-N'ayez pas peur, Éric Marquand. Je suis votre ami. Comprenez-le.
Sa voix avait une qualité étrangement hypnotique. Éric se détendit, malgré lui.
-Je vous crois, et je vous suis reconnaissant de vos efforts. Mais un ami ne m'est guère utile, en ce moment. J'ignore même le temps qu'il me reste à vivre. Quelle heure est-il ?
-La nuit est encore pleine, mon garçon. Sinon, je ne pourrais guère être ici. Mais le temps file, et l'aube approche à grand pas. J'ai eu plus de mal que prévu à soudoyer les gardes pour obtenir l'autorisation de vous voir. Si vous voulez vivre, vous devez me faire confiance sans poser de questions. Que décidez-vous ?
Eric hocha la tête, trop confus pour réfléchir.
-Très bien, reprit Roland. Maintenant, ôtez votre foulard.
-Faites-moi part de votre plan, monsieur, supplia Éric en dénouant péniblement le tissu rapiécé et crasseux.
-Mon plan est d'empêcher votre mort, répondit Roland sur un ton léger, comme si l'affaire était déjà réglée.
-Je crains qu'il ne soit trop tard pour arrêter le destin.
-Vous ne mourrez pas, Éric. Ni demain ni aucun autre jour. Approchez.