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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pourquoi je l'ai choisi:

J'ai bien accroché sur le thème du livre, cet écrivain en mal d'inspiration, et avec ce titre, j'étais curieuse de voir où ça aurait pu mener…

Ce que j'ai ressenti:…Un humour décalé…

Quand tu ouvres un livre, et qu'avant même les 100 premières pages, tu te tapes un de ses fous rires qui te laisse les yeux larmoyants, tu te dis, que l'auteur a réussi son pari…Ce n'est pas tant le thème de l'écrivain pas encore édité, ou la vie trépidante de ce couple qui est passionnante à lire, non, toute la magie vient de cet humour à suivre un vrai « beauf » avec de grandes ambitions mais qui se complait dans une paresse et une passivité à faire peur…

"Pour ma part, j'ai l'habitude de commencer mes journées avec une tête de Seconde Guerre mondiale. le matin, il me faut un plan Marshall pour relever mes décombres et revenir à la civilisation."

Don et Betty sont un couple qui n'attire pas la sympathie de prime abord, on aurait envie de les secouer, de leur dire « Non mais Allô Quoi? » , ils sont juste ahurissants dans leur naïveté…Mais quand tu lis, que le personnage principal a pour objectif d'être le nouveau Nobel de littérature, mais qu'il se contente de rester devant son écran, apathique et prostré devant ses épisodes de séries, tu vois bien qu'un schisme s'est risqué quelque part…

"La puissance de mon cerveau me stupéfiait. J'étais un médium, j'étais comme possédé. Un esprit confondant s'exprimait par ma bouche. (…) Nom de Dieu, je parlais comme ces types à la télévision, ces intellos qui savent tout et causent de tout sans vergogne."

Alors là, vient tout l'intérêt de cette lecture, l'auteur qui joue et se moque de cet homme imbu de sa personne et sa femme qui le regarde béatement…Toutes les situations cocasses, jeux de mots farfelus et délicieux pièges que la vie leur tend à chaque tournant, on ne peut que se marrer, nous, au détour d'une page, car tout est à prendre au second degré…Et puis, j'ai trouvé qu'il y avait une touche de poésie à raconter cette affection dont souffre Don…

C'est une lecture facile, sans prise de tête, pas le nouvel Oeuvre enchanteur mais il est divertissant, il retombe bien sur ces pattes à la fin, et il se pourrait bien qu'il vous fasse rire …Je sors complètement de mon confort de lecture avec ce titre, mais quand je tente ainsi la littérature blanche, j'aime ce côté « frais », et cette Extermination des cloportes est une douce moquerie du monde d'aujourd'hui. Un plaisant moment.

Ma note Plaisir de Lecture 7/10

Remerciements:

Je tiens à remercier chaleureusement les éditions Buchet Chastel ainsi que le site Babelio pour l'envoi de ce livre! Ce fut une lecture divertissante et plutôt marrante!

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L'un veut écrire un roman, l'autre sa thèse… Hélas, la tentation d'occuper son temps autrement est si forte qu'il vaut mieux remettre tout au lendemain… Procrastination, quand tu nous tiens !… Tel est le rythme de vie de Don et Betty, un couple de profs à qui la vie joue de sales tours. Les pauvres vont devoir s'accrocher, car une série de galères va leur tomber peu à peu dessus. Cela dit, étant donné la quatrième de couverture, je m'attendais à rire davantage… J'ai souri de temps à autre, mais guère plus… C'est surtout Monsieur Mortez, un voisin très envahissant, qui m'a arraché quelques rictus. C'est tout à fait le genre de voisins que j'ai, hélas, connu. Je comprends donc facilement l'agacement des deux protagonistes. Ainsi leur envie de tout plaquer et de vivre à la campagne pour changer radicalement de vie était légitime. Entre les voisins qui écoutent aux murs, les travaux exorbitants votés par la copropriété, les places de parking qui coûtent un bras, les impôts qui donnent le sentiment d'être des vaches à lait, l'appartement qui fait des siennes… En plus de ce fameux cloporte qui ronge la vue de Don, les imprévus vont leur tomber dessus en rafale…

