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Critique de Carolina78


NYC, hiver 92, « Je » nous raconte comment à dix-huit ans, alors qu'elle vient d'arriver à New York, elle se fait dépouiller de sa Gibson vintage, son passeport, son argent, ses affaires. Il ne lui reste plus que son billet d'avion de retour pour Paris. Voyage éclair, long trauma.

Brusquement, quelques pages plus tard « je » devient « elle » et se retrouve trois décennies plus tard à descendre d'un train.

Paris c'est fini ! Après un an de recherches, elle a enfin déniché une maison à louer dans le Finistère.

Elle est seule face à elle-même. Elle se convainc que c'est ça le bonheur.

Je l'imagine se mettre à sa table de travail. Elle n'a rien à raconter alors elle se met à disséquer tout ce qu'elle voit, tout ce qu'elle ressent, ses moindres gestes, ses pensées – j'ai mis en « citations » un échantillon qui me semble assez représentatif de sa prose -.

Je me dis que moi aussi je pourrais en faire autant, je commencerai mon livre ainsi :

« Je m'assois sur mon fauteuil de bureau. Je veille à la posture de mon dos, bien droit ! Je pose mes pieds sur le repose-pied. Je tends mes doigts vers le clavier. Je tape des mots comme je pense… ».

Rassurez-vous j'ai trop de respect pour les livres et les lecteurs, et puis je n'ai aucune relation dans le monde de l'édition, et puis je ne tiens pas à gaspiller mon temps. Si j'écris ou je lis, c'est pour y trouver du plaisir.

Dans Les insolents, j'ai vu des cabossés, des déboussolés, des désaxés, mais aucun insolent. le pitch de la quatrième de couverture nous annonce des « personnages d'une étonnante acuité », je pense qu'il doit s'agir d'une faute de frappe, il manque une lettre, « v » pour vacuité.

Ces personnages sont tristes, souffrent de malaise existentiel, alors qu'ils sont riches, réussissent professionnellement, soit dans le domaine artistique ou culturel, soit chez Facebook. Nous savons par la quatrième de couverture que « elle » est compositrice de musique de films, mais à aucun moment « elle » ne nous parle des coulisses, voire des affres de la création.

J'ai passé presque plus de temps à chercher où se situait cette maison dans le Finistère qu'à lire ce livre, car je suis très attachée à cette région, souvenir d'une vingtaine d'étés à l'Ile Tudy. J'avoue que j'ai renoncé parce que je ne voyais pas où il y a un Coccimarket à proximité, avec un Super U à l'entrée du bourg, et un Leclerc plus loin. Je me demande pourquoi elle s'est exilée de cinq cent kilomètres, si c'est pour rester enfermée à regarder Google Maps pour localiser la plage n°1, n°2… avant de s'y rendre en taxi !

Je me dis que peut-être que les dés étaient pipés, que le lendemain du prix Renaudot pour Les Insolents, Ann Scott et les membres du jury ont fait la fête.

Ceci est mon ressenti personnel, nullement un jugement.
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