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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La Comtesse de Ségur, née Sophie Rostopchine- le Général Dourakine
Curieuse seconde lecture, celle que je viens de faire du Général Dourakine. La première remonte à plusieurs dizaines d'années quand mon coeur était plus jeune et plus léger aussi. Aujourd'hui je retrouve la Comtesse de Ségur et son général avec quelque chose en moins et quelque chose en plus, une transformation dans l'espace-temps qui, loin de m'étonner, m'apporte le sourire et une charge émotionnelle qui vaut ces quelques dizaines d'années.
Sophie Rostopchine, d'origine russe, arrive en France et devient la Comtesse de Ségur de par son mariage. Huit enfants en sont le fruit, et son talent et ses observations donnent naissance à plusieurs romans pour enfants, dont le Général Dourakine.
De retour en Russie, après avoir vécu quelque temps en France, le général retrouve famille et amis dont il compte s'entourer jusqu'à la fin de ses jours. Mais les choses se compliquent car l'immense fortune de Dourakine est dangereusement enviée par une de ses nièces. Et là, la comtesse de Ségur découpe nettement et sépare les bons des vilains, le bien du mal, le juste de l'injuste, le blanc du noir. Je garde encore en mémoire le bonhomme rondouillard, un peu naïf, mais pas tant que ça, faisant même preuve de malice, et même de cruauté envers ceux qui travaillaient sur ses terres.
Deux miroirs me font face en même temps. Celui de la première lecture exaltant les qualités de fidélité, honnêteté et courage en combat avec la vilenie la cupidité l'hypocrisie, et celui de la seconde lecture où le noir et blanc acquière des teintes de gris et aussi un sourire devant le décalage entre les époques et leurs visions sur l'éducation.
L'histoire est animée de dialogues vifs et riches en couleurs, chacun avec son poids pédagogique et moralisateur et les personnages belligérants se trouvent dans deux camps : les anges et les démons, les bons et les méchants. Il y a aussi les malheureux, ceux qui souffrent et subissent, les serfs qui connaissent le knout (le fouet) et les polonais envoyés en Sibérie pour avoir défendu l'indépendance de leur pays.
Pour une prescription éducative, la forme directe, synthétique et caricaturale passe mieux et la leçon est retenue. Façon XIXe siècle, tellement lointaine quand on la regarde de nos yeux d'enfants deux siècles plus tard.
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Selon l'angle que l'on prend pour analyser le général Dourakine, on aura Fasltaff ou Barbe-Bleue. Truculence et plaisir de vivre d'un côté. Vindicte et mauvaise foi de l'autre. On passe de Rabelais à Raspoutine... de la bonne chère à la cruauté brute en 2 lignes...

Imposant, tonitruant, fort en gueule et en amitié, revanchard, jouisseur, le Général Dourakine est un sacré personnage. Il aime autant qu'il déteste. Et quand il aime, c'est inconditionnellement. Et quand il déteste, c'est tout pareil.

Un des multiples épisodes de ce court roman va propulser le Général Dourakine face à une nièce qui n'en veut qu'à sa fortune, à ses posessions russes, dont elle voudrait l'usage hic et nunc. le plan machiavélique dressé par l'aristocrate russe est sans faille et sans pitié. Mais par ailleurs, il recueillera un ami polonais, enfermé au goulag sur de fausses présomptions de sécession.

Osons dire tout de suite que c'est terriblement suranné, ampoulé et que cela manque d'équilibre. L'idée même de présenter cela comme si c'était une pièce de théâtre en mettant d'abord le nom de la personne qui parle, ce n'est pas idéal. Ensuite, ce n'est au final qu'une succession de saynètes, sans trop de rapport, avec le voyage vers la Russie, l'entrée en scène de la nièce avide, l'arrivée du Prince polonais, le départ vers la France.

Moment de grâce, en ce qui me concerne: le long monologue du Prince sur ses conditions d'arrestation et de détention. le propos est grave. La Comtesse de Ségur se fait politique. de quoi éduquer sa petite-fille à qui cet ouvrage est destiné. Par contre, la toute fin du récit où Dourakine fait preuve d'autoritarisme et marie Natasha, 18 ans, au Prince, 28 ans... cela m'a laissé assez sceptique, pour ne pas dire davantage. OK, la morale est sauve car ils s'aiment sans oser se l'avouer... mais c'est assez poussé. Un récit qui témoigne d'une époque, d'une façon de voir les choses dans une noblesse un peu déconnectée du réel, ou paternaliste (c'est selon, suivant l'angle de vue adopté)... Ce n'est clairement pas #MeToo... Chacun jugera.

Et un coup de griffe sur la religion au passage, lorsqu'elle se mêle de politique. Je terminerai avec la dédicace de la Comtesse en introduction de l'ouvrage que j'ai lu (sur le Projet Gutenberg):

"A ma petite-fille Jeanne de Pitray,

Ma chère petite Jeanne, je t'offre mon dixième ouvrage, parce que tu es ma dixième petite-fille, ce qui ne veut pas dire que tu n'aies que la dixième place dans mon coeur. Vous y êtes tous au premier rang, par la raison que vous êtes tous de bons et aimables enfants. Tes frères Jacques et Paul m'ont servi de modèles dans l'Auberge de l'Ange-gardien, pour Jacques et Paul Dérigny. Leur position est différente, mais leurs qualités sont les mêmes. Quand tu seras plus grande, tu me serviras peut-être de modèle à ton tour, pour un nouveau livre, où tu trouveras une bonne et aimable petite Jeanne."

Cette dédicace est très belle. Elle indique, d'une certaine manière, à quel niveau il faut considérer ce livre. Comme un passage de témoin, comme une envie de laisser à ses petits-enfants une trace, un chemin à suivre.
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Souvenirs d'hier et rappel de ces instants d'hier, celui où l'enfance était encore le directeur de ces petits moments d'espiègleries.
Une petite note de biographie transparaît dans ces lignes tournant autour de ce général d'un pays devenu si lointain à son auteure et si cher à son coeur.
Général d'une maisonnée, d'une enfance trop encadrée comme ces maisons de petits soldats se rangeant les uns derrière les autres.
Conte narratif devenant rapidement éducatif sur cette justice trop facilement appliquée par ces grands qui savent toujours mieux que les autres, les petits. Pas juste, en somme, mais ce n'est qu'une histoire, d'abord.
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J'aime bien les oeuvres enfantines de la Comtesse de Ségur donc j'étais contente de découvrir un ouvrage que je n'avais pas encore lu. C'est la suite d'un autre roman, donc il y a quelques éléments de rappel qui m'ont un peu perturbé.
Sinon, on y trouve les mêmes éléments qui ont fait son succès : un gentil et un méchant, et un personnage qui change au fil de l'histoire pour devenir meilleur à chaque page.

Ce n'est pas de la grande littérature mais ça a eu sur moi l'effet escompté : retrouver le style de la Comtesse.
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J'ai trouvé ce livre ennuyant au début mais la fin du livre était de loin, bien meilleure. le Général Dourakine est la suite de L'Auberge de l'Ange Gardien. Je suis fort surprise que ce livre aie été moins bon que son premier tome qui était si bien formulé et si bien écrit.De plus, je conseille tout de même le livre le Général Dourakine à ceux qui vont avoir des goûts autre que les miens. Mais après tout, il n'était pas si mauvais ce livre, juste terriblement ennuyant!!!
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J'ai beaucoup aimé ce livre de la comtesse de Ségur, mais je trouve qu'il y trop de gens qui se tapent dessus et qui se battent (ou se font battre) à mon goût.
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