Si les événements ne sont pas très drôles, les personnages secondaires sont néanmoins atypiques et stéréotypés. le fait qu'ils soient dans l'excès ne m'a pas dérangée, car le récit en lui-même était déjà farfelu. Ma préférence va à M. Mortez ainsi qu'à cet étrange plombier sudiste et strip-teaser… Par contre, les personnages principaux ne m'ont pas plu : ils sont dans leur bulle, surtout le narrateur. En plus d'être complètement naïf et paranoïaque (parfois à raison), ce dernier a un sacré ego. Quant à Betty, je l'ai trouvée très passive et assez effacée. J'avais envie qu'elle cesse de dire « amen » à son mari qu'elle place véritablement sur un piédestal. S'il fallait se reconnaître en elle, on est loin du compte. Don a vraiment de la chance d'avoir une femme aussi gentille, cruche, aimante et admirative de sa personne… D'ailleurs, j'ai trouvé que leurs échanges n'étaient pas très crédibles… Dommage !

Malgré mes critiques, je dois avouer que je ne pensais pas lire aussi vite ce roman. Bien que déçue par certaines choses, je souhaitais vraiment savoir si la maladie de Don allait évoluer, s'ils allaient finir par quitter ce fichu appartement, s'ils allaient se mettre à leurs écrits une bonne fois pour toute ou s'ils allaient connaître un happy-end. Donc, pour ma part, cet ouvrage a été plutôt prenant et changeait de mes habitudes de lecture… Je n'ai malheureusement pas beaucoup de choses positives à ajouter puisque, de façon générale, j'ai trouvé ma lecture plutôt moyenne… Je remercie tout de même Babelio et les éditions Buchet/Chastel pour l'envoi de ce livre.


Lien : https://lespagesquitournent...
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Tous deux travaillent dans l'Éducation nationale, il est prof de lettres modernes, elle est contractuelle en histoire-géo et a besoin d'écrire sa thèse sous un an. Il souhaite écrire "LE" roman, celui qui lui permettra de devenir célèbre, d'être mondialement connu, reconnu de tous et bien sûr nobélisé. Rien de moins.
Ils ont une passion commune, la série Soprano dont ils ont acheté tous les DVD...Leurs soirées sont très occupées : ils visionnent trois épisodes par jour! Chaque fois que l'idée d'écrire la thèse ou le roman, arrive, une petite voix plus impérieuse leur dit de regarder Soprano et de repousser à demain leurs travaux d'écriture.
Betty son épouse, un peu "nunuche" le porte aux nues et loue son intelligence. Lui aussi, est si fier de son intelligence, de sa vivacité d'esprit, de ses idées et réparties: un égo sur-dimensionné.!
Ils habitent dans un immeuble, et sont victimes d'un voisin qui fait voter des travaux, leur impose des aménagements : le casse-pieds qu'on a tous connu.
En fait ce sont deux naïfs, deux idiots.
Il a quelques troubles de la vision dus à une maladie, qu'il décrit comme l'arrivée d'un cloporte qui a fait des petits dans son oeil.!
Chacun des chapitres nous offre une nouvelle "aventure" de ce petit couple auquel on n'arrive pas à s'attacher. Elle met, jour après jour, son idiot de mari sur un piédestal, et il est si fier des louanges de sa "bimbo" Betty.
Chaque situation nouvelle, travaux dans la copropriété, réparation de leur salle de bain par un plombier stripteaseur, achat d'une maison, vente de leur appartement, tentative d'écriture de leur thèse ou roman... en "rajoute une couche" et les confronte à des personnages un peu caricaturaux de la vie : plombiers magouilleurs, agents immobiliers hâbleurs et baratineurs, voisins casse-pieds, que l'auteur brocarde. Mais s'il y a des professionnels un peu caricaturaux, c'est aussi parce qu'il y a des clients un peu naïfs, ne réfléchissant pas, impulsifs dans leurs décisions, des gogos auxquels on peut tout faire avaler.
Notre monde moderne se présente souvent ainsi.
Au début on sourit, puis j'avoue que j'ai été dérouté par la bêtise de ce couple et l'accumulation des déboires qui rendent leur situation assez peu crédible. Ils sont dans le trou et creusent encore et encore sans jamais toucher le fond, et rament de galère en galère.
Ce roman, cette farce proposée par les Éditions Buchet/Castel et Babelio, et je les en remercie, m'a changé de mes habitudes de lecture. le livre se lit vite, fera sourire et rire jaune...les situations ne sont pas inventées, ne sont pas nées de l'esprit farfelu d'un auteur, mais rappellent toutes des situations de la vie. Ce couple les accumule...
Heureusement, ce jeune couple ne parle pas de concevoir un bébé ! On ne peut imaginer à quoi ressemblerait le bébé d'un père bête, vaniteux ... et d'une mère nunuche, sachant que de plus qu'ils sont tous deux paresseux, procrastineurs et indécrottables et j'en passe.
Surtout s'ils le bercent trop près du mur !

