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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le Libraire de Kaboul, voyage très intimiste au coeur de l'Afghanistan... Une vision fort différente de l'image que nous projettent les médias, pays en guerre, bombardé, sous le joug des Talibans. C'est que l'autrice a eu la chance de passer quelque temps dans l'intimité d'une famille afghane, régit par Sultan Khan, ce fameux libraire qui donne son nom au titre. Elle a habité avec lui et ses femmes et enfants, partageant leurs quotidiens, leurs croyances, leurs rites, leurs façons de vivre. Témoin privilégié aussi, puisqu'elle avait accès à des zones habituellement réservées aux hommes... nous permettant ainsi une immersion complète.

Bien que j'ai trouvé ce livre fort instructif et fascinant à la fois, j'ai souvent été choquée face à la place qu'occupe la femme dans le système afghan. Femmes avec peu de droits, souvent, malheureusement, occupant la place d'objet, d'épouse docile, d'esclave et servante. Révoltant ! Complétement sous l'emprise de l'homme, de l'époux, du père, du frère, avec la crainte, toujours, de la représaille, de la punition... le laid n'est pas que dans le système politique, il est également dans l'inégalité des sexes...

J'ai terminé ce roman, qui est bien plus qu'un roman... il est le témoin unique d'une situation actuelle... avec le coeur gros pour toutes ces femmes qui vivent, de façon impuissante, leur situation et la capitulation devant ce qui a toujours été et qui sera encore, malheureusement. Il me fait encore plus prendre conscience à quel point j'ai la chance de pouvoir m'exprimer, d'avoir le droit de choisir et de vivre la vie que j'aurai choisi de vivre !
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Cette chronique de la vie quotidienne à Kaboul se lit avec facilité mais hélas sans plaisir! je ne veux pas en ajouter sur les humiliations, la terreur, les violences faites aux femmes et aux faibles. Ce livre crie encore une fois l'injustice: on piétine encore les droits de l'homme de nos jours. C'est inadmissible.
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Ou comment, même dans une famille privilégiée, évoluée, ouverte, rien n'est acquis et ne le sera jamais. On pourrait croire que chez un libraire on a le droit de penser autrement, d'agir quand on est une femme, de prendre des initiatives, de faire des choix. Mais même chez un libraire qui accueille une femme occidentale on n'échappe pas au poids de préceptes religieux d'une autre dimension.
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L'auteur

Née en 1970, Asne Seierstad est une journaliste indépendante norvégienne. Elle a été correspondante de guerre lors de plusieurs conflits, notamment en Afghanistan puis en Iraq en 2003. Dans les deux cas, elle en a tiré un livre, dont le Libraire de Kaboul.

Le livre

Après la chute des talibans en 2001, Asne Seierstad a vécu de longs mois avec la famille dont elle raconte l'histoire, dans leur quotidien, leurs épreuves et leurs croyances. A partir du personnage central de Sultan, libraire à Kaboul, elle dépeint des événements touchant sa famille, lointaine ou proche. Les épisodes se suivent dans une chronologie assez lâche mais qui nous permet cependant de suivre un morceau de vie de pratiquement chaque membre de la famille de Sultan. Comme Asne est occidentale, elle a eu la chance de pouvoir côtoyer à la fois les hommes et les femmes, les interdictions touchant ces dernières ne pouvant lui être appliquées. Elle nous livre ainsi un témoignage poignant et vrai, qui est pour moi la continuité du livre de Khaled Hosseini, Mille Soleils Splendides, relatant la vie de deux femmes sous les talibans.

Ce que j'en ai pensé

Je ne peux pas vraiment dire que j'ai "aimé" ce livre. Parce qu'il est difficile de dissocier le fonds de la forme et que la moindre chose que j'ai lu m'a révulsé, indigné, choqué, etc. de la même manière que le livre d'Hosseini, j'ai reposé ce livre en ayant envie de vomir et en me disant que j'avais bien de la chance de vivre en France ... Je sais je sais, vous allez me dire que j'exagère, que c'est facile de dire ça, que c'est couru d'avance. Et pourtant, c'est ce que j'ai ressenti.

Le style en soi n'était pas gênant, très journalistique, il va droit au fait, sans fioritures ni poésie. Et c'est pour cela aussi que toutes ses phrases vont droit au coeur. Elle laisse une grande place au contexte historique, n'hésitant pas à faire des retours en arrière sur les cinquante dernières années pour expliquer pourquoi l'Afghanistan est ce qu'il est aujourd'hui.

J'ai ressenti beaucoup de malaise vis-à-vis de ce pays si différent, qui paraît si différent, suspendu en un autre temps. Il nous donne l'impression d'être un pays ouvert aux quatre vents, qui a perdu sa culture (ahhh ma douleur quand les talibans font sauter les superbes bouddhas de Bâmiyân), qui ne sait vers qui se tourner tant il a été trahi, pillé et détruit. Un pays blessé. Un pays dans lequel un des personnages avoue ne pas pouvoir être fier d'être Afghan.

On comprend dans un certain sens que la seule continuité historique est celle de l'islam. Qu'il règle la société, toutes les relations, même au coeur de la famille. Qu'il régit des vies entières et peut décider de la mort de n'importe lequel de ses croyants.Qu'il décide des comportements de chacun, et particulièrement de ceux des femmes.

C'est justement la situation de ces dernières qui m'a rendu ce livre insoutenable. Elles ne sont pas seulement bridées, voilées, méprisées, battues, mais elles sont surtout considérées comme des êtres inférieurs, parfois pire que des animaux. Comment peut-on qualifier des gens d'humains quand une mère ordonne à ses fils d'étouffer sa fille car elle a rencontré un garçon au parc ? Comment peut-on les qualifier d'humains quand la femme doit monter dans le coffre d'un taxi s'il y a un homme qui y monte ? Comment peut-on excuser tout ça ?

