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Critique de Satine


Nouvelle comédie de Shakespeare qui se passe comme son nom l'indique en Italie. Mais celui-ci a commis une erreur dans cette pièce, en effet Valentin qui habite à Vérone doit aller à Milan et pour ce faire, il se dirige au port et prend un bateau. Or il n'y a pas de fleuve ou de mer entre ces deux villes. Mais peu importe ce détail, l'essentiel est l'histoire.
Celle-ci n'est pas très originale, deux amis vont se disputer une femme, il y aura traîtrise bien évidemment, ce qui va semer le chaos dans l'amitié mais aussi dans l'amour. On y retrouve un peu de « La belle au bois dormant » puisque la femme en question est enfermée dans une tour par son père qui refuse de la voir épouser un autre que celui qu'il a choisi pour elle.
Le rôle de la femme qui se déguise en homme est ici moins subtil voire moins nécessaire que le rôle de Portia dans « le marchand de Venise » ou que le rôle de Rosalinde dans « Comme il vous plaira ».
J'ai aussi été déçue par la fin qui est bien précipitée et trop facile à mon goût et par le manque de répliques drôles.

Résumé : Valentin doit quitter Vérone pour aller à la cour de l'empereur de Milan. Son ami Protée refuse de le suivre car il est fou amoureux de Julia, mais son père Antonio décide qu'il doit aussi aller suivre une formation à Milan. Lorsque Protée rejoint Valentin, celui-ci lui dévoile son amour pour la fille du duc Silvia et son projet de s'enfuir avec elle afin de lui éviter un mariage forcé avec Thurio. Malheureusement Protée succombe à la beauté de Silvia et dévoile le secret au duc. le duc utilise une ruse pour faire avouer Valentin, le bannit et enferme sa fille dans une tour. A Vérone, Julia décide de rejoindre Protée et pour cela, elle se déguise en page. Elle découvre ainsi son amour épris d'une autre et qui tente par tous ses efforts de la séduire…

Acte I Scène 3 :
Protée : Ainsi ai-je évité le feu par crainte de me brûler, et je me suis plongé dans la mer où je me noie. Je n'ai pas voulu montrer à mon père la lettre de Julia, de peur qu'il n'objectât à mes amours ; et du prétexte donné par moi il a fait la plus puissante objection à mes amours. Oh comme ce printemps d'amour ressemble, par son incertaine splendeur, à la journée d'avril, qui naguère montrait toute la beauté du soleil et qui maintenant la laisse dérober par un nuage !

Acte II Scène 2 :
Protée : Voici ma main pour gage de ma royale constance. Si je laisse échapper une heure du jour sans soupirer pour toi, Julia, puisse dès l'heure suivante, quelque affreux accident mes faire expier cet oubli de mes amours ! Mon père m'attend ; ne réponds pas. C'est l'heure pour la marée, mais non pour la marée des larmes. Cette marée-là me retiendra plus que de temps qu'il ne faut. Julia, adieu ! (Julia sort précipitamment.) Quoi ! partie sans un mot ? Oui, voilà bien l'amour vrai ; il ne peut rien dire. Sa sincérité se distingue par les actes bien mieux que par les paroles.

Acte II Scène 4 :
Valentin, à Silvia, parlant de Protée : C'est là ce gentilhomme, je l'ai dit à votre Grâce, qui serait venu avec moi, si sa maîtresse n'avait tenu ses yeux captifs dans ses regards de cristal.
Silvia : Elle les a sans doute mis en liberté, sous la caution de quelque autre gage.
Valentin : Non, je suis sûr qu'elle les tient toujours prisonniers.
Silvia : Non, car il serait aveugle ; et, étant aveugle, comment pourrait-il voir son chemin pour vous retrouver ?
Valentin : Madame, c'est que l'Amour a vingt façons d'y voir.
[…]
Valentin : Ah ! Protée, ma vie a tout à fait changée depuis lors. J'ai été bien mortifié pour avoir méprisé l'amour. Son impérieuse autorité m'en a puni par des jeûnes amers, par des gémissements de pénitence, par des larmes, toutes les nuits, et , tous les jours, par de déchirants soupirs. Oui, pour se venger de mes mépris, l'amour a chassé le sommeil de mes yeux asservis et fait d'eux les gardes-malades de mon coeur. O gentil Protée ! L'Amour est un seigneur puissant, et il m'a humilié à ce point que, je le confesse, il n'est pas sur terre de souffrance égale à ses rigueurs, ni de joie comparable à ses faveurs ! Désormais, plus de causeries, si ce n'est sur l'Amour ! Désormais, pour avoir déjeuné, dîné, soupé et dormi, il me suffit de ce mot tout sec : Amour !

Acte II Scène 7 :
Lucette (servante de Julia qui vient de lui faire part de son intention de rejoindre Protée) : Mieux vaut attendre qu'il revienne.
Julia : Oh ! Tu ne sais donc pas que sa vue est l'aliment de mon âme ? Plais-moi de la disette où je languis, affamée de lui depuis si longtemps. Si tu connaissais seulement l'impression profonde de l'amour, tu songerais autant à allumer du feu avec de la neige qu'à éteindre le feu de l'amour avec des mots.
Lucette : Je ne songe pas à éteindre le feu ardent de votre amour, mais à en tempérer l'extrême fureur, pour qu'il ne brûle pas au-delà des bornes de la raison.
Julia : Plus tu veux le contenir, plus il brûle. le courant qui glisse avec un doux murmure, tu le sais, pour peu qu'on l'arrête, s'impatiente et s'irrite. Mais quand son cours naturel n'est pas empêché, il fait une suave musique sur les cailloux émaillés, en donnant un doux baiser à chaque roseau qu'il dépasse dans son pèlerinage ; et ainsi, par mille sinueux méandres, il va s'évanouir, avec une folâtre complaisance, dans les solitudes de l'Océan. Laisse-moi donc aller et n'empêche pas ma course ; je serai aussi patiente qu'un doux ruisseau, et je me ferai un passe-temps de fatiguer mes pas, pourvu que le dernier m'amène à mes amours ! Là, je me reposerai, comme, après de longs tourments, une âme élue dans l'Elysée !

Acte III Scène 2 :
Lance (page de Protée) : Plus de cheveux que de cervelle… Ca se peut. Je vais le démontrer. le couvercle de la salière cache le sel, il est donc plus volumineux que le sel ; de même, les cheveux, couvrant la cervelle, sont plus volumineux que la cervelle : le contenu est moindre que le contenant.
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