A mains nues

Suzanne Noël voit le jour en 1878 à Laon dans une famille bourgeoise. À vingt ans elle épouse un médecin de son milieu, Henri Pertat, et vit une existence confortable et oisive à Paris. Mais la jeune femme a d'autres ambitions, elle souhaite être utile, et reprend des études pour devenir médecin. Brillamment diplômée et presque seule médecin femme, Suzanne est d'abord affectée dans le service de chirurgie faciale du professeur Morestin, puis dans celui de dermatologie du professeur Brocq à l'hôpital Saint-Louis. Elle y travaille à réparer et à corriger des défauts physiques, avant de devenir une pionnière de la chirurgie réparatrice et esthétique et d'opérer des miracles sur les « gueules cassées » de la Grande Guerre.

Un roman graphique librement inspiré de la vie du docteur Noël qui rend un très bel hommage à une femme exceptionnelle, peu connue mais au destin hors norme. Soutenue par les hommes de sa vie, mari comme amant, une chirurgienne féministe qui est allée au bout de ses envies, sans se plier aux dictats imposés aux femmes, menant sa vie privée et sa vie professionnelle avec passion. Comme les dessins de Clément Oubrerie, d'une grande précision, illustrent à merveille l'époque à laquelle elle vécut, les dialogues de Leila Slimani rendent parfaitement le caractère volontaire et libre de Suzanne Noël.
Une belle réussite dont il me tarde de connaître la suite...

Voici une BD qui serait à mettre entre toutes les mains et à traduire dans toutes les langues.

En effet, il s'agit de décrire la vie d'une femme qui a décidé de prendre son destin en main au début du XXème siècle. Suzanne Noël était mariée à un bourgeois et menait une vie assez oisive. Elle décide de reprendre des études et d'apprendre le métier de chirurgie. Elle va devenir très compétente dans son domaine.

Elle est connue pour être une pionnière de la chirurgie esthétique dans la réparation des gueules cassées suite à la Première Guerre Mondiale. Son apport à la médecine a été considérable.

C'était également une féministe engagée qui a lutté pour la reconnaissance du droit de vote. Il faut dire que ce dernier n'a été accordée qu'en avril 1944 en France par le général De Gaulle suite à une ordonnance. Il a failli être accordée en 1919 puis en 1936 mais des vieux sénateurs ont réussi à bloquer le processus et obtenir gain de cause. On sait que le Sénat a toujours été assez conservateur dans notre pays.

A noter que c'est la romancière Leila Slimani qui signe le scénario de cette BD. On sait que cette dernière a obtenu le prix Goncourt en 2016. Elle a également beaucoup soutenu Macron lors de l'élection présidentielle de 2017. Ce dernier lui avait alors proposé le poste de Ministre de la culture qu'elle a décliné. Par la suite, elle a été plutôt choqué par le mépris présidentiel vis-à-vis des sans-abris. de manière générale, elle mène une bataille pour la liberté des femmes et la liberté de choix tout comme une certaine Marlène Schiappa.

C'est le genre de parcours de femme de caractère qui force l'admiration. Cela montre aussi à toutes les jeunes filles qu'elles peuvent réaliser leurs rêves pourvu qu'elles y consacrent beaucoup d'effort. Certains pays comme l'Iran ou l'Afghanistan devraient également y prendre de la graine pour offrir ce type de possibilités et non restés cloîtrés dans des dogmes religieux. Les femmes représentent tout de même près de la moitié de la population mondiale. Cela serait stupide de se priver de leurs compétences.

Bref, une belle biographie à découvrir dans ses deux tomes.

Un joli parcours de femme combattante du début du siècle dernier pour accéder à la chirurgie, en particulier réparatrice et esthétique jusque là réservée aux hommes. Hors les clichés attendus de sexisme, un scénario bien mené aux dessins agréables. Un deuxième tome à suivre.