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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L'avantage des opérations Masse Critique c'est que cela permet bien souvent de faire des découvertes ! Un grand merci pour cela.
Alors parfois ce sont de belles surprises, mais parfois... non.

Don Dechine n'a qu'une ambition : écrire son roman ! Prof de lycée, il partage ses soirées entre l'écriture et les soirées DVD à visionner l'intégrale des Soprano en compagnie de sa femme. Mais comment réussir à vraiment se consacrer pleinement à l'écriture de son livre quand il faut aussi subir des copropriétaires pas toujours très coopératifs, le harcèlement fiscal ou encore une arnaque immobilière. C'est alors l'occasion de partir vivre à la campagne pour réussir à mener à bien tous ses projets sans en être distrait, voilà la solution idéale ! Mais quand Don se réveille un matin avec un cloporte dans l'oeil, difficile de croire que l'aventure à venir sera aussi simple qu'elle n'y parait.

Que pouvait-il se cacher derrière ce titre si original Extermination des cloportes ? Un auteur que je ne connais pas et un titre dont je n'avais jamais entendu parler, assez pour m'intriguer et attiser ma curiosité.

Je ne sais que dire de ce livre à vrai dire... Je n'ai pas adhéré voilà, c'est cela s'est dit !

Les personnages sont communs, banals, mais ils m'ont paru aussi froids et lointains. Don, alors Don est très particulier. Imbu de sa personne, il se voit déjà comme le prochain grand auteur de sa génération, mais encore faudrait-il qu'il en ait le talent et cela s'est moins sûr. Il se croit amusant, mais il n'est que sarcastique à la limite du détestable. Betty, quant à elle, est inactive, se laisse marcher sur les pieds, aveuglée par l'amour ou l'adoration de son mari peut-être ?

L'histoire... on pense suivre l'avancée de l'écriture d'un roman, le quotidien d'un couple qui cherche à fuir la ville et leurs voisins. Alors oui, c'est cela, mais ce n'est pas ce dont à quoi on s'attendait. On s'englue dans un quotidien ennuyeux, notre vie est bien plus palpitante que la leur (mise à part le cloporte dans l'oeil, je vous l'accorde) ! Les petits tracas entre voisins n'ont même pas réussi à m'amuser un peu.

Je pense que pour apprécier ce livre, il faut adhérer à l'humour particulier de Philippe Ségur empli de sarcasmes. C'est un de ces livres ou clairement : ça passe ou ça casse. Inutile de vous préciser le verdict pour ma part.

Peut-être suis-je également passé à côté, mais je ne retiens rien de positif de ce roman. Je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire, histoire que j'ai trouvée monotone et sans grand intérêt, il n'y avait pas de réelle intrigue à mes yeux. Je l'avoue, je me suis ennuyée en lisant Extermination des cloportes, cela m'arrive très rarement, mais ici, j'étais presque bien contente en le refermant...

