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Critique de ACdeHaenne


Après avoir abandonné les villes qu'ils trouvaient obsolètes et adopté un nouveau mode de vie à la campagne, les humains finissent par s'exiler loin de la Terre. Ils laissent alors la planète à la domination des chiens. En effet, ceux-ci ont acquis l'usage de la parole et c'est aidés de nombreux robots (pour les tâches quotidiennes) qu'ils conquièrent la planète bleue. Onze mille ans ont passé et une question demeure quand ils se racontent des histoires mettant en scène des hommes : ceux-ci ont-ils réellement existé ?

Comment présenter un tel chef d'oeuvre sans tomber dans la redite ? Que dire de nouveau sur ce roman qui n'aurait pas déjà été dit, et en mieux par des gens bien plus compétents que moi ? Bon, déjà, qu'en fait de roman, il s'agit ici d'un fix up novel, cette forme un peu bâtarde de livre qui veut qu'à partir d'un recueil de nouvelles, l'auteur donne une cohésion au tout pour donner les atours du roman. Ainsi, les histoires s'enchaînent au fil d'un récit qui se déroule sur quelques milliers d'années, avec des liens parfois ténus. Comme cette fameuse famille d'humains, les Webster, dont l'un des ancêtres est le protagoniste principal d'une histoire, puis son descendant, un siècle après dans un autre récit. Ensuite, alors que les humains sont tous, ou presque, partis sur Jupiter, un des derniers représentants de cette famille importante en son temps est réveillé du sommeil artificiel dans lequel il s'était volontairement plongé. Réveillé par le robot qui a toujours servi les Webster, robot qui sera, bien plus tard, lui-même remis en fonctionnement par les chiens... Bref, un fil ténu mais qui existe bel et bien.

Demain les chiens est bien un roman sur la nostalgie, sur le regret de ce qui a été et n'est plus, sur la mélancolie que ces états entraînent. Dans City (c'est ainsi que s'intitule le premier conte en V.O., qui donne son titre original au présent livre), certains hommes sont nostalgiques des villes, même s'ils ont trouvé à la campagne (ayant passé une partie de sa jeunesse à la campagne, Simak est considéré par beaucoup comme un écrivain aux valeurs rustiques) le bonheur d'une vie harmonieuse. Et vers la fin du roman, ce sont les chiens qui regrettent les humains, tout en se demandant s'ils ont vraiment existé. Malgré tout, la lecture de Demain les chiens n'apporte aucune tristesse au lecteur. Bien au contraire, même si c'est loin d'être un livre comique, il donne beaucoup de plaisir de lecture. Un plaisir de l'ordre du contemplatif parce qu'avec ce roman, on est loin des aventures rocambolesques telles que la SF peut nous en offrir parfois. Non, là, chaque nouvelle est comme un tableau qui nous montre une vision de ce futur plus ou moins lointain. Et même si l'homme n'existe plus pour dominer la Terre, cela n'est pas perçu comme une catastrophe (à l'inverse du héros de la Planète des singes, de Pierre Boulle). Ici, si les chiens sont devenus l'espèce dominante, c'est bien parce que c'est ainsi que cela devait se passer. Parce que le monde nous est donné à voir par les yeux canins, et non par celui des humains.

Nouveaux Millénaires, la collection SF de J'ai Lu dirigée par Thibaud Eliroff, nous offre ici une nouvelle traduction (signée, de façon impeccable, par Pierre-Paul Durastanti alors que toutes les autres éditions nous proposaient celle de Jean Rosenthal, datant de 1952), ainsi qu'une édition augmentée d'une préface de l'éditeur (ça ne mange pas de pain), mais surtout d'appendices composés de note de l'auteur, d'un épilogue (non inédit), d'un avant-propos de Clifford D. Simak lui-même et, last but not least, d'une préface de l'auteur étasunien Robert Silverberg (datant de 1996). Bref, une édition revue et augmentée que tout amateur de science-fiction aurait bien tort de rater. Que ce soit pour le lecteur connaissant déjà le roman le plus connu de Clifford D. Simak et qui voudrait le relire dans cette nouvelle édition, ou celui qui aimerait le découvrir, je ne peux que les inviter à foncer dans une librairie pour l'acheter. D'autant qu'il ne coûte que 16€ ! D'accord, moi j'ai eu la chance de le gagner grâce à un concours organisé sur le blog La Prophétie des ânes... Mais quand même !
Lien : http://les-murmures.blogspot..
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