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Citations sur Indices (53)

Vouloir préserver une "bulle à soi", à l'intérieur de la sphère domestique surpeuplée, c'est comme vouloir convulsivement attraper de l'air entre ses mains. On lui creuse sa niche, à ce temps qu'il nous faut, après moult anxiété et délibération, et quand on finit par entrer dans cet espace à soi, on regarde ses mains et que voit-on là - rien. Vaine victoire.
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Les schizophrènes. Les dissociés. Ont-ils l’impression que le monde est finalement, effectivement, « venu à eux » ? Que toutes ces choses que l’on prétendait n’être que leurs pathologies individuelles, leurs délires complotistes, se sont maintenant généralisées ? Qu’est-ce que cela fait d’avoir toujours vu, dans son esprit, l’apocalypse envahir les rues de New York, puis un jour de marcher dans ces mêmes rues pour constater — exactement comme dans l’enfer de son propre paysage intérieur — qu’elles sont maintenant désertées, vides, silencieuses ?
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Si je ne m’abuse, on considère généralement comme une forme de pathologie mentale le fait de se haïr démesurément, mais contrairement à la réaction que nous avons devant d’autres formes de maladie mentale — je crois que le diable me parle, je crois que le gouvernement est contrôlé par des aliens — ici nous ne mettons pas en doute cet homme qui nous dit qu’il se hait lui-même. Quoi qu’il puisse faire d’autre, il est en train d’énoncer devant nous une atroce vérité.
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Le crime est si monstrueux qu’il semble impossible que sa motivation n’ait pas un poids égal à celui des vies qu’il a prises. Sauf que la philosophie du tueur n’a rien à voir avec ça. Sa catégorie spéciale n’a pas de poids. Son manifeste est écrit en lettres de sang, et les « idées » qui ont motivé son crime méritent à peine cette appellation. Non, le tueur s’est saisi d’une pulsion primaire — la haine — et l’a revêtue de lieux communs.
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Penser qu’un crime de haine est le crime le plus odieux qui soit, c’est conférer à ce crime, à mon avis, une aura de prépondérance indue. Je préférerais qu’on dise autre chose. La police enquête sur ce crime d’une criante abjection. La police enquête sur ce crime aussi pitoyable qu’épouvantable, aussi pathétique que monstrueux. La haine dirigée contre un groupe d’êtres humains en tant que groupe est, de fait, la plus avilissante et la plus irrationnelle des haines qui soit, la plus faible, et aussi la plus banale.
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Je me pose des questions similaires sur le meurtre en tant que « crime de haine » et le meurtre en tant que simple meurtre. J’ai du mal à distinguer entre différentes formes de haine qui ont les mêmes conséquences. Entre la haine des femmes et la haine d’une femme en particulier. Les affirmations du type, la police enquête sur ce crime haineux, suscitent toujours en moi cette interrogation : si c’est un meurtre, de quel autre genre de crime pourrait-il s’agir ? Je me rends bien compte que cela est simpliste, mais je ne peux pas m’en empêcher. Je crois que ce qui me contrarie n’est pas le fait d’identifier les motivations d’un meurtrier — c’est un aspect qui ne devrait jamais être occulté — mais le trop d’importance donnée à ce qui me semble être une pensée qui va dans la mauvaise direction.
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De toute façon on dirait que ce confinement rend les gens fous, enfin bon, je ne sais pas… C’est tellement triste. Et ensuite il a mis le feu à l’appartement et ça a brûlé toute la nuit.
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Quand on est enfant, on regarde sa mère emmitouflée dans ses gants et son foulard, frissonnant sur l’impériale du bus, et on essaye de l’imaginer dans son incarnation d’avant : nu-pieds dans un impeccable uniforme jaune et marron, marchant vers son école qui tient tout entière dans une seule salle de classe — mais pas trop vite, parce qu’il fait chaud — et s’arrêtant de temps en temps pour humer le parfum d’énormes fleurs violettes sur le chemin. C’était absurde et impossible. Et pourtant c'est vrai.
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J’ai qu’une seule peur c’est de devenir une de ces mamans miracles qu’on voit aux infos, là ! Naan, là je te charrie… mais sérieusement : trop, c’est trop… Je veux ma ménopause AUJOURD’HUI. Tu diras bonjour à ta mère de ma part, d’accord ? Voilà mon bus — tu montes pas ? Ah, d’accord. Je vais vers Cricklewood, moi. J’étais bien contente de te voir. Bon ben voilà… Souhaite-moi bonne chance !
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Le style des jeunes, si enviable soit-il, ne les protège guère des catastrophes. Et la promesse infinie de jeunesse américaine — cette promesse fabriquée par le cinéma, la publicité et les brochures des universités — n’est qu’un mensonge creux, et depuis tellement longtemps que mes étudiants aujourd’hui en plaisantent avec une forme d’humour noir qu’on imaginerait plus spontanément chez des vieillards et des vétérans de guerre. Bien avant cette crise déjà, ils vivaient avec peu d’espoir d’obtenir un quelconque soutien institutionnel ou social, faisant face à bien des périls à venir, à une dette insoutenable, à la peur.
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