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4,13

sur 141 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu il y a quelques années. Souvenir d'un extrême raffinement. Vers l'an mille, à Kyoto, appelée alors Heianko, capitale de l'empire, Une dame d'honneur nous conte par petites touches la vie d'une dame de la noblesse. Epoque où le bouddhisme s'implante au Japon et où le pays commence à s'affranchir des us et coutumes chinois. Tout cela est d'une grande sensibilité et se lit très facilement. On peut piocher certains passages lorsqu'on le souhaite et en lire d'autres à d'autres moments, sans forcément respecter l'ordre de la narration.
Un des récits fondateurs de la littérature japonaise.
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Livre de réminiscences et d'impressions de Sei Shōnagon, dame de la cour japonaise du XIe siècle. On ne sait pas si le titre était générique et si elle l'a utilisé elle-même, mais d'autres journaux de la période Heian (794-1185) indiquent que de tels journaux peuvent avoir été tenus à la fois par des hommes et des femmes dans leurs dortoirs, d'où le nom.

Ses descriptions vivantes de la nature, sa fascination pour le spectacle royal et sa tendance aux commérages confèrent au texte une qualité intemporelle.

Son livre de réflexions se lit comme une étude de poésie, dans laquelle Shonagon sonde les profondeurs du monde qui l'entoure, son propre attachement spirituel à ce monde et les questions qui découlent de ces connexions critiques.
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Une snob à la cour du mikado? La dame Sei a la délicatesse et la distinction d'une femme de la haute aristocratie japonaise. « Shônagon », le titre de cour (troisième sous-secrétaire d'État), est le surnom dont est affublée la narratrice. Il évoque ses fonctions de dame d'honneur à la cour de l'impératrice Sadako, le rang social de sa famille, mais aussi sans doute ses propres prétentions. Chaque fois qu'elle s'éloigne de la cour par lassitude envers ses fonctions, ou à la suite de commérages sur son compte, elle n'omet jamais de rappeler que son absence crée un vide sidéral.
Arbitre des élégances et du bon goût, elle aime à commenter la somptuosité des costumes des courtisans, hommes ou femmes. Elle loue sans barguigner ses talents de poète, d'esthète et d'habile séductrice. Elle est sans pitié pour autrui dès lors qu'il se montre laid, mal habillé ou ridicule. Elle possède cet art du courtisan élevé au plus haut point : la capacité d'effacer une personne en soulignant d'un trait unique son ridicule ou sa gaucherie.
Faut-il pour cette cruauté d'aristocrate ignorer la douce nostalgie de certaines notes, la poésie de son regard devant un rameau de prunier ou la première neige ? Bien sûr que non. Mais l'essentiel des notes de chevet n'est pas, à mon sens, dans la culture d'un talent poétique, il est dans le regard lucide et détaché qu'elle porte sur son entourage. Bien sûr, elle s'amuse comme une enfant, feint l'admiration, loue à tour de bras, mais jamais elle n'est dupe de la solitude où la confine le devoir de courtisan. Elle parle de l'amante qui se retrouve seule quand son galant l'a quittée avant l'aube, elle évoque l'amertume de l'exil volontaire ou involontaire qui éloigne le favori de la cour, elle raconte l'aspiration à la vertu et à la piété qui martyrise une âme peu faite pour l'examen de conscience. Elle ignore sa souffrance car son rang et sa destinée ne l'ont pas préparée à se plaindre de son sort. Il ne me viendrait pas à l'esprit de comparer Sei Shônagon à Madame de Sévigné dont elle ne possède pas la rude endurance, mais plutôt à une Madame de Montespan qui place l'orgueil au sommet de sa condition, ce qui la rend, par le fait même, invivable. La maîtresse adorée, la princesse parfaite, l'impératrice Sadako est le châtiment de Sei sur terre. Jamais elle ne la dépassera et toujours elle lui sera soumise. La courtoisie et la révérence de Dame Sei envers sa maîtresse n'a d'égal que la perfidie de son venin quand elle laisse percer les tensions qui se tissent entre les deux femmes. Laquelle a besoin de l'autre, laquelle surpasse l'autre en beauté, laquelle tourne le mieux une poésie impromptue ? Sei nous répond, noblesse oblige, l'impératrice. Mais elle s'arrange pour nous faire comprendre que sa cage est trop petite pour contenir ses ailes. Elle prend donc son envol, de temps en temps, loin du palais et attend qu'on la supplie de retrouver sa place.
Sei n'a pas de réel intérêt pour les domestiques, les serviteurs, les enfants, les vieillards, les humbles. Son monde est trop étroitement structuré pour faire place à des acteurs secondaires. Elle les considère un instant quand ils participent au paysage ou à l'équilibre d'une cérémonie, mais elle ne s'en rapproche pas suffisamment pour les comprendre : elle connaît la solitude la plus parfaite, celle du déni des autres.
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J'ai mis plusieurs mois à lire les Notes de chevet, car j'ai préféré laisser distiller tranquillement les informations, ce n'est pas un livre comme les autres !

L'autrice Sei Shonagon, est une dame japonaise de la cour de l'époque, qui est morte en l'an 1000, rien que pour ça ça valait le coup de s'y plonger !

Cette dame adorait faire des listes, et les notes de chevet sont le résultat de cette passion !
Ceci dit entre toutes les listes, qui peuvent aller des listes de hauts dignitaires, à des choses que l'on a hâte de voir, à des vêtements, à des couleurs de cieux etc., ça part vraiment dans tous les sens, sont agrémentés de longs textes sur la vie au palais à l'époque.

