Quelle merveilleuse enfance que celle où l'on grandit le nez dans les livres, activité prioritaire offrant intimité respectée dans une famille elle-même grande lectrice!
Quand le virus prend, c'est incurable!
En accompagnant le parcours de soins de sa mère malade,
Will Schwalbe lui offre l'évasion temporaire d'un quotidien difficile, par un club de lecture à deux têtes. Juste continuité de vies environnées de lectures par l'éducation, le métier et la passion des histoires, ce partage va permettre les souvenirs, les confidences et une belle relation mère-fils. En fils aimant et disponible, il assiste à la leçon de vie d'une femme combative et au tempérament affirmé, et lui rend un émouvant hommage par un portrait très intime.
Le récit va donc se décliner sur ces deux thématiques: la maladie et les livres. de la même façon que l'on parcoure sa bibliothèque par plaisir et nostalgie, les livres vont faire surgir les souvenirs, retracer le parcours d'intellectuels new-yorkais passionnés de théâtre, de littérature et à la conscience humanitaire engagée.
En évitant le piège du pathos, ces réminiscences sont riches de rapports humains, de références littéraires, de réflexions intellectuelles d'une grande justesse, de spiritualité et de courage.
Je me suis beaucoup retrouvée dans ces souvenirs de lectures qui interpellent les miennes, identiques ou différentes, dans l'éducation par l'exemplarité de parents lecteurs, dans le rapport à l'objet qu'est le livre, et le monde qu'il contient.
Tout me parle, en dépit de la différence culturelle entre littérature française et anglo-saxonne.
Et me reste la question insolite: que sera le tout dernier livre de mon existence et aurai je la conscience que c'est le dernier?