Ce n'est que mon ressenti personnel et comme toujours, je vous invite bien entendu à vous faire votre propre avis sur ce roman ! Sachez qu'Extermination des cloportes de Philippe Ségur est disponible aux Éditions Buchet-Chastel.
Lien : http://ladoryquilit.blogspot..
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Il faut bien l'avouer, je n'aurais jamais acheté ce roman, ne l'aurais donc jamais lu s'il ne m'avait pas été gracieusement envoyé, la faute au titre que je ne trouve pas très accrocheur, pas très inspirant. J'ai pourtant accepté sa réception. C'est que je ne saurais refuser un « cadeau » reçu dans le cadre du jeu Masse critique de Babelio. Et bien m'en a pris, j'ai passé un agréable moment avec ce roman que j'ai trouvé original. Original parce qu'il raconte une histoire banale au point que son intérêt est tout sauf évident. Je me suis demandée, en effet, ce que l'auteur voulait nous raconter, ce qu'il y avait d'exaltant dans son récit, ce à quoi le lecteur devait se raccrocher pour nourrir sa curiosité. Il n'y a, dans son histoire, rien d'exaltant, de bien passionnant; il n'y a pas de suspens, pas de palpitation, d'excitation. Il y a une simplicité, celle de la vie quotidienne. Il y a un personnage, Don Dechine, qui émeut même s'il peut être aussi agaçant. Il émeut parce que sous ses airs arrogants, il y a une profonde gentillesse, une bienveillance, une naïveté qui fait sa sensibilité. Il y a une fragilité qu'il essaye de dissimuler dans une société où il n'est pas forcément judicieux de la dévoiler. Il y a une maladie qui le ronge progressivement et qu'il devra apprendre à apprivoiser. Ce roman n'est pas un chef d'oeuvre, je le conçois. Il n'est pas même un coup de coeur. Je pense d'ailleurs qu'il ne plaira pas à tout le monde. Mais à moi il m'a plu. Je me suis laissée emporter sans rien attendre ni exiger de lui. Je me suis laissée attendrir par ce personnage un brin original, parfois assez drôle. C'était, en résumé, pour moi, un agréable moment de lecture.
Lien : http://kanimezin.unblog.fr/2..
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Extermination des cloportes est un livre plutôt étonnant, mais pas forcement dans le bon sens du terme, selon notre vision du monde.
L'auteur nous dépeint l'histoire d'un couple trentenaire, stable professionnellement mais pour qui l'ambition est un réel problème. Toujours à vouloir se surpasser, à créer et écrire ce qui fera d'eux des noms à retenir dans L Histoire, Betty et Don croient en leur supériorité intellectuelle...Sauf que Les Sopranos, c'est vraiment trop addictif, alors on reporte l'écriture du futur Prix Goncourt au lendemain, on reporte l'écriture de sa thèse à plus tard, ce soir, ils sont trop fatigués, comme tous les soirs...

L'auteur essaie-t-il de dresser un portrait des travailleurs d'aujourd'hui, soucieux de leur avenir mais trop accaparés par les bêtises que l'on nous assène pour vraiment se secouer les puces et enfin agir? Souhaite-t-il simplement se moquer des couples bobos, un peu à la ramasse et qui ne comprennent pas que le talent n'est finalement pas à la portée de tous?
Dans tous les cas, je dois dire que l'auteur aborde un sujet intéressant mais en le tournant à un tel ridicule que s'en est perturbant. Sincèrement, j'ai trouvé Betty et Don tellement bêtes, tellement niais, je me serais presque cogner la tête contre un mur pour ne pas lire leurs bêtises! Ils se font avoir jusqu'au bout mais ne réalisent rien...Don est un personnage vraiment idiot et exécrable d'ailleurs. Il tombe malade mais préfère faire croire qu'il connait très bien cette maladie afin de ne pas passer pour un demeuré auprès de sa belle et des professionnels de santé...Une petite recherche sur internet et le voilà convaincu que ce qu'il a n'est pas forcement grave mais est seulement la conséquence de cette vie rêvée, rendue inaccessible à cause des autres, et seulement à cause d'eux...En voulant se donner un style d'intellectuel, il passe vraiment pour le pire des idiots et j'ai bien rigolé de le voir s'enfoncer un peu plus à chaque fois...Moi méchante, pas du tout ?! Betty par contre, fait de la peine, j'ai eu envie de la secouer à peu près à toutes les pages. Niaise au point de boire les paroles de son mari sans réfléchir une seconde, c'est à se demander comment ils peuvent enseigner tant ils n'ont aucun sens de la réflexion, ou alors, celle de leur logique qui m'échappe complétement !

