Le poids des secrets, tome 5 : Hotaru

C'est toujours agréable de deviner dès les 1eres lignes de quel personnage l'auteur veut nous parler.
Arrivée au 5e tome je suis contente de ne pas m'être trompée et là je me suis dit c'est Tsubaki qui revient en tant que narrateur.
On arrive donc au dernier tome de la série et on a enfin compris que dans cette histoire les secrets sont transgénérationnels, bien vécus pour ainsi dire mais pas forcément exprimés.
Des personnages qui ont du vivre une période très mouvementée, traumatisante mais l'auteur n'en a pour autant pas fait des personnages névrosés, du coup, il règne une forme de sagesse qui n'est pas le point fort des occidentaux.
Je dirais que c'est une forme d'écriture tellement agréable et remplie d optimisme que certains et même beaucoup de nos auteurs contemporains devraient se remettre en question.

Toujours la même histoire que dans les 4 tomes précédents
Ce secret finalement banal d'une fille qui tue son ignoble père ( je peux le dévoiler ici car les lecteurs n'apprendrons rien, sur ce secret, qu'il n'ai déjà découvert précédemment)

Certes l'art de faire concis du style minimaliste, Watakushi shōsetsu , adopté par l'auteur est remarquable. de plus ce choix d'enrichir et embellir subtilement un acquis précédent par une vision légèrement décalée laissant libre cours à la réflexion et à la méditation est fort louable et spirituellement enrichissant.
Mais, à mon sens, trop, c'est trop. Cinq volumes, soit plus de 600 pages sur ce même « petit secret ». L'excès a tué la magie qui était née en moi par les 3 voire 4 premiers volumes. A moins que ce ne soit ma patience qui n'ai pas atteint la sagesse nécessaire à le supporter….

Dernier de la série, on répète une nouvelle fois la même histoire, pas du point de vue d'un nouveau personnage comme on pourrait le croire au début, mais du point de vue de Mariko. Si le troisième livre qui raconte Mariko est le plus intéressant, plus fin, plus original, ce cinquième volume répétitif n'apporte franchement plus grand chose au récit et la redondance devient lourde. Je me suis d'ailleurs permise de survoler certains passages. Au final, cette série écrite sur un ton enfantin, dépouillé, sans passion, est plutôt fade.

Se clôture par ce dernier tome la série le poids des secrets. C'était plutôt plaisant même si je pense que ces cinq volumes finissent par se répéter quand on les lit dans la continuité, le talent de l'auteur permet néanmoins d'en apprécier chaque histoire et d'être touchée par l'univers narratif qui relate la tradition avec une touche de modernité, sans oublier l'aspect historique.

Dernier episode de la serie, Hotaru tente une sorte de resume des episodes precedents. Encore une fois cela se fait via Mariko qui passe l'histoire a sa petite fille. Je n'ai pas saisi la necessite de ce dernier episode d'autant que Mariko avait deja conte son histoire dans un opus anterieur. Disons que c'etait pour boucler la boucle. Un tome qui n'est pas indispensable.

Cinquième et dernier tome de la pentalogie "Le poids des secrets" (rappel des précédents billets : tome 1 - tome 2 - tome 3 - tome 4), "Hotaru" (luciole en japonais) évoque les confidences de Mariko Takahashi, alors âgée de 84 ans, à sa petite-fille Tsubaki.
Afin de lui éviter le même destin qu'elle, Mariko lui dévoile le secret qu'abrita sa vie, un pan de son histoire qui commença à la saison des lucioles...

Ce dernier tome permet de recroiser à nouveau Mariko Takahashi, déjà présente dans le tome 3 où elle évoquait la question de ses origines.
Ce personnage occupe un rôle-clé dans l'histoire qui implique les autres protagonistes. Son histoire de vie et le secret qui la sous-tend font d'elle un personnage que j'ai trouvé plus attachant que les autres. Aussi n'ai-je pas été étonnée de lire que plusieurs blogueuses avaient préféré les tomes 3 et 5.

"Le poids des secrets" présente une structure précise, semblable à un puzzle. Si le tome 1 permettait d'en définir le contour à l'image d'un teasing suffisant pour jeter les bases de l'histoire et introduire les différents personnages, les tomes suivants offrent à chaque protagoniste l'occasion de donner sa version des faits, une "vérité" qui varie en fonction de ses connaissances et de son rôle dans l'histoire.
Ainsi, tome après tome, le lecteur reçoit une pièce de puzzle supplémentaire, un détail qui modifie légèrement la perception qu'il avait de l'histoire originale.
Cette structure particulière a l'avantage de proposer différents points de vue mais comme elle en réfère toujours à la même histoire initiale, elle engendre fatalement un certain nombre de redites (événements historiques, symboles, caractérisation des personnages) !

"Le poids des secrets" évoque les retentissements que peuvent provoquer les secrets sur différentes personnes unies par le malheur. Des secrets qui ne sont jamais divulgués aux personnes directement concernées mais laissés en héritage par des ancêtres morts (ou presque) au détour d'une lettre, d'un journal ou suite aux questions posées par la génération suivante dont la vie menace de suivre le même chemin.
Si je n'ai pas du tout été emballée par le style minimaliste de l'auteure (mais je pense l'avoir assez souligné...), je reconnais que ce récit à plusieurs voix, abstraction faite des récurrences, a toutefois le don d'accrocher le lecteur par l'empathie qu'il suggère (plus qu'il ne dévoile), chez le lecteur.
Je crois que c'est sans doute la raison qui m'a poussée à aller jusqu'au bout de cette série malgré mes réserves et bémols... Si je n'ai pas été séduite comme d'autres l'ont été, je ne regrette pas ce "Dallas" asiatique pour autant :)
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