Parfois je les ai trouvés passionnants ces textes, parfois je les ai trouvés presque enfantins, à se demander si tel ou tel homme, ou l'impératrice était intéressés par elle.

C'est le livre le plus ancien que j'ai jamais lu !

J'ai annoté pas mal de choses directement dans le texte, car les allers-retours entre le texte et les notes de la fin sont parfois fastidieux, et j'aurais plaisir avec mes notes perso, à retomber sur les listes "pures" au fur et à mesure.
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Shei Shônagon se montre curieuse de tout, et a des avis sur tout, dans le domaine des arts, des vêtements, sur les paysages et la nature (incluant bien sûr les insectes, mais peu les animaux plus gros), les objets, les hommes, les cérémonies religieuses et de cour, les comportements des femmes et des hommes de toutes conditions. Elle donne l'impression d'avoir un certain appétit de la vie, qu'elle exprime d'une façon assez pragmatique. En ce sens elle se montre différente de Murasaki Shikibu, qui se montre dans le dit du Genji moins gourmande de tout, mais plus romantique, poétique et presque exaltée dans sa représentation d'un homme merveilleux.
Sei Shônagon et Murasaki Shikibu ont été contemporaines à l'époque Heian, à la cour de l'empereur Ichijô, comme dames de compagnie de deux épouses impériales différentes de l'empereur (respectivement Sadako et Shôshi, cousines germaines entre elles), et les tableaux qu'elles dressent de la société de l'époque et de la vie à la cour s'avèrent complémentaires et peuvent nous étonner, nous, européens, par le rafinement culturel et artistique de cette pointe extrême de la société en l'an 1000, que nos rois et princes étaient sans doute loin d'atteindre.
On retrouve avec plaisir dans les Notes de chevet des wakas (courts poèmes), en moins grand nombre toutefois que chez Murasaki Shikibu.
André Beaujard nous livre une traduction tout à fait agréable de ces Notes de chevet, parues en 1010 et qui raviront les amateurs de littérature et de culture japonaise.
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Je cherchais un livre comprenant les estampes de Hokusai. Je ne savais pas quel livre exactement je voulais. Par pur hasard, je suis tombée sur ce livre sur le site de la maison d'édition. J'ai craqué malgré le prix. C'est un ouvrage vraiment particulier. Je vous rassure. Si ce livre vous tente, il existe en format poche chez Gallimard mais sans les illustrations merveilleuse.

Parlons du coffret. Il est juste magnifique. Ne serait-ce que la couverture. Elle correspond d'ailleurs très bien à ce que l'on imagine de Sei Shonagon. Ensuite, nous déballons les les livres. L'oeuvre en elle-même possède une reliure à la japonaise. La qualité du papier est unique. J'avoue en avoir été surprise mais qu'est-ce que c'est agréable. Ajouté à ce livre, nous avons une introduction nous permettant de nous préparer au Japon de l'époque ainsi que des notes expliquant la subtilité du texte.


La plume de Sei Shonagon est fascinante. Rappelons qu'elle a réellement existé et que le texte a été écrit dans les années 990. Elle a une plume poétique, juste et remplie d'observation. Elle nous apprend à observer ce qui nous entoure dans le détail. On découvre la cour japonaise de l'époque. C'est somptueux et parfois dur. Sa relation avec sa maitresse est incroyable. Leur façon de communiquer est magique : l'échange de notes ou de lettres, les poésies. Mais le plus intéressant est de découvrir la personnalité de Sei. Elle a du tempérament et n'a pas peur de dire ce qu'elle pense, pas même à l'empereur. On apprend ce qu'elle aime ou non. Elle reste tout de même assez superficielle par rapport à l'esthétique.


Concernant les notes, sont-elles toutes importantes? Non, certaines ne m'ont pas paru essentielles. Pour d'autres, je n'ai pas compris le sens caché lorsqu'elle liste les montagnes ou autres. Néanmoins, la plupart des notes est essentielle. Certaines sont même amusante voir drôle. Les échanges, la poésie étaient de rigueur à cette époque et c'est ça qui m'a plu.


La grande question : quel rapport avec Hokusai? C'est très simple. Ils n'ont peut-être pas vécu à la même époque mais leur travail dit la même chose. Chaque estampe choisie représente parfaitement l'essence de la note qu'elle concerne. C'est assez incroyable de voir que ces deux personnes ont le même point de vue sur leur pays à des époques différentes. Ne parlons pas de la beauté des estampes que tout le monde connait. Je vous invite tout de même à découvrir les autres. Certaines sont justes encore plus belle que la vague.


En bref, un livre intéressant qui vaut largement son prix. Si vous aimez le Japon au point de vouloir en apprendre plus, foncez. Personnellement, je l'ai dégusté en douceur. Il invite à la douceur, à se poser et à se détendre.
Lien : http://lessortilegesdesmots...
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Inspirée par la littérature chinoise, Sei Shônagon a composé ce livre hybride sous forme de 300 fragments racontant sa vie à la cour impériale de l'impératrice Teishi à la fin du Xème et au début du XI ème siècle. Elle y dresse des listes, raconte des souvenirs d'événements heureux, donne ses impressions sur ses contemporains et décrit surtout ses sensations. Livre d'une grande poésie et d'une extrême subtilité qui peut se lire comme des miscellanées mais aussi comme un document précieux sur la vie d'une dame d'honneur à la cour impériale au tournant de l'an mille. Je vous conseillerais toutefois d'éviter le film de Peter Greenaway, "The pillow book" vaguement inspiré des "Notes de chevet" mais qui lui est très mauvais.
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