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Critique de JacquesBonhomme


La pièce s'intitule Antigone, mais elle aurait pu s'intituler Créon.
Parce que ce n'est pas la simple histoire d'une adolescente qui s'affirme.
Ce serait déjà pas mal. Mais c'est plus, bien plus, et depuis bien longtemps.
Tous les quatre matins, un être enthousiasmé reprend les archétypes et raconte le mythe à nouveaux frais. Délicieux vertige de la tradition. On prend les mêmes, on recommence, toujours pareil, mais jamais vraiment. Avec le mythe on a ses repères, on est toujours à la maison, mais l'éclairage a changé et le spectacle est toujours neuf.
Tous les quatre matins quelqu'un fait face à un problème inextricable, une douleur un remord. Et soudain Sophocle et ses épigones, terriblement toujours d'actualité, surgissent de sa mémoire. Grille de lecture. Vertige derechef.

Personnellement, depuis cette lecture de Sophocle peu après vingt ans, je me serais volontiers vu le plus souvent en Antigone: en première lecture c'est valorisant, romantique. Mais je me suis plus souvent senti Créon. C'est cuisant.

Je n'explique pas grand chose. Tant mieux. Cette tradition et son épaisseur, c'est une expérience que l'on fait. Anouilh au lycée c'est bien. Mais Anouilh n'est pas seul. Sophocle, du fond de l'étrangeté antique, est l'un des premiers maillons d'une chaîne qui se poursuit jusqu'à nous. Un même sillon à tracer dans le respect des principes de la littérature biologique. Une tradition que nous empruntons à nos enfants. Une expérience que l'on fait. L'expérience de la respiration.
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