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Critique de paroles


Reine est à bout. Au bout du bout. Plus de mari, parti voir ailleurs. Plus de travail. Plus de voiture pour en trouver. Plus d'argent. Que reste-t'il au bout de la route quand il n'y a plus rien à quoi s'accrocher. Les enfants ? Ses enfants, ses trois petits qu'elle surnomme affectueusement le monstre à trois têtes ? Mais même eux n'arrivent plus à la maintenir à flot. Alors elle lutte, elle lutte contre l'envie d'en finir et de les emmener dans sa chute. La frontière est fragile, l'équilibre est précaire...
Reine lutte. Et puis un jour pour embellir la vie de ses petits, elle décide de redonner vie au jardin et de le débarrasser de ses encombrants. Et là, elle retrouve une mobylette bleue. Une mobylette qui va enfin pouvoir changer sa vie...

J'aime l'écriture de Jean-Luc Seigle. J'aime ses histoires et ses personnages. Il y a toujours tant d'humanité en elles et eux. Tant de vérité, d'amour et de détresse aussi. Des petits morceaux de vie qui disent tout des émotions et des sentiments qui traversent ces héros du quotidien.

C'est une très belle peinture que l'auteur fait de Reine, femme inadaptée au système économique actuel. Une femme ensevelie sous les procédures et les papiers administratifs qu'elle ne prend même pas la peine de lire. Une femme qui aurait pu vivre ses rêves comme elle coud si bien sa vie, à travers les petits tableaux de couture (ses tissanderies) qu'elle réalise à la perfection. Une femme extravagante soutenue par la mémoire de ses ancêtres, une génération de femmes disparues qui content et la rattachent à son histoire, son passé.

Oui j'ai beaucoup aimé l'univers de Reine et les mots inventés par l'auteur pour créer son personnage et le définir. La poésie y trouve sa place.
C'est encore un très beau roman de Jean-Luc Seigle que je partage ici, après « Je vous écris dans le noir » et « En vieillissant les hommes pleurent », et qui me fait prendre bien conscience de la disparition d'un grand écrivain.
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