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Citations sur La légende des fils (16)

Certains matins, ils conversaient sans interruption, d'autres jours, ils gardaient le silence. Le temps ne paraissait pas plus long qu'ils prononcent quelque chose d'essentiel ou qu'ils restent silencieux. Ils parlaient rarement du passé, ils ignoraient tout du lendemain. Ils célébraient l'instant présent.
Jamais, devant quiconque, ils n'avaient fait mention de ce rendez-vous quotidien et sans doute personne n'avait jamais remarqué le manège de ces deux êtres, au petit matin, dans la vallée de nulle part, sur la route déserte. Ils se sentaient à l'abri, au milieu des montagnes. Leur parloir avait les dimensions de l'infini.
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Dans un monde obscur, pourquoi m’avoir offert ce spectacle là ? De quoi suis-je puni ? Qu’ai-je fait pour mériter d’être le témoin du crime de mon père ? Seigneur, aide-moi quand je croiserai ma mère, retiens mes larmes, domine ma faiblesse. Que je reste sans voix si je veux révéler cet infâme forfait. Qu’il n’y ait dans mes yeux aucune sorte d’aveu, que mes souvenirs restent hors de portée de son regard, elle qui voit à travers moi, devine mon chagrin. Que je ne révèle rien de ce que j’ai vu. Tant pis, si j’ai promis de ne jamais mentir, la tristesse de Mam est au-delà des serments et au-dessus des lois. Le cœur de ma mère est un sanctuaire, ce cœur est fragile, pur et délicat. Fais que je taise ma peine, que mes lèvres ne s’ouvrent pas. Mais Seigneur, toi qui est juste, ne laisse pas cet acte impuni. Donne à mon père le sort que tu réserves à ceux qui te défient. Ne pardonne pas à celui qui t’offense le jour et le maudit la nuit, celui qui brûle chaque jour tout ce à quoi rêve un fils.
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La [petite] ville suintait de rancoeurs et de ressentiments. Chacun se comportait en témoin obscur du destin du voisin. Qui s'était vu grandir se regardait vieillir. Le malheur qui frappait chez vous résonnait à toutes les portes. Votre manière de saluer trahissait l'effroi de vos nuits. Aucune parole ne connaissait l'oubli, aucun acte ne restait dans l'ombre. Les instants de joie solennels, les extravagances secrètes étaient donnés en partage. (p. 90)
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Soit indulgent, mon fils. Tu sais, tout le monde n’est pas fait du même bois. Certains êtres sont imparfaits. Des fêlures immenses, nous traversent, la vie nous semble insurmontable. Nous ployons sous le poids d’une faute inconnue. Nous implorons un court répit. Nous aimerions savourer tous les instants de la vie sans ce goût amer au fond de notre bouche. Nous essayons de faire de notre mieux. Nous remontons à contre-courant le cours des existences. Nous nous débattons au milieu de flots de fureur imaginaires. Nous avançons en plein brouillard.
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[USA, 1962]
(...) mon cadet, Tom, à qui les Chinois ne font pas peur, et qui s'est engagé pour venger son frère [tué en Corée]. C'est que, dans la famille, on a le sens de l'honneur très développé. Tom devait partir au Vietnam dans l'idée de châtier les coupables. Mais avec cette crise des missiles, on va peut-être l'envoyer à Cuba, même si les Cubains et les Chinois, c'est pas du pareil au même, de toute façon, après Cuba, ils expédieront nos boys à Saigon. Tom va pouvoir faire la peau de bridés qui ont assassiné son frère.
(p. 70)
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Son père se comportait comme une bête. Tu n'aimes rien ni personne, pas plus les autres que toi-même, tu ne vénères que la force, tu n'obéis qu'à ton instinct. La force est ton unique langage, la violence, ta seule fidèle. (...)
Rien ne viendra donner de la lumière à tes yeux égarés. Ton âme se nourrira d'implacables colères. Tu ne connaîtras jamais la douceur des choses.
(p. 18-19)
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Il s’apprêtait à traverser les vallées couvertes de séquoias et les déserts grandioses où dorment les étoiles. Il longerait des montagnes dressées comme des îles vers les cieux, les mesas de gré rouge et leur ombres immenses. Des buissons d'ocotillos dérouleraient sous ses pas des tapis de lumières. Il s'enfoncerait dans le silence, franchirait des canyons profonds comme l'océan. Au milieu des collines emplies de parfum d'ambre, de gros nuages gris crevés d'éclairs jetteraient sur son chemin des tempêtes de pluie et guideraient ses pas vers l'endroit de ses rêves, ce monde de féerie et de splendeur du golfe de Californie où l'horizon se creuse et la mer se retire.
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Le mensonge est un jeu de dupes. Le mensonge égare et fourvoie.Il ensevelit celui qui trompe, terrasse celui qui est trompé. Il fragilise les consciences. Il avilit et rend fou.
(p. 144)
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S'éclipser, se fondre dans l'espace,le silence des forêts, se projeter en une terre lointaine au coeur d'un grand pays sublime, avancer les mains nues, le front lavé d'injures, avoir l'audace d'êtr rien, abandonner ses forces, ses espoirs, ses tristesses, quitter ce jour sans fin, sombrer dans le sommeil, se réveiller à l'aube, se couvrir de douleur, n'oserais ni regarder, ni entendre, envelopper de mystère, hôte précaire du soir, prendre la vie en haine, devenir une pierre, se retirer du monde, courir sur l'abîme, errer parmi les anges, se rendre invisible, tomber dans l'oubli, effacer toute trace de soi. Disparaître.
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Où avait-il trouvé la force de quitter la maison ? Comment avait-il fomenté un tel sacrilège ? Abandonner sa mère ! La folie de son père était-elle contagieuse ? Cette idée qu'il eût put tenir quelque chose de son géniteur le terrifia. On dit que j'ai les yeux de Mam et que j'ai son sourire. Mais si j'avais hérité de l'âme de mon père ? Si l'esprit du Malin s'était glissé en moi ? Il avait menti, il avait volé, il avait trahi. Il était en train de devenir un Hatford.
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