Scénario : Leïla Slimani
Dessin : Clément Oubrerie
Couleur : Sandra Desmaeières

Présentée lors du dernier comité de lecture, cette BD a immédiatement pris la direction de mon panier.
Pourquoi ?
Il y est question d'une femme qui, dans les années 1900, désire avidement apprendre. Soutenue par son mari, elle passe d'abord le baccalauréat en candidate libre, puis décide de faire médecine. Elle parviendra à ses fins et se consacrera à la chirurgie réparatrice, surtout pour les gueules cassées de la guerre 14-18. Puis cherchera à rajeunir les femmes, en particulier Sarah Bernard, et se consacrera à la chirurgie esthétique.
Beau parcours. Certes. Mais sa vie de femme, d'épouse et de mère ? Et bien, elle passera au second plan et son mari et sa fille en pâtiront.
Coup de chapeau aux dessins, couleur et texte.
Bientôt la suite dans mon panier.

Je lis très rarement des bandes-dessinées, non parce que je néglige cet art, mais j'ai un problème de situation dans l'espace qui fait que je ne sais pas lire ces ouvrages et ne sais pas dans quel ordre lire les bulles...
Offert par des collègues, cette bande-dessinée a été un moment très agréable.
Outre les dessins qui nous plongent dans le Paris du début du XXe siècle, les textes rédigés par Leïla Slimani sont simples et poétiques.
Merveilleuse découverte de la vie de Suzanne Noël, docteur en médecine, spécialisée en chirurgie esthétique et pionnière dans ce domaine.

Tome premier : 1900-1921.

Encore un p'tit coup de coeur BD avant Noël.
À mains nues de Leïla Slimani au scénario et Clément Oubrerie aux dessins.
Fiction librement inspirée de la vie de Suzanne Noël.
Ce premier tome, qui va de 1900 à 1921, nous fait découvrir comment cette jeune femme s'est battu pour mener des études et devenir docteur, métier jusque-là surtout exercé par des hommes.
Femme de caractère, son obstination contribuera à en faire l'une des plus grandes spécialistes de la chirurgie réparatrice, reconnue grâce, notamment, à ses travaux sur les visages des blessés de la face (les "gueules cassées") de la Première Guerre mondiale.
On découvre une Suzanne Noël frondeuse et déterminée à mener le combat pour la cause féministe.
Une bande dessinée dans laquelle on peut apprécier le travail des auteurs sur les personnages, ainsi que sur la reconstitution du Paris de ce début du 20ème siècle.
Un bel album que l'on referme à regret, parce qu'il faudra attendre pour la suite...

Très jolie bande dessinée éditée par les Arènes BD.

Le scénario est de Leïla Slimani , les illustrations de Clément Oubrerie et de Sandra Desmazières.

Cet album, qui est le volume 1 (le second vient de sortir) couvre la première partie de la vie de Suzanne Noël, née en 1878, médecin et pionnière de la chirurgie esthétique.

Elle se distingua en réparant les gueules cassées de la grande guerre avec le docteur Hippolyte Morestin, premier grand spécialiste de la chirurgie maxilo-faciale.

Elle mit au point, entre autres choses, la technique du lifting, rehaussement des traits du visage vieillissant au moyen de points de suture dissimulés dans le cuir chevelu. L'une de ses premières patientes fut Sarah Bernhardt à qui elle redonna une "seconde jeunesse" qui lui permit de continuer à se produire sur les planches.

Suzanne Noël fut non seulement un grand médecin, mais aussi une amatrice d'art chevronnée, visitant les musées et les lieux d'exposition à ses moments de loisirs. Elle appréciait notamment de Cézanne, Picasso, Lempicka.

L'album aborde également sa vie sentimentale et maritale de Suzanne ainsi que l'enfance de sa fille, Jacqueline, violoniste surdouée.

Son engagement féministe n'est pas abordé, et pour cause : il est plus tardif.

