Nous sommes emportés de chapitre en chapitre au gré de cette passion intense naissante et affirmée qui dans la légèreté pesante d'un été s'écrit dans un présent en construction constante. C'est pourtant en 82 que cela se déroule. L'auteur ne se place pas dans le catalogue des souvenirs, dans l'introspection ayant valeur de bilan, dans la sensiblerie que l'on pourrait porter à la construction des sentiments de l'adolescence qui marquent une vie. Cette lecture n'est pas seulement réservée à l'intérêt porté par l'amour entre deux garçons initiateurs de l'avenir, mais à un regard plus universel sur la naissance de la tragédie. Durant l'espace estival des vacances en famille, émaillés de son lot des manies parentales cocasses, mais révélatrices, la mise à l'épreuve d'une séparation momentanée ouvrira le champ romanesque de ce récit aujourd'hui d'une absolue nécessité. D'après une histoire vraie, lit-on sur le quatrième de couverture : le style très direct de ce roman jouant des niveaux de langue littéraires comme du langage parlé en est les strates superposées des complexités de l'âme. Cette pépite a visiblement été polie longtemps avant de sortir de son écrin.
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