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Critique de GeorgesSmiley


« Vendue à plus de trente millions d'exemplaires… » Au pied de cette pyramide insensée, le modeste lecteur que je suis, toujours effrayé par le moindre bandeau publicitaire : « Grand prix de ceci, Oscar de cela » et n'ayant jamais lu une seule ligne de Karin Slaughter. Et voilà ce cher Babelio qui me propose la découverte du dernier opus de la dame aux best-sellers. Hum. C'est quoi le sujet ? Ah oui, (vous sentez l'enthousiasme), pourquoi pas ?
« _ Maman. Es-tu... Es-tu une espionne ?
_ Une quoi ? répliqua Laura, l'air perplexe.
_ Ou une tueuse à gages, ou un agent du gouvernement, ou...
_ Oh ! Andy, non... Je suis ta mère. J'ai toujours été ta mère, personne d'autre. »
Le sujet me plait parce que ça débute comme un William Boyd, le meilleur selon moi, La Vie aux Aguets, avec cette mère affectueuse qui se révèle une redoutable guerrière lorsqu'il s'agit de protéger sa progéniture. Mais le sujet est une (bonne) chose, et la réalisation en est une autre. N'est pas Boyd qui veut. Continuons la lecture d'autant que, précision utile, elle semble facile et que les surprises s'enchaînent à vive allure.
Capacité d'auto-défense remarquable, logistique d'urgence digne d'un agent secret, ennemis anonymes surgissant avec les pires intentions, notre orthophoniste ménagère de plus de cinquante ans (à peine plus, soyons précis) a, on en doute plus, d'autres cartes à son arc que sa liste de courses et ses réunions Tupperware. Lesquelles ? le mystère est présent d'emblée et incite à tourner les pages. Sa fille chérie, oisillon fragile et naïf tombé du nid, pourchassé par des ennemis inconnus va devoir lutter pour sa survie en tentant de découvrir qui est réellement sa mère. Disons que le parcours sera de qualité, alternant entre aujourd'hui et la fin des années quatre-vingt, entre une artiste de tout premier plan, des groupuscules terroristes et une multinationale de la santé. Les trois principaux personnages féminins sont particulièrement réussis, en particulier la lutte intestine et les vacheries entre Paula et Jane qui sonnent vrai. le héros masculin évoque des personnages réels et fait vraiment froid dans le dos. La description du milieu interlope et contestataire du San Francisco des eighties (référence à l'histoire de l'héritière Hearst) est particulièrement réussie et le suspens est présent jusqu'au bout. Préparez, pour rester bien dans l'ambiance, une compilation des meilleurs titres des Doors.
Encore une preuve magnifique qu'on peut réaliser d' excellents romans sans tueur en série, sans meurtre particulièrement horrible mais avec une histoire, des personnages et des sujets solides et bien traités. En remerciant Babelio et Harper Collins pour cette superbe découverte qui tient fort bien la comparaison avec Boyd, j'en recommande vivement la lecture.
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