Quand on s'attaque à une oeuvre de
Masamune Shirow, il faut s'attendre à être complètement dérouté, voire totalement perdu.
Ses réflexions sur la nature humaine à travers la science et la technologie, plus spécialement ce qui touche à la cybernétique, la bio mécanique, ainsi que la psyché et l'âme vont très loin et peuvent larguer plus d'un ou une lecteurs, trices. Il en ressort généralement une pensée très personnelle, et jamais vraiment de réponse.
Quand on aborde une oeuvre de
Masamune Shirow, il faut s'attendre à une oeuvre complexe qui se lit sur plusieurs niveaux., le premier, le basique, n'étant pas le plus passionnant mais jouant le rôle de support à tous les autres.
Dans Black magic,
Shirow pose la question de la place de l'environnement et de l'être humain dans un monde hyper technologique, ou la machine, le cyborg, le "bioroïd" peut potentiellement remplacer l'être humain, où le non vivant peut se substituer au vivant. La question de la vie et de la mort y est également présent, sous-jacent des thèmes mis en avant. Il y a bien sûr la question de l'arme, de la guerre, qui paraît indissociable des thèmes comme le progrès, la science, la technologie. Masamune semble vouloir traiter tous ces thèmes ensemble, ne pouvant les séparer car irrémédiablement liés les uns aux autres. C'est ce qui rend la lecture de Black Magic complexe et difficilement abordable, pour peu qu'on ne se contente pas du premier degré.
Une interview en fin de volume aide à comprendre le fonctionnement de l'auteur.
Aussi complexe et riche soit elle, cette bd m'a plu, comme tout ce que j'ai lu de
Shirow, même si je ne comprends pas tout, ce qui laisse présager des relectures ultérieures.
En comparaison,
Ghost in the Shell est beaucoup plus abordable, et la lecture de Black magic ne peut que finir de me convaincre de me procurer Appleseed, Dominion et autres
Ghost in the Shell, car je pense que l'oeuvre de
Masamune Shirow ne peut s'apprécier que dans son ensemble.