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3,94

sur 489 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Ce roman traite de l'alexithymie qui est la difficulté à exprimer des émotions et également à identifier celles des autres.
 
Yunjae est diagnostiqué vers l'âge de 5ans, sa maman a commencé à lui « enseigner la vie », lui apprenant par coeur les règles intuitives que l'on acquiert normalement naturellement à l'enfance lors de notre développement.
Le narrateur est le jeune garçon, il raconte les étapes de son apprentissage intensif, car être différent c'est être une cible.
Il a appris à s'intégrer dans le monde à l'aide de sa mère et sa grand-mère qui veillent sur lui. Toutefois, à l'âge de 15 ans, un événement tragique survient, après quoi Yunjae se retrouve seul et totalement livré à lui-même. A son entrée au lycée tout va s'accélérer, l'écart se creuse.
Ce récit est troublant, il interpelle, envoute le lecteur. Il est organisé en très courts chapitres, ce qui donne l'impression que le temps passe plus vite.
La plume de l'auteur est très fluide, délicate, attirante et perspicace et totalement adapté à la jeunesse pré-ado.
Cette histoire est bouleversante, de par son côté tragique car il y a un combat silencieux qui en découle. Une rencontre peut tout changer, la vie, les expériences, bonnes ou mauvaises façonnent.
Certains moments sont émotionnellement chargés de tendresse, de compassion et on découvre la recherche de soi. Petit à petit, Yunjae poursuit son chemin, c'est lent et doux parfois violent. Sa réflexion le pousse vers la découverte pragmatique, à contrario des autres personnages caractérisés pas des états affectifs riches et variés. L'évolution est stupéfiante, on partage avec les personnages quelque chose de très personnel et intime.
C'est une très belle histoire avec des aléas difficiles de la vie
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Ce n'est pas un coup de coeur comme je l'espérais MAIS :
C'est un récit intéressant qui nous amène à apercevoir la vie d'un enfant devenu adolescent qui, à cause d'un "défaut" d'amygdale, doit apprendre la vie en société. Comment renvoyer telle émotion ? Quelle réaction avoir lorsque un nous dit ceci ou cela. Cela me fait penser aux troubles autistiques ou, les émotions internes mais aussi d'autrui, pour être comprise, doivent être apprises pour être appréhendé mais aussi mieux appréhender les gens qui nous entourent.

Finalement, les choses les "plus simples" peuvent être compliquées lorsque nous n'avons pas en notre possession le "dictionnaire des émotions" dirais-je.

Ce jeune homme va apprendre auprès de sa maman ainsi que de sa grand-mère mais va vite être dépassé par bien des événements...

Je trouve, que cela nous questionne sur l'importance des marqueurs d'émotions dans la bienséance et la sociabilité. Pour autant, le jeune protagoniste n'est pas dénué d'empathie ni d'envies. Il ne sait simplement pas les saisir, donc en prendre conscience et les retransmettre aux autres.

Il y a, je le crois, un message d'acceptation de la différence.
Ce n'est pas parce que l'autre est différent de nous, qu'il vaut moins et qu'il ne mérite pas notre amitié.

Chacun est comme il est. C'est génial et c'est ce qui fait la beauté de ce monde à mon sens.

Je vous invite à découvrir cet ouvrage et plonger dans la vie de ce jeune homme qui apprend à devenir un être social malgrés ses difficultées.
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"Amande" de Won-Pyung Sohn, édité aux éditions PKJ, est mon premier roman coréen. Best-seller mondial, coup de coeur du groupe de K-pop BTS, il n'en fallait pas plus pour m'intriguer.

L'autrice y traite d'une maladie peu connue : l'alexithymie. Cette pathologie mentale se reconnait à l'incapacité à identifier ou exprimer ses émotions. le titre du roman fait référence à une amygdale cérébrale, surnommée "amande", plus petite que la moyenne, qui dysfonctionne chez le narrateur personnage principal, un jeune garçon nommé Yunjae, qui vit seul avec sa mère et sa grand-mère.

Comment vivre au milieu des autres, en société, lorsqu'on ne réagit pas et lorsqu'on ne comprend pas les réactions émotionnelles des gens qui nous entourent ?

Dès l'enfance, Yunjae est "entrainé" par sa mère afin de mémoriser les expressions "décodables" de ses semblables et d'y répondre par des "messages" verbaux ou non verbaux adaptés. Malheureusement, cela n'est pas toujours concluant et l'enfant, puis le collégien, se trouve isolé voire rejeté pour sa froideur et son inexpressivité.

Au contraire, sa grand-mère, un caractère bien trempé, apprécie sa "monstruosité" qu'elle apparente à de la franchise.

Alors que le trio emménage dans un logement proche d'une librairie d'occasion nouvellement achetée par la mère, la vie de Yunjae va être bouleversée par le décès brutal de sa grand-mère et par l'hospitalisation de sa mère, plongée dans un profond coma, suite à l'attaque d'un meurtrier dans la rue.

Désormais, le jeune garçon va devoir s'en sortir seul. Il fait cependant la rencontre du docteur Shim qui devient en quelque sorte son tuteur, puis du professeur Yun et de son fils Gon.

Ce dernier, un adolescent rebelle, violent et plein de colère (il a vécu dans la rue pendant de nombreuses années), va "percuter" de plein fouet Yunjae et lui permettre de vivre une amitié particulière.

L'attraction qu'exerce ce roman repose, selon moi, sur plusieurs originalités :

Tout d'abord le parcours de ce jeune narrateur dont les émotions (souvent des non-émotions) sont traduites par une langue simple et factuelle. J'ai retrouvé dans cette écriture (traduite évidemment, et légèrement modifiée sans doute, d'après les propos de la traductrice américaine elle-même en fin de roman) ce que j'avais aimé dans un roman tel que "des Fleurs pour Algernon" de Daniel Keyes ou "le Bizarre incident du chien pendant la nuit" de Mark Haddon : réussir à pénétrer dans un esprit différent, n'ayant pas les mêmes codes ni les mêmes références.

Ajoutez à cela un scénario en 4 parties (l'autrice est également réalisatrice et scénariste), aux retours en arrière savamment distillés et une montée en puissance tragique au fur et à mesure des rencontres et des événements vécus.

Enfin, et surtout, des personnages complexes et attachants, qui restent en mémoire, et vous obtenez un histoire originale et forte.

J'y ai découvert également certains aspects de la culture et de la société coréenne (éducation, scolarité, nourriture et quartiers) très réalistes et pas toujours reluisants.

Si le duo de Yunjae et Gon, comme la rencontre entre deux forces opposées, est explosif-implosif, il n'en reste pas moins lumineux. L'amitié et l'empathie jalonnent ce roman d'apprentissage moderne et l'on retiendra que si la vie est violente et plus qu'éprouvante, elle n'en a que davantage de valeur pour les émotions et les sentiments qu'elle nous donne à vivre.
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