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3,94

sur 252 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il est difficile de parler de ce roman, sans en dévoiler trop. le lire est tout d'abord un choc.

L'histoire, en quelques mots : Un matin deux frères découvrent leur père, mort. Leur façon de parler est plus qu'étrange, certains mots sont inventés (secrétarien), à d'autres moments la syntaxe est boiteuse et de temps en temps fuse une expression qui semble tirée (ou plutôt déformée) de la bible. Puis peu à peu, on apprend, que le père, ancien religieux, vivait reclus dans sa ferme avec les deux enfants. Ceux-ci n'ont jamais été en contact avec d'autres personnes que ce père qui distribuait coups et sermons alambiqués toute la journée. Un des frères, le narrateur, décide de partir au village tout près pour trouver un cercueil pour enterrer le père. La suite du livre explique cette odyssée au village, et toutes les conséquences immédiates de la mort du père.

Le narrateur n'a pas de prénom tout au long du livre, (on découvrira ce prénom dans les toutes dernières pages du livre). Il appelle son frère "frère" sans majuscule, on ne saura pas non plus son prénom. Dans la vie de ces enfants, des adolescents plutôt, quelle misère, matérielle mais surtout intellectuelle et sociale.

Le narrateur, en se rendant au village avec cheval (toujours sans majuscule bien que cheval soit un personnage à part entière), va se trouver conforté au monde. Quand les évènements le dépassent trop, il se fige et se renferme sur lui-même.

Le choc chez les villageois est rude car la façon de s'exprimer du narrateur est assez perturbante : La rencontre a lieu dans une église et pour lui une femme est soit une pute soit une sainte vierge (le vocabulaire des deux enfants est très réduit et le mot femme leur est inconnu)

Les enfants, laissés à eux même sont émouvants, tant dans leur façon de raisonner que dans leur propos et les mots qu'ils inventent. le lecteur, après quelques 150 pages, découvrira ce qu'est le Juste Châtiment et refermera le livre abasourdi (pour le moins), à la fois effaré (pauvres enfants) et enchanté (quelle inventivité dans la narration).


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L'histoire se déroule dans une maison, peut-être une ferme ou un château ; à notre époque, peut-être dans un passé plus lointain ? Une fois de plus des questions restent sans réponse suite à la lecture de ce roman. Une chose est certaine, deux frères retrouvent, un matin, leur père mort. Cet événement, amène l'un des frères à raconter son histoire et celle de sa famille.

L'auteur ne dévoile pas tout dans les premières lignes, ni dans les premières pages. L'imagination du lecteur est mise en marche mais au fil des pages, la triste réalité est dévoilée par le narrateur. Les thèmes du roman, sont la religion, la famille et la folie humaine, mais je ne peux pas en dire plus car ce serait dévoiler les éléments de l'intrigue.

C'est un livre dérangeant car il mêle à la fois humour noir et drame familial. Ce roman m'a secouée, m'a marquée à tout jamais. Gaétan Soucy est un excellent auteur avec une technique de narration très originale, je conseille vivement la lecture de l'oeuvre de cet auteur disparu trop tôt.
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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De mon point de vue il s'agit d'un chef d'oeuvre. Un style unique. On passe des éclats de rire à l'horreur absolue... Un tour de force en très peu de pages. La force et le pouvoir des mots quand ils sont utilisés avec talent ! Merci pour cette magnifique découverte :)
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Voilà un livre dont il ne faut pas trop dévoiler l'histoire afin de réserver au lecteur le plaisir de la découverte. Tout d'abord, la découverte d'un récit rempli de surprises qui joue avec nos émotions. Une histoire tordue, étrange, mais surtout fascinante. J'en suis ressortie toute bouleversée.

Et il ne faut pas passer à côté de la découverte d'une écriture riche, colorée qui sort de l'ordinaire. Quelle plume il a Gaétan Soucy! Il a tellement bien su nous rendre la vision du principal personnage qu'il réussit avec brio à déstabiliser le lecteur et à laisser des marques...
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la découverte du monde..si vous vous frottez à ce roman, vous risquez de vousembraser
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Quelle surprise!
L'auteur ouvre la porte d'un univers détraqué, oscillant entre le fantastique et la tragicomédie. Il emploie un langage inédit aux mots souvent crus et à la syntaxe particulièrement déroutante en donnant l'impression d'une histoire décousue et absurde. Je dois avouer que je n'y ai pas échappé. Au début du roman, l'étrangeté de l'écriture n'arrivait pas à capter mon attention et je devais relire plusieurs fois certains passages sans être sûre, malgré tout, d'avoir compris. J'aurai pu abandonner, mais j'aime aller au bout des choses. Quelle belle résolution pour naviguer de surprises en chocs successifs et arriver à la fin du volume, ahurie par cette histoire, bien construite, pleine de noeuds qui dévoile ses secrets en se déroulant comme un ruban.

