Ces femmes qui m'expliquent le monde dans lequel – malheureusement parfois - je vis.
8 mars, jour isolé, dérisoire mais indispensable pour la célébration DES droits DES femmes (bah oui, ces pluriels sont importants ; bah non, ça n'est pas de l'ordre du détail). Une occasion pas comme une autre de mettre en valeur un de ces livres sur le sujet qui me donnent à apprendre et à réfléchir. Et sans gloriole ni arrière-pensée moralisatrice, de rappeler l'importance qu'ils ne soient pas lus que par des femmes.
Ainsi de
Ces hommes qui m'expliquent la vie, de
Rebecca Solnit, traduit par
Céline Leroy, paru chez L'Olivier il y a quatre ans et réédité il y a peu chez Points dans une collection dédiée au féminisme. Un recueil d'articles et d'essais de l'époque. Mauvaise nouvelle : il n'a pas pris une ride ! Bonne nouvelle : il infuse toujours autant !
Et notamment chez les hommes : « Dans ce nouvel épisode de la guerre contre les femmes, il est stimulant de voir que beaucoup d'entre eux comprennent ce qui se passe, se sentent concernés ». Pas faux. Et pour commencer à se sentir concerné, il convient de s'instruire et de se documenter. Donc de lire.
Lire
Solnit par exemple, pour se rappeler combien la verbalisation des idées et concepts a fait progresser les esprits. « C'est l'histoire du féminisme, qui a toujours tenté de nommer et de définir, pour parler et être entendu ». Alors
Solnit nomme : le mansplaining, la culture du viol ordinaire « à la maison » ou ailleurs, la violence genrée, les droits reproductifs, les féminicides, l'ontogénèse des crimes sexuels, la Coupe du monde des idées…
C'est clair, profond, documenté et renforcé par l'intérêt des chapitres à double lecture, écrits au début avec la spontanéité de l'époque, et complétés pour ce recueil d'ajouts rédigés avec la force du recul. Pour par exemple, tenter de mieux comprendre le tournant constitué par le crime d'horreur un jour commis dans une suite new-yorkaise par un de ces hommes qui dictait sa conduite au monde ; ou, autre exemple, comment la force d'un simple hashtag #YesAllWomen a pu déchaîner les foules et réveiller les consciences.
Avec en prime les photos évocatrices d'Ana Teresa Fernandez, il faut lire
Solnit. Et les autres. Et pas que le 8 mars. Et pas que les femmes…
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