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EAN : 9782081274303
189 pages
Flammarion (24/08/2011)
3.08/5   51 notes
Résumé :
Chaque matin de la semaine, aux alentours de 7 heures, la mère et le fils avaient rendez-vous, sur le bord de la route 17, devant l'arrêt de bus de Rolder dans le fond plat de la vallée, à quelques miles de l'entrée de la ville. L'autocar numéro 175 de la compagnie Greyhound qui faisait la navette entre Flagstaff et Phoenix déposait Mam au retour de sa nuit de garde. Vingt minutes plus tard, le fils montait dans le véhicule qui le conduisait au collège Indian School... >Voir plus
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Laurent Seksik s'en va en Amérique pour nous ramener une fable un peu inclassable, un peu à la J.D Salinger où le thème de l'abandon de l'enfance et le désenchantement de la jeunesse ponctuent l'essentiel du récit.

Il nous parle de pardon, de foi, de douleur dans une confession intense sur les rapports dévastateurs d'un fils et de son père.

Laurent Seksik maîtrise l'art de la confession intime. Ses personnages, on les suit dedans, comme dehors, jusqu'à devenir leur complice.
Son écriture enthousiaste entremêle parfois les voix, emporte les règles de ponctuation ainsi que la frontière entre le passé et le présent.

Malgré une intrigue un peu cousue de fil blanc, je demeure charmée par la plume de Laurent Seksik dans ce petit roman initiatique, légère, subtile, saupoudrée de jolies notes de résilience et d'espoir.


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1962, Phoenix, Arizona, JFK est Président, l'embargo des Etats-Unis contre Cuba est mis en place, l'homme n'a pas encore marché sur la lune ; le rêve secret de Scott, adolescent, est d'être cet homme, le premier à poser le pied sur la lune. Tous les matins, Scott court pour arriver à l'arrêt avant que sa mère descende du car qui la ramène à la maison après une nuit de travail aux Urgences de l'hôpital de Phoenix. Ce rendez-vous quotidien c'est leur moment de bonheur, leur secret. Après, elle rentre à la maison, Scott se rend aux cours en compagnie de son cousin Mike dont le père est mort à la guerre de Corée tandis que le père de Scott a survécu au débarquement mais est rentré blessé à la jambe, il boitte, sujet de moquerie des jeunes. Depuis son retour, Jeffrey Hatford boit plus que de raison, bat son fils, est désagréable avec sa femme ... Je ne vais pas raconter l'histoire, à vous de la découvrir.
Premier livre lu de l'auteur, ce ne sera pas le dernier !

Challenge Petits plaisirs - 189 pages
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1962. Au coeur du désert aride de Phoenix, l'auteur emprunte la voix intime d'un ado la tête dans les nuages – ou sur la Lune -, Scott, pris entre une mère affectueuse à laquelle il voue une tendresse démesurée et un père abject et tyrannique, vétéran de la guerre qui n'a jamais réellement retrouvé la paix.
Cette voix narrative également omnisciente se veut puissante, incantatoire, fiévreuse dans cette Amérique rendue fébrile par les missiles dirigés depuis Cuba. La menace est partout, elle provient aussi bien de l'extérieur que de son propre foyer… on devine un drame à venir.

Et pourtant c'est une voix bien silencieuse qui peine à insuffler un élan romanesque que donne à entendre l'auteur. On découvre un ado plein de candeur face aux évènements, un Scott paralysé par ses tourments, tiraillé entre espoir et affliction puis prisonnier de l'écho de sa mémoire et de sa tristesse. Force est de constater qu'en explorant les replis de l'âme d'un jeune garçon qui se réfugie dans les rêves, l'auteur en oublie l'intrigue. Etouffée par une plume qui veut creuser le sillon des sentiments.
Il y a véritablement une volonté de glisser sur la grâce des émotions jusqu'à en épuiser la substance mais l'intensité et la profondeur des sentiments ne suffisent pas ici à animer les personnages.
Même dans cette Amérique bercée au son d'Elvis et des discours de Kennedy dont l'auteur ne se lasse pas d'offrir au lecteur une vision panoramique.
C'est une lecture qui m'a laissée perplexe, surtout si on s'attarde sur le titre de l'oeuvre et la quatrième de couverture laissant suggérer la fin de l'innocence… le pardon serait-il l'apanage des adultes ?
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Arizona, fin 1962.
La guerre est omniprésente dans la vie de Scott : la troisième guerre mondiale semble imminente, et son père porte les stigmates de ses années en Europe et en Corée. Il en est revenu infirme, brisé, alcoolique et brutal.
A l'aube de l'adolescence, Scott est encore très proche de sa mère. Cet amour fusionnel et lumineux les aide tous deux à endurer la folie et les violences paternelles.