Une des choses qui m'a le plus frappée est que même des gens cultivés se conduisent ainsi. Sultan par exemple, qui est libraire, a beaucoup lu, il a été à l'étranger, il est sensible, il veut rétablir la culture afghane. Et pourtant il se conduit comme les autres avec ses femmes et ses filles.

Comment un pays peut-il évoluer quand une seule partie de la population a le droit de parler ? Quand des intelligences entières ont déjà été étouffées par les talibans qui ont interdit aux filles d'aller à l'école ? Comment un pays peut-il se moderniser quand on peut lapider une femme pour adultère et qu'un homme doit simplement payer une amende ? Comment peut-on jouer la vie de sa fille pour une question de soi-disant honneur ?

Je vais peut-être m'arrêter là, mais vous avez sûrement compris mon propos. Certes j'ai été énormément touchée par ce livre parce que je suis une femme. Mais je pense que c'est surtout que j'ai été élevée dans un respect et un amour total pour la liberté des individus, qui est pour moi la plus sacrée de toutes les choses. Et cela me semble inimaginable que l'on puisse empêcher des femmes d'émigrer si elles sont pauvres, de suivre des cours à l'université (certes désormais elles le peuvent, mais toujours voilées et elles ne doivent pas fréquenter des garçons, ce qui rend la chose parfois difficile ...), de les forcer à se marier, de les vouer à être des servantes toute leur vie. L'histoire de Leila m'a particulièrement marquée : cette jeune fille de 18 ans est la plus jeune de la famille et sert de servante pour tous, elle essaye de s'en sortir en devenant enseignante mais la bureaucratie est telle, mêlée aux traditions (par exemple, elle ne peut aller dans les bureaux sans être accompagnée par un homme), qu'elle finit par renoncer. Et pourtant l'Afghanistan a plus que tout besoin de l'école et de culture ! Pour sortir ces gens d'un engrenage de guerre, d'analphabétisme, de pauvreté. Pour qu'ils deviennent fiers de leur pays et avoir envie de le reconstruire.

"Qu'il soit un jour fier d'être afghan. Qu'il soit un jour fier de lui-même et de son pays et que l'Afghanistan soit respecté dans le monde."

PS : depuis 2002, le pays a peut-être changé, je serai curieuse et heureuse de le savoir ...
Lien : http://wp.me/p1Gkvs-eX
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Journaliste, Asne Seierstad, était en Afghanistan pendant le printemps qui a suivi la chute des taliban. Elle était hébergée dans la famille d'un libraire de Kaboul, Sultan Kahn. Elle en a tiré un récit fort, captivant, dans lequel, elle relate avec respect, sans prendre position, la vie d'une famille, de ce pays en proie à un état de guerre permanent. Elle met l'accent sur la situation dramatique des femmes, sur leur manque de liberté, sur la tyrannie des hommes à leur égard, sur les contraintes liées au port de la burka, dont elle a fait l'expérience. Elle rapporte des témoignages bouleversant, voire dramatiques sous le régime de terreur des taliban, sur les négociations des mariages, sur les punitions infligées, suite aux prétendus manquements au respect de la loi islamique, sur les difficultés de survivre. Son statut de journaliste occidentale, lui a permis de suivre les hommes. Elle dépeint leur comportement vis à vis des femmes, les montrent dans leurs activités, dans les difficultés qu'ils rencontrent pour faire vivre des familles souvent nombreuses, mais qu'ils dirigent d'une main de fer. Elle donne leurs positions, sur la situation du pays, sur les difficultés du pouvoir en place à s'imposer pour tenter de pacifier le pays, mais également sur l'espoir qu'ils ont de sortir de cette situation complexe, entre, extrémisme religieux, multiplicité des ethnies, prédominances des chefs de guerre, présence d' al Qaïda, présence passée de l'Union soviétique, et présence actuelle des armées occidentales. On peut regretter qu'elle mette surtout l'accent sur l'aspect mercantile, de l'activité du libraire, et ne réserve que quelques pages sur sa passion des livres anciens. On peut également considérer qu'il y a une forme de voyeurisme à avoir été hébergée par une famille et à en faire une peinture, qui bien que, probablement réaliste, n'en est pas moins, sans concession.
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Compte-rendu de la situation des femmes avant, pendant et après les Talibans en Afghanistan ... Intéressant mais très loin d'être romancé, cette lecture m'a parue assez indigeste ... Cette journaliste a vécu plusieurs mois dans une famille et nous raconte ce qu'elle a vu ... Beaucoup de choses choquantes ... difficile de se dire que cela a eu lieu il y a quelques années seulement ... Si vous voulez en savoir plus sur ces pauvres femmes dans ce pays, lisez ce livre ... Une chose est certaine, qu'est-ce que je suis contente d'être une femme belge !!!
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Asne Seierstad est une journaliste norvégienne, elle a couvert la chute des Taliban (sans S) en 2001, et est donc particulièrement au fait des évènements qui secouèrent l'Afghanistan au début du XXIème siècle. Pour écrire ce récit, elle s'est immergée au sein d'une famille afghane qui l'a accueillie, lui permettant de vivre à ses côtés, de participer à leur mode de vie. Comme elle l'explique dans son Avant-Propos, elle n'a pas choisi une famille particulièrement représentative, car la famille de Sultan est plutôt à l'aise financièrement, ce qui était loin d'être le cas à l'époque. le récit prend son ancrage après le départ des Taliban, au moment aux Kaboul retrouve la liberté après plus années d'oppression.
Lien : http://leslivresdegeorgesand..
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