre jeunes, celle de la seconde guerre et du front russe et celle de la rencontre d'un petit-fils et de son grand-père un peu bourru sans se fracasser la tête contre un mur et se prendre les pieds dans le tapis ? En 1986, à l'évocation de ce petit groupe d'adolescents, il réouvre ce temps de ma jeune adolescence me replongeant dans les sons, les odeurs et la musique d'une époque où nous pensions tous être les rois du monde : c'était le temps des sacs US, de Mammouth (l'actuel Auchan), des Peter Stuyvesant qu'on fumait en douce, de l'alcool de quetsche que nos grands parents faisaient eux-mêmes, de Renaud et de son « Mistral Gagnant » qu'on entendait sur toutes les ondes, et de la seconde année des Resto du coeur. le temps aussi des secrets de famille… Et c'est par le secret de famille que l'auteur parvient à ouvrir les portes du passé en évoquant ce pan de l'histoire un peu honteux, celui des alsaciens, plus français depuis l'annexion, mais pas non plus allemands, peuple bâtard dont on ne savait que faire puisqu'on ne pouvait lui attribuer un camp. L'époque où il fallait choisir son camp…. J'ai quitté à regret ce groupe de jeunes gens si attachants, en ruminant un peu, déçue par la tangente que prenait Lawren Schneider de me plonger sur le front russe d'une guerre dont je pensais tout savoir. La force de ce roman est de finalement constater que je n'en savais quasiment rien, même si je suis alsacienne de naissance. Impressionnant de constater qu'il réussit à lier ces deux parties du roman de manière si naturelle que le lecteur est instantanément pris par les problématiques de l'une, mais aussi par les problématiques de l'autre. « Il venait de décoder une partie des mystères de l'histoire d'une région – sa région- et d'appréhender, non sans crainte, le potentiel inquiétant de ce don héréditaire. »

Ce roman vous emmène de surprises en surprises, de révélations en révélations et quand vous pensez que c'est terminé, qu'enfin vous connaissez le fin mot de l'histoire, l'auteur en remet une dernière couche et termine en apothéose par une révélation à laquelle je n'avais même pas réfléchi tant j'ai été embarquée, secouée, un peu prisonnière aussi des émotions ressenties.

Alors oui, je suis touchée en plein coeur parce qu'il parle avec amour de ma région et que j'en suis éloignée. Qu'il me rappelle les petits mots que mes grands parents paternels qui ne parlaient pas français utilisaient pour s'adresser à nous : « Junger » (qu'on pourrait traduire par jeunot) ou en ajoutant « -elé » ( petit suffixe qui évoque le tendresse) à la fin des prénoms ( je m'appelais donc Audelé) et que ce temps, idéalisé, où je me sentais encore protégée et aimée refait surface et déclenche tant de souvenirs et d'émotions. Un peu comme si les barrières du mur construites en devenant adulte étaient tombées le temps de la lecture d'un livre….

Je remercie Lawren Schneider de m'avoir envoyé son livre, dédicacé, juste parce que l'histoire d'une région nous liait et qu'il a pensé que je pouvais y être sensible. Il ne m'a rien demandé, n'a rien attendu, n'a pas relancé devant le temps que j'ai pris pour le lire, et pour toutes ces raisons là, je l'en remercie infiniment. Moi je ne savais pas à quel point son histoire me toucherait, mais lui le savait…


Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Je me suis tout de suite retrouvé happé par le ton de l'auteur, incisif et s'amusant à ajouter des couleurs dans la noirceur. Lawren Schneider partage le sens de l'image et du détail des bons écrivains, parvenant à dépeindre un cadre douillet pour le lecteur en peu de mots.
De grandes qualités de plume qui, toutefois, semblent s'amenuiser en cours de route, flirtant même parfois avec de dangereux abus d'adverbes. Dommage, mais pas dommageable.
Le roman est truffé de références à l'Alsace. Peu étonnant me direz-vous, mais tous les auteurs ne sont pas capables d'imprégner leur roman de cette atmosphère locale, qui ravira les connaisseurs et transportera les profanes.
Il en va de même pour les différentes époques traversées, de la guerre de 40 et son front de l'est, aux années 80. À ce compte, le roman est une réussite. Je pourrais également longtemps m'attarder sur le soin apporté pour traiter du cas des “malgré-nous” et des horreurs de la guerre, particulièrement poignants et bluffant de réalisme.
Mais que vaut l'histoire en elle-même ?
Celle-ci est divisée en trois parties, en plus de posséder prologue et épilogue.
La première se concentre sur Chris, un adolescent ayant l'idée de proposer à ses trois amis de se délester d'un secret afin de renforcer leurs liens. Ceci dans le but qu'il puisse lui même avouer son étrange pouvoir : celui de voir des choses invisibles aux yeux des autres. Sauf que, chose inattendue, leur amie Caroline leur partage une horrible souffrance : les viols que son oncle lui fait subir. Une information devant laquelle le groupe ne peut rester les bras croisés.
Après des péripéties (et un énorme rebondissement), Chris se retrouve chez ce grand-père dont il ignore tout. L'occasion pour Louis de lui partager son expérience de la guerre, mais aussi de ce pouvoir qu'il possède comme son petit-fils. Une partie si imposante, si importante dans le roman qu'elle parviendra (malheureusement) à éclipser l'histoire de Caroline. Une histoire dans l'histoire, coupant court au rythme effréné imposé par le danger qu'encourait leur amie.
D'emblée, l'entame de la troisième et dernière partie, de retour dans les années 80, s'annonça pour moi diminuée d'intérêt. le fil avait été coupé et il ne restait plus beaucoup de pages pour boucler l'intrigue entamée cent-cinquante pages plus tôt. Une intrigue qui se boucle d'ailleurs trop rapidement à mon goût, avec un nième retournement me laissant tiède. D'autant plus que, tout du long, je serai étrangement resté peu curieux sur les propriétés de cet étrange pouvoir.
Enfin, l'épilogue sert à répondre à une dernière question. Un petit extra, qui aurait toutefois pu se passer de la mise en scène amorcée par Chris dans le prologue.

Les larmes des cigognes est un roman avec un travail de recherche important, rédigé par un auteur de talent, dont on sent tout l'amour pour les sujets abordés, mais qui aurait peut-être bénéficié d'un travail éditorial plus conséquent, pour réellement accéder à une plus grande reconnaissance.
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