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Citations sur Mademoiselle Else (35)

Laissez, Else, il ne faut jamais se porter garant de personne... pas même de soi.
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Ah, que c’est agréable de déambuler, toute nue, dans la chambre. Suis-je vraiment belle comme dans cette glace ? Approchez un peu, belle demoiselle. Je veux embrasser vos lèvres rouge sang. Je veux presser mes seins contre vos seins. Dommage, ce verre entre nous, ce verre glacial… Nous serions si bien accordées. Pas vrai ? Nous n’aurions besoin de personne. Peut-être que personne n’existe. Ce qui existe, c’est : télégramme, hôtel, montagne, gare, forêt. Mais pas un être humain. Nous les rêvons seulement.

(p. 71)
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Belle, je suis belle ! Regarde-moi, nuit ! Montagnes, regardez-moi ! Ciel, regarde comme je suis belle. Mais vous êtes aveugles. Vous ne me servez à rien. Eux, en bas, ils ont des yeux. Je dénoue mes cheveux ? Non. J’aurais l’air d’une folle. Vous ne devrez pas me prendre pour une folle. Seulement pour une dépravée.

(p. 70)
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C’est vous qui avez fait ça de moi, pourrais-je dire, c’est vous qui êtes responsables, tous, de ce que je suis devenue, pas seulement Papa et Maman. Rudi aussi et Fred, et tout le monde, tout le monde, puisque personne ne se soucie de moi. Un peu de tendresse quand vous êtes jolie, un peu de sollicitude quand vous avez de la fièvre ; ils vous envoient à l’école et vous offrent des leçons de piano et de français ; l’été, vous partez en villégiature, pour votre anniversaire vous recevez des cadeaux et à table ils parlent de n’importe quoi. Mais, de ce qui se passe en moi, de ce qui ronge et s’effraie en moi, vous en êtes-vous jamais préoccupés ?

(p. 58-59)
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J’aimerais m’allonger seule sur cet escalier de marbre, au bord de la mer, et attendre. Il arriverait un garçon ou plusieurs. J’aurais le choix : les autres, dédaignés par moi, de désespoir se jetteraient dans la mer. Ou bien ils patienteraient jusqu’au lendemain. Quelle vie délicieuse. À quoi me serviraient, sinon, mes magnifiques épaules et mes belles jambes. Et à quoi me servirait-il d’être sur terre ? Ils n’auraient que ce qu’ils méritent tous, ils m’ont éduquée avec un seul objectif : que je me vende, de n’importe quelle façon !

(p. 57-58)
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Oui, je suis à Martino di Castrozza, assise sur ce banc, à l’orée des bois, l’air c’est du champagne, j’ai l’impression même de pleurer. Pourquoi est-ce que je pleure ? Il n’y a pas de quoi pleurer, allons. Ce sont les nerfs. Il faut que je me maîtrise. Je ne dois pas me laisser aller comme ça. Mais ce n’est pas désagréable de pleurer. Pleurer me fait toujours du bien. (…) Qui pleurera, quand je serai morte ?

(p. 54)
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Qu’arrive-t-il donc à Else ? Elle d’ordinaire si ponctuelle ? Les deux messieurs près de la fenêtre se demanderont eux aussi : où donc est ce soir cette belle jeune fille aux cheveux d’un blond vénitien ? Et monsieur von Dorsday prendra peur. C’est sûrement un lâche. Rassurez-vous, monsieur von Dorsday, vous ne craignez rien. Si vous saviez comme je vous méprise. Si je le voulais, demain soir vous seriez un homme mort… Je suis sûre que Paul le provoquerait en duel si je lui racontais. Je vous fais cadeau de votre vie, monsieur von Dorsday.

(p. 53)
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J'aimerais assez me marier en Amérique, mais pas avec un Américain. Où alors je me marie avec un Américain, et nous vivrons en Europe. Villa sur la Riviera, escalier de marbre plongeant dans la mer. Moi, étendue nue sur le marbre...
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La conversation devenait de plus en plus animée et elle revint finalement se poser sur Mademoiselle Else, Je lui demandai ce qu'il pensait de Dorsday et du marché qu'il avait proposé à la jeune fille. «Je me garderai bien de le juger, me répondit-il. Vous l'apprendrez sans doute vous aussi un jour à vos dépens, mais pour un homme sur le déclin, voir un corps dévêtu d'adolescente, c'est boire à la coupe même de Dieu. Je comprends qu'on soit prêt à toutes les bassesses, comme Dorsday, ou à toutes les turpitudes, comme mon Casanova, pour connaître cette ultime forme d'extase. Si le temps ne m'était pas compté, j'aimerais écrire un roman où des vieillards passeraient la nuit auprès de belles endormies. Vous l'ignorez encore, mais la vieillesse est la pire des disgrâces... »
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J'aimerais m'allongerseule sur un escalier de marbre, au bord de la mer, et attendre. Il arriverait un garçon ou plusieurs. J'aurais le choix: les autres, dédaignés par moi, de désepoir se jetteraient dans la mer. Ou bien ils patienteraient jusqu'au lendemain. Quelle vie délicieuse. A quoi me serviraient, sinon, mes magnifiques épaules et mes belles jambes.
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