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Critique de ClaireG


"Raconter bien, ça veut dire : de façon à être entendus". Telle est la conclusion de Jorge Semprun et de quelques amis en cet après 11 avril 1945, jour où le crématoire n'a pas été rallumé, jour de libération de Buchenwald par les Américains.

Longtemps, Jorge Semprun républicain communiste espagnol, exilé en France, résistant et déporté à Buchenwald sur dénonciation, n'a pas été sûr d'être revenu, poursuivi par des cauchemars récurrents. Très vite après son retour à la vie "normale" il a tenté d'écrire mais avait du mal à y survivre après son expérience de la mort journalière, alors que Primo Levi avait trouvé dans l'écriture de quoi apaiser sa mémoire.

C'est précisément dans cette forêt de l'Ettersberg qu'au 18e s. Goethe se promenait et travaillait à l'ombre des hêtres qui devaient servir à la construction funeste du camp de concentration de Buchenwald-Weimar.

Long cheminement moral, philosophique et littéraire de cet homme qui a tenté d'exorciser les démons du Mal nazi à travers des livres, des scénarios de films et même, un temps, comme ministre espagnol de la culture.

Tant de rencontres, tant de lieux, tant d'événements ont suscité au long des années des émotions telles que souvent l'amnésie délibérée de Jorge Semprun en était douloureusement réveillée. Comment dire l'indicible, comment imaginer l'inimaginable quand il n'a pas été vécu ?

Mélange de détails bouleversants et de scènes futiles de la vie ordinaire, le livre de Jorge Semprun (édité en 1994) interroge de mille façons la vie et la mort dans une alternance de dialogues et de monologues saisissants
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