Le début du roman m'a charmée. L'écriture est belle, poétique, le contexte socio-historique intéressant. le triangle familial m'a rappelé celui que l'auteur met brillamment en scène dans 'Le cas Eduard Einstein' : amour inconditionnel entre une mère et son fils, soutien mutuel face à un mauvais père - déficient et toxique.
Mais un peu trop de nature-writing, de religion et de lyrisme m'ont finalement engluée.

Ennui et déception, donc.
A lire de préférence comme un récit initiatique, une fable oedipienne, pour ne pas être trop agacé par l'invraisemblance de certains comportements et événements.
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Né en 1962 à Nice, Laurent Seksik est médecin et écrivain. Il publie en 1999 son premier roman Les Mauvaises Pensées, traduit dans une dizaine de langues, dont la prestigieuse maison d'édition allemande Rowolt. Après avoir fini son clinicat, il met entre parenthèse l'exercice de la médecine et devient successivement rédacteur en chef du Figaro étudiant, éditeur aux éditions Lamartinière, rédacteur en chef du Bateau-Livres. Critique littéraire au Point, il anime, durant 3 ans, l'émission littéraire d'I-Télé, Postface. Depuis 2006, Laurent Seksik se partage entre médecine et littérature. La Légende des fils est son cinquième roman.

