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Critique de ibon


ibon
12 décembre 2013
Sur la demande d'un de ses amis, rescapé de Buchenwald comme lui, Semprun écrit à nouveau sur sa détention dans ce camp de concentration. Et, 55 ans après cette épreuve, les souvenirs resurgissent . Semprun, 19 ans alors, raconte comment il mobilise ces souvenirs en se rappelant des références littéraires qu'il avait à l'époque pour tenir dans des conditions inhumaines. Il se voit par exemple se récitant à soi les poèmes de Rimbaud, Lorca ou Valéry dans les endroits les plus puants du camp comme les latrines ou les crématoires.

Ce livre est aussi parsemé de références musicales, au camp, le dimanche, dans le block des Norvégiens, moins surveillé que les autres, il allait écouter des concerts de musique interdite par les Nazis "In the shade of an old apple tree" de Louis Armstrong. Sa déjà très grande culture, son combat politique en faveur du communisme (il raconte qu'à l'époque il était bien naïf sur les bienfaits de cette idéologie) et surtout son combat contre les "fachos"accompagnent le jeune Semprun et l'aident à survivre, à ne pas sombrer: sous les coups de matraques au camp de travail, à cause du manque de nourriture, ou du manque d'hygiène et surtout, surtout, "à cause de la promiscuité".

La bibliothèque du camp le nourrit, intellectuellement: Goethe, Faulkner... un demi-siècle plus tard, il semble les considérer comme des compagnons d'alors.
Cependant, une menace pèse particulièrement sur lui: la Gestapo souhaiterait l'interroger dans quelques jours. le livre commence quand le réseau communiste clandestin du camp veut alors le sauver de cet interrogatoire et lui annonce qu'ils ont trouvé "le mort qu'il faut", un mort à sa place, même âge, même apparence et surtout numéro proche de déporté.
La suite du récit porte sur les démarches du jeune Semprun pour faire la connaissance de ce double qui va mourir à sa place. On peut s'attendre à une certaine émotion au moment où ils font connaissance. Ce récit n'est pourtant pas larmoyant.

le vieil homme, en 2000, retrouve le portrait de lui-même à 19-20 ans il s'en émeut quand il se souvient de tous ceux qui sont tombés sous les coups des Nazis et plus tard, sous la botte communiste.

Semprun est un auteur que je découvre dans la cour des grands.





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