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Critique de aa67


Décès de Philippe Sollers ce 5 mai 2023
Cet homme m'a toujours fasciné, et par fasciné j'entends cette drôle d'impression que l'on ressent dans la confusion de nos sentiments.
J'ai ressortie de ma bibliothèque son meilleur ouvrage, à mes yeux du moins, qu'est le « Dictionnaire amoureux de Venise ». A partir de ce livre j'ai regardé Sollers sous un autre angle, celui d'un humain qui savait regarder non seulement l'art et la beauté, mais aussi les humains qui l'entourent. Oui, dans cet ouvrage il y est arrivé et souvent bien mieux que dans ses romans. Habitants, touristes ou chrétiens venus se recueillir, tous ont été remarqués, admis et parfois même admirés.
Son immersion dans la ville il en a fait un cocktail culturel, certes incomplet du fait de la limite imposée par cette collection des dictionnaires amoureux chez Plon, mais qui m'aura suffisamment replongée dans l'art, dans l'architecture et dans l'histoire de cette ville pour que je m'achète, dans la foulée, plusieurs livres sur Venise.
Il balaie, sans donner l'impression de survoler, des sujets, des personnages et des lieux féériques.
Cette ville a pourtant, durant une longue période, profondément souffert de désamour. Fin XVIIe siècle ce fichu Bonaparte la vend aux autrichiens (une de ces histoires comme on en a beaucoup vu au travers d'autres dictateurs et d'autres villes sacrifiées).
Le XIXe siècle a ensuite était bien triste pour elle puisque tout était fait pour que Venise ne soit plus que vestiges, ruines et même symbole de la Mort.
A partir de 1900 tout a basculé. Des artistes, et pas des moindres (Monet, Manet ...) l'ont non seulement réhabilitée mais ils ont réussi à la remettre en lumière au travers de la musique, de la peinture, de l'écriture et de l'architecture.
Sollers nous reparle de son histoire et de son aura au travers des yeux de Monteverdi, Vivaldi, Wagner, Titien, Tintoret, Véronèse, Casanova, Aragon, Hemingway, Montaigne, Nietzsche mais aussi Rousseau, Shakespeare, Stendhal.
Il visite à sa manière la Mostra, la Giudecca, la Fenice, la Place Saint Marc, l'Arsenal, le Canal, le Guetto, les églises, les lions ou encore le carnaval. Il arrive à nous prouver à quel degré cette ville éclaire le présent par son indéniablement riche passé.
Philippe Sollers idolâtre cette ville et c'est cela qui rend l'oeuvre comme l'auteur, admirables.
Bref, la contagion a fonctionné pour moi.
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