Citations sur Demain le bonheur... (30)
Mais les faits étaient là : elle était follement éprise d’un exploitant agricole illettré de trente-quatre ans, qui s’habillait de salopettes, vