On m'avait offert ce numéro pour le dossier sur l'histoire de Charlie. Schnock est une revue qui soigne son look et cultive le sens de la communication. On y lit des d'interviews refusées en leur temps par les journaux auxquels elle était destinées; les journalistes murissants de Schnock recyclent leurs archives de jeunesse. A l'exception du dossier Charlie dans lequel on rencontre les véritables héros de l'histoire, la matière de ce numéro est essentiellement constituée d'interviews de lampistes qui nous éclairent (c'est la fonction première du lampiste) sur la vie plus ou moins intime des stars françaises d'autrefois. Parce que la ligne de la revue, c'est quand même la culture populaire française: elle aurait pu s'appeler Franchouille mais Schnock est quand même plus sympa.
Commenter  J’apprécie         00
En 1992, Charlie Hebdo est relancé par plusieurs historiques du titre qui ont été rassemblés par Philippe Val. Comment vous êtes-vous retrouvé à leurs côtés ?
Un jour, Val, que je connaissais à peine, me téléphone. Il avait déjà essayé de me faire entrer à La Grosse Bertha (hebdo lancé en 1991 qui compte Val parmi ses collaborateurs – NDLR). Et là il me dit : « On a laissé tomber La Grosse Bertha, on fait un hebdo. Est-ce que tu veux venir avec nous ? » Je lui dis non, j’avais pas envie de me refarcir le truc. Mais je lui demande : « Qui il y a ? » Il me dit : « Y a Cavanna, Siné, Gébé, Cabu, etc. Mais y a Bernier qui gueule. » Je lui demande : « Comment vous allez l’appeler ? » et il me dit : « Justement, on sait pas, t’as une idée ? » Et, un beau jour, il me dit : « Finalement on va s’appeler Charlie Hebdo, c’est une idée de Wolin’. » Je lui dis : « Bah oui, c’est très bien ». Et jusqu’au soir du bouclage, ils hésitaient encore entre Charlie Hebdo et un autre titre. Val avait les jetons, il avait peur de Choron. Parce que quand même, il se rendait bien compte qu’il volait quelque chose.
Dès le début, il n’était aucunement question de faire participer Choron ?
Val et Gébé m’ont raconté qu’ils étaient allés voir Choron pour lui demander d’écrire dedans. Gébé m’a dit : « Il était à jeun’, il nous a dit “Revenez dans cinq heures”, sans doute pour consulter les avocats. Et quand on est revenu cinq heures après, il était bourré. Et il nous a dit : “Allez-vous faire chier, bande de cons !” » Moi je leur ai dit : « Mais faîtes Charlie Hebdo ! Tout le monde y est ! »
Vous le dîtes par amitié pour Cavanna ?
Par amitié pour Cavanna, pour Gébé, pour Cabu, pour Wolin’. Je considérais que l’hebdo était à nous tous. Y compris Choron. On l’avait fabriqué, inventé ensemble, tout ça était à nous. Donc ils sortent leur premier numéro. (…)