Ayant été élevés loin de toutes sources d'éducation, uniquement en compagnie d'un père alcoolique, les deux "frérots" ont poussé comme des herbes folles, l'un porté sur l'écriture et les romans de chevalerie et l'autre sur le "tripotage de ses parties", avec comme seul jouet une grenouille nourrie avec des mouches mortes qu'ils lui attrapent.

Peu à peu, on se rend compte que le plus futé lit des "dictionnaires" chapardés dans l'immense bibliothèque vouée à la décrépitude de l'humidité dont ses préférés sont Les Mémoires du Duc de Saint Simon et l'Ethique de Spinoza.
Il est le narrateur et puise ses mots dans ces lectures. Il est obligé d'en inventer pour désigner des choses qu'il ne connaît pas. Une moto devient "un bourdon géant de la grosseur d'un baudet". L'étrangeté de l'écriture utilisant des mots issus du patois et de l'ancien français, souvent grossier, mais dépourvu de vulgarité tant ils sont nimbés d'ignorance, donne une teinte ubuesque à des évènements totalement absurdes, parfois comiques, parfois terrifiants.

L'auteur prend en otage le lecteur en le rendant spectateur d'une confrontation de deux mondes distincts dans une histoire extravagante, totalement inédite. Même si on est complètement abasourdi par ses trouvailles lexicales rendant la compréhension du roman difficile, il faut tenir bon. le meilleur est à venir. En tournant la dernière page on ne peut rester indifférent à ce récit, on est soit révulsé, soit fasciné, comme je l'ai été.
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Un roman à lire jusqu'à la toute fin: il faut se rendre au-delà du premier niveau de lecture et la clé qui permet d'y arriver se trouve dans les dernières pages de l'oeuvre. Gaétan Soucy démontre bien son talent. À lire et à relire pour en goûter toute la saveur, à mon avis.
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Je découvre l'auteur avec ce roman, et ainsi l'univers particulier qu'il a su créer au fil des pages. Un univers exigeant, dans lequel il faut du temps pour entrer, car la langue destabilise, à l'image du personnage principal du récit, destabilisée et destabilisante elle aussi.

Un univers dans lequel rien n'est fixe et tout est à découvrir, jusqu'à la dernière page.

Un titre qui reste énigmatique longtemps, à l'image de cette famille dont on devine l'histoire peu à peu.

Car rien n'est donné d'entrée de jeu, dans ces pages. Tout est à décoder petit à petit, et un mystère en entraine un autre.

Une voix à part dans l'univers de la littérature francophone.

L'image que je retiendrai :

Celle de la salle de bal qui tombe en ruine avec les 400 couverts rangés en ordre de marche, brillants sous le soleil.

Quelques citations :

"Ainsi vont les mot. Ils arrivent toujours, coûte que coûte, à se poser quelque part, et cela seul est important." (p.142)

"J'avais définitivement compris que nos rêves ne decendent sur terre que le temps de nous faire un pied de nez, en nous laissant une saveur sur la langue, quelque chose comme de la confiture de caillots (...)" (p.157)
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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une pure merveille, que dis-je, Gary ressuscité, une style époustouflant, une rhétorique maîtrisée parfaitement, des phrases à retenir en veux tu en voilà, des formules géniales, "la pluie tombait comme des clous, tête à l'envers"...

L'histoire est sordide, voire pire : un homme rendu fou par la mort de sa femme (qui a péri dans un incendie allumé par une de ses jumelles) vit reclu avec son fils ainé, la jumelle restante (l'autre est à la cave, telle une momie dans ses bandelettes), jumelle à qui il fait croire qu'elle est un garçon : conclusion une confusion totale dans la tête de ses enfants (leur père est dieu, la fille finira enceinte de son frère etc...)

Mais j'en ai déjà trop dit... à lire absolument
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Déroutant, dérangeant ... et excellent.
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