Le graphisme de l'album est classique, comme je les aime, tout en laissant libre cours à une expressivité saisissante dans la partie abordant le terrible destin des gueules cassées, victimes du fléau de la guerre, aux maxillaires emportés, aux cloisons nasales et aux nez défoncés. Outre leurs blessures, ces hommes reprirent difficilement une vie sociale, souvent bannis par leurs proches effrayés ou n'osant pas se présenter à eux. Beaucoup se suicidèrent.

L'album aborde avec beaucoup de sensibilité et de retenue mêlées l'enfer vécu par ces hommes atteints dans leur visage, siège de notre personnalité.

Moment de lecture de qualité.

Suzanne Noël est la première femme chirurgien esthétique à une époque où la femme était encore vue comme devant s'occuper de son foyer. Elle passe son baccalauréat en candidat libre puis s'engage dans les études de médecine un milieu quasiment exclusivement masculin à l'époque. Soutenu par son mari qui la pousse dans sa passion, Suzanne se donne à fond et se passionne pour la reconstruction des corps.

Très belle biographie mettant en avant une femme incroyable qui a su dépasser toutes les convenances de l'époque pour réaliser son rêve. On y découvre une femme forte qui brave les idées rétrogrades de son époque, qui donne tout ce qu'elle a pour aider à la reconstruction des blessés de guerre, gueules cassées au visage détruit, puis qui se lance dans la chirurgie purement esthétique en inventant les premiers liftings.
Mais on découvre aussi une femme fragile, qui doute parfois. Qui se construit avec un homme qui la soutient puis qui tombe amoureuse d'un autre. On voit son manque de fibre maternelle, ses peurs et ses désirs de femmes, ses libertés et ses chaines.

« Une femme libre est exactement le contraire d'une femme légère » Simone de Beauvoir.
Des mots qui résonnent à la lecture de ce magnifique ouvrage consacré à Suzanne Noël, une femme au parcours résolument moderne en ce nouveau siècle.

Les mains nues se sont celles de cette chirurgienne qui se libérera des diktats rétrogrades. Soutenue par sa mère et son mari médecin, elle passera le baccalauréat, fera médecine et n'hésitera pas à opérer les gueules cassées. Elle s'ouvrira par la suite à la chirurgie moderne auprès des femmes désespérées.

Malheureusement, Les dérives nourries par le culte de l'apparence nous font désormais bien vite oublier que la chirurgie est à l'origine réparatrice des corps et par la même des âmes. Victimes de guerre, d'accidents, de malformations congénitales, des médecins engagés contribuent chaque jour à redonner espoir à leurs patients et perpétuent le combats de Suzanne Noël, le droit à une vie normale.

En spécialiste des personnages féminins, Leïla Slimani fait un portrait sincère de cette femme déterminée. Un ouvrage sublimé par les dessins des décors et des tenues de Clément Oubrerie. On plonge avec délice dans le nouveau siècle à Paris jusqu'à trembler aux heures les plus sombres. Un bel hommage!

Dans ce tome 1, Leïla Slimani parcourt la vie de Suzanne Gros, petite fille née à Laon, qui, comme toutes les filles de cette époque 1900 est vouée à épouser un monsieur de préférence de bonne famille et à devenir une épouse et mère de famille modèle.
Elle épouse donc Henri Pertat, futur médecin, va vivre à Paris, se cultive et fulmine devant la misogynie ambiante. Elle va se rebeller et demande à reprendre ses études. Encouragée par son mari, elle passe son bac et envisage de devenir médecin. Elle va travailler très dur et se rapprocher d'un autre externe en médecine, s'éloigner de son mari. D'ailleurs à la naissance de sa fille, elle s'interrogera : qui est le père ? Elle continuera dans la chirurgie réparatrice et fera quasiment des miracles durant la première guerre mondiale.
Leïla Slimani continue sa croisade et met en lumière cette pionnière féministe française. Les illustrations de Clément Oubrerie sont très agréables et contribuent au plaisir de lire ce premier volume. On attend le second.