Ô combien j'ai du mal avec les histoires de Batman chaperonnées par
Scott Snyder, le très long laps de temps écoulé entre la lecture (à sa sortie) et cette petite critique en témoigne.
Avec ce cinquième tome, nous venons à bout de l'arc « Zero Year », l'année Zéro du personnage selon les auteurs. Si ceux-ci,
Scott Snyder au scénario et
Greg Capullo au dessin, connaissent leur travail et leur matériau par coeur, le lecteur régulier a le droit d'en avoir léger marre de constater la gestion désormais caricaturale des méchants avec un « twist » (si on peut appeler ça comme ça) vraiment couru d'avance. de plus, que
Scott Snyder veuille réutiliser, voire calquer, toutes les plus grandes histoires du Chevalier Noir pour juste les refaire à sa sauce (ici, il réforme le « Year One » de
Frank Miller), c'est son droit finalement, il utilise son indéniable qualité littéraire, il en a le pouvoir aussi et l'autorisation semble-t-il, mais qu'il se débrouille au moins pour masquer un minimum sa manie désormais récurrente de mettre en oeuvre à chaque arcla destruction massive de la ville de Gotham, sachant que le lecteur est d'ores et déjà au courant qu'elle sera souvent de justesse.
L'unique back-up, que nous devons encore à
James Tynion IV et
Andy Clarke, ne sert toujours à rien, et en plus on y retrouve une Harper Row bien jeune ! Certes, cet extrait est plutôt beau, mais il ne remplit pas son office, à moins d'être fan de ce personnage sans intérêt. D'ailleurs, avec cette fin de l'Année Zéro, on peut avoir l'impression de se farcir une fois de plus (et donc une deuxième fois de trop !) la saison 1 de la série télévisée Gotham. Les versions jeunes de certains personnages, emblématiques ou non, ce n'est pas vendeur du tout quand l'impression est donnée au lecteur que le tout tombe à côté de la plaque..
Une bonne pause s'impose donc pour moi dans la lecture des aventures de Batman, histoire d'apprécier ce qui fait normalement le sel des super-héros dans les comics : l'inédit, l'aventure, le plaisir de la découverte et de l'innovation. Ce n'est vraiment plus avec cet auteur-ci qu'on s'y retrouve de ce point de vue.