Bref, une lecture plutôt déroutante mais ma foi, plutôt intéressante si on considère ce texte comme une critique de la société et de ces citoyens, sinon je n'en comprends toujours pas le sens...Philippe Ségur était un parfait inconnu pour moi, j'ai bien aimé son style et son humour. Je vais voir ce que cet auteur propose d'autre car cette lecture me laisse un sentiment tellement étrange que je n'arrive à me faire une première idée sur cet écrivain.
Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel pour l'envoi de ce livre!
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Philippe Ségur, né en 1964, est un juriste et écrivain français. En 1980, il soutient une thèse de droit sur les relations entre le temps et le pouvoir politique. En 1994, il devient agrégé des facultés de droit et aujourd'hui il enseigne le droit constitutionnel et la philosophie politique à l'université Perpignan. Extermination des cloportes, son dixième roman, vient de paraître.
Don Dechine, le narrateur, et sa femme Betty sont enseignants à Nîmes. Lui est professeur de lettres et ambitionne d'écrire un roman, elle de préparer sa thèse. Ils semblent vivre une vie plutôt tranquille, jusqu'à ce que de petits cailloux viennent perturber leur quotidien : Don Dechine est atteint d'une maladie génétique grave aux yeux qui le condamne à terme à devenir aveugle et leur voisin Mr Mortez, leader des copropriétaires de l'immeuble, leur cherche des poux dans la tête. Solution envisagée, la fuite en achetant une maison à la campagne, d'où de nouveaux problèmes quand on se lance dans une telle entreprise immobilière…
Le narrateur est un peu nunuche, fanfaron il se prend pour ce qu'il n'est pas, victime de procrastination il a toujours une bonne excuse pour remettre à demain l'écriture de son roman (comme par exemple ne pas rater un épisode de la série Les Sopranos) et il vit dans le déni le plus total en minimisant sa maladie des yeux, commencée par de petites tâches sombres troublant sa vision, tels des cloportes en balade.
Le roman est fait de chapitres très courts, comme une suite de scénettes s'enchainant les unes aux autres, le rythme est rapide, de nombreux dialogues, le ton pince-sans rire est souriant tout du long (« Avec Betty, nous faisons tout ensemble. le travail, les courses, le sport et même l'amour, c'est dire si nous sommes proches. »). On ne s'ennuie pas avec ce conte de Ségur (oups !) mais ce genre d'humour et de situations semble déjà vu ou déjà lu, convenu ; tout cela pour dire qu'une fois refermé, le bouquin ne reste pas particulièrement dans la mémoire. Il reste néanmoins un point largement positif, ce court temps de lecture nous a reposés de la misère du monde réel et tiré quelques sourires. Ce qui n'est pas rien, convenons-en !
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« Extermination des cloportes », que peut bien cacher ce titre intrigant ? Il est évident que ce sont ces trois petits mots qui ont attiré mon attention de lectrice. Ensuite, quand on s'attarde sur la quatrième de couverture, il y a quelques thèmes qui attirent l'attention, un couple tout ce qu'il y a de banal qui tente de se sortir de leur vie en tentant de réussir chacun leur « chef d'oeuvre » respectif, des thèmes récurrents d'une vie ordinaire ; l'immobilier, la réussite sociale, chercher le bonheur au bout d'un chemin semé d'embûches, de voisins récalcitrants et surtout de cloportes qui viennent occulter la vie de nos deux personnages principaux.

Le roman raconte la vie de deux enseignants, maîtres de la procrastination, pourtant ils rêvent les deux tourtereaux, à la fois naïfs et contemplatifs, l'un cherche à écrire un best seller, un futur prix Goncourt, une oeuvre littéraire qui les rendra riche et lui apportera le succès et la reconnaissance qu'il pense mériter, l'autre étale ses livres sur la grande table de la cuisine, et tente entre deux recherches d'achats internet, de rédiger une thèse. Évidemment, cela demande du travail, de l'investissement, du temps et de la motivation, alors au rythme de trois à quatre épisodes des Soprano, c'est difficile d'aboutir aux objectifs. Persuadés tous les deux, enfin du moins Don Dechine, car Betty suit le mouvement de son homme sans forcément y réfléchir davantage, que leur salut se trouve à la campagne, loin de la ville, loin de cet appartement austère et nuisible à leur talent, et surtout loin de ce voisin envahissant et harcelant, M. Mortez, toujours à planifier de nouveaux travaux au sein de la copropriété et plus particulièrement au sein de l'appartement du couple, ils décident de chercher une maison à la campagne.

Dans ce roman, il faut y voir beaucoup d'ironie, beaucoup de second degré, et un humour à la fois loufoque et limite satirique sur certains thèmes qui ressortent. le couple en soit correspond à deux personnages complètement farfelus et naïfs, persuadés de leur valeur, se sentant hors du monde et bien ancrés dans leur couple sans forcément s'appesantir sur leur entourage, d'où l'absence de personnages secondaires probablement si ce n'est le fameux M. Mortez. Don Dechine, pseudo d'auteur de notre personnage, est un auteur qui n'a jamais rien écrit, toujours à la recherche d'un titre, d'une première ligne, il passe en grande partie dans le roman à se lancer des fleurs, à se persuader de sa réussite future et tente de faire l'homme face à une femme complètement béate et fascinée par l'intelligence et les idées de son cher et tendre. Il peut vite se révéler agaçant dans son attitude sûre de lui. Quant à Betty, jeune et innocente, qui joue franchement bien le rôle de la femme amoureuse complètement éblouie et passionnée par son homme, peut vite passer pour une gourdasse sans aucune personnalité, toujours à affirmer les dires de Don Dechine, mais en même temps très sensible aux attentions de celui-ci. Bref, nous avons un couple assez hallucinant dans leur flemmingite aiguë, passant des heures devant la télévision ou plus rarement des heures à lire. Jusqu'à ce qu'ils adoptent un cloporte, un premier cloporte s'installe dans le chant de vision de l'homme, métaphore d'une tâche qui annonce l'inéluctable et c'est la vie du couple qui bascule. Cela s'accumule et le couple décide de prendre un virage à 180° dans leur quotidien. On entre dans les thèmes clés du roman ; la maladie d'une part, traité avec un humour décoiffant, le lecteur reste perplexe face aux professionnels de santé mais surtout face aux réactions de Don Dechine, cela lui semble secondaire alors qu'il se passe inévitablement quelque chose, l'immobilier d'autres part, là encore le couple rencontre les professionnels de ce domaine ; agent immobilier, banquier, notaire, plombier, etc… de l'achat à la vente, ils passent par toutes les expériences plus ou moins réussies… Sans oublier l'incroyable M. MORTEZ, agent de la DDE, le voisin ne voit le monde qu'à travers la multitude de travaux à réaliser et le couple est dans son collimateur pour réaliser des travaux toujours plus fous, toujours plus coûteux. Au final, on est vite pris d'un peu de tendresse pour ce couple, finalement doux rêveurs enfantins, pleins de croyance et d'espoir.

Du côté du style de l'auteur, c'est dynamique et plein d'ironie, l'auteur joue la carte de l'humour et de la dérision certainement, ayant pleinement conscience de stigmatiser et d'entrer dans des clichés en dévoilant ses personnages. le roman se lit très vite, les chapitres sont courts entretenant un dynamisme de lecture plutôt agréable.

En bref, Extermination des Cloportes est avant tout une satire pleine d'humour d'un couple complètement paumé dans leur routine quotidienne, aspirant au changement en réalisant leur rêve, certainement un reflet d'une société actuelle en déperdition totale, oubliant l'essentiel ; croire en soi, croire en ses rêves, mais aussi vivre loin de la déchéance citadine pour mieux se ressourcer dans la fraîcheur campagnarde. Un roman à deux sens donc, l'une plus narrative et fictive, l'autre plus réfléchie voire même philosophique. Un roman qui aura le mérite de ses idées !

Je remercie Babelio et son partenaire les éditions Buchet – Chastel pour cet envoi.
Lien : https://songesdunewalkyrie.w..
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