Scott Hatford, treize ans, est un adolescent vivant dans le Phoenix de 1962. Sa mère infirmière de nuit, lui voue un amour maternel absolu, tandis que son père revenu brisé moralement et physiquement de la guerre, impose sa tyrannie de violence à la maisonnée. Entre ces deux extrêmes, Scott tente de vivre comme il peut, quand il est à l'école sa mère est à la maison, quand il rentre à la maison sa mère est à l'hôpital, alors la mère et le fils ce sont créés une oasis de court bonheur à deux quand le matin, ils se retrouvent à l'arrêt du bus. Elle, descend du sien qui la ramène du boulot, lui, attend celui qui l'emportera vers l'école, durant ce laps de temps suspendu, mère et fils « ne connaissaient pas, excepté le dimanche, d'autres endroits où se voir, d'autres endroits pour se parler ».
Si la mère n'est que douceur avec son fils et patience avec son mari, celui-ci revenu avec une jambe folle de la guerre, n'est plus qu'une épave anéantie par les horreurs, sans boulot, picolant devant sa télé, risée des gamins du quartier, il n'a plus que la violence pour exprimer sa souffrance intérieure et Scott dérouille plus souvent qu'à son tour. Un jour, la mère et le fils tentent de s'enfuir en voiture une fois encore, pour échapper à leur bourreau.
Je ne peux pas dévoiler la fin du roman qui dès lors bascule, sur cette route 17 « faille béante de la route maudite, là où son enfance avait pris fin, voie du malheur, piste des anges ». Disons qu'un évènement tragique va chambouler la vie du père et celle du fils et qu'au prix de ce drame, l'homme et l'enfant repartiront sur de nouvelles bases.
Je suis assez partagé sur ce roman, car si j'ai trouvé certains passages assez réussis et mêmes très beaux, de nombreux autres m'ont assommé. Entre le lyrisme pesant et lourd de certaines longues phrases bavardes comme celle débutant page 129 pour se terminer page 131, ou d'autres incompréhensibles comme « Il ne craignait plus rien de son père, le petit homme aux pieds de la grande blonde, Jeffrey au pays des merveilles. » et les trop nombreuses références à la religion, j'ai souvent ressenti un ennui poli.
De même, les descriptions de cette région des Etats-Unis, l'accumulation de détails sur la vie à cette époque, font un peu factices, comme un acharnement à nous prouver que l'écrivain connaît parfaitement le cadre où se déroule son histoire.
Beaucoup de critiques, mais pourtant au final je ne dirai pas que ce roman est mauvais, il y a quelque chose qui le sauve, une tendresse pour Scott de la part de Laurent Seksik, dans ce récit de l'innocence perdue.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Dans un monde obscur, pourquoi m’avoir offert ce spectacle là ? De quoi suis-je puni ? Qu’ai-je fait pour mériter d’être le témoin du crime de mon père ? Seigneur, aide-moi quand je croiserai ma mère, retiens mes larmes, domine ma faiblesse. Que je reste sans voix si je veux révéler cet infâme forfait. Qu’il n’y ait dans mes yeux aucune sorte d’aveu, que mes souvenirs restent hors de portée de son regard, elle qui voit à travers moi, devine mon chagrin. Que je ne révèle rien de ce que j’ai vu. Tant pis, si j’ai promis de ne jamais mentir, la tristesse de Mam est au-delà des serments et au-dessus des lois. Le cœur de ma mère est un sanctuaire, ce cœur est fragile, pur et délicat. Fais que je taise ma peine, que mes lèvres ne s’ouvrent pas. Mais Seigneur, toi qui est juste, ne laisse pas cet acte impuni. Donne à mon père le sort que tu réserves à ceux qui te défient. Ne pardonne pas à celui qui t’offense le jour et le maudit la nuit, celui qui brûle chaque jour tout ce à quoi rêve un fils.
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Certains matins, ils conversaient sans interruption, d'autres jours, ils gardaient le silence. Le temps ne paraissait pas plus long qu'ils prononcent quelque chose d'essentiel ou qu'ils restent silencieux. Ils parlaient rarement du passé, ils ignoraient tout du lendemain. Ils célébraient l'instant présent.
Jamais, devant quiconque, ils n'avaient fait mention de ce rendez-vous quotidien et sans doute personne n'avait jamais remarqué le manège de ces deux êtres, au petit matin, dans la vallée de nulle part, sur la route déserte. Ils se sentaient à l'abri, au milieu des montagnes. Leur parloir avait les dimensions de l'infini.
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Soit indulgent, mon fils. Tu sais, tout le monde n’est pas fait du même bois. Certains êtres sont imparfaits. Des fêlures immenses, nous traversent, la vie nous semble insurmontable. Nous ployons sous le poids d’une faute inconnue. Nous implorons un court répit. Nous aimerions savourer tous les instants de la vie sans ce goût amer au fond de notre bouche. Nous essayons de faire de notre mieux. Nous remontons à contre-courant le cours des existences. Nous nous débattons au milieu de flots de fureur imaginaires. Nous avançons en plein brouillard.
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Il s’apprêtait à traverser les vallées couvertes de séquoias et les déserts grandioses où dorment les étoiles. Il longerait des montagnes dressées comme des îles vers les cieux, les mesas de gré rouge et leur ombres immenses. Des buissons d'ocotillos dérouleraient sous ses pas des tapis de lumières. Il s'enfoncerait dans le silence, franchirait des canyons profonds comme l'océan. Au milieu des collines emplies de parfum d'ambre, de gros nuages gris crevés d'éclairs jetteraient sur son chemin des tempêtes de pluie et guideraient ses pas vers l'endroit de ses rêves, ce monde de féerie et de splendeur du golfe de Californie où l'horizon se creuse et la mer se retire.
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[USA, 1962]
(...) mon cadet, Tom, à qui les Chinois ne font pas peur, et qui s'est engagé pour venger son frère [tué en Corée]. C'est que, dans la famille, on a le sens de l'honneur très développé. Tom devait partir au Vietnam dans l'idée de châtier les coupables. Mais avec cette crise des missiles, on va peut-être l'envoyer à Cuba, même si les Cubains et les Chinois, c'est pas du pareil au même, de toute façon, après Cuba, ils expédieront nos boys à Saigon. Tom va pouvoir faire la peau de bridés qui ont assassiné son frère.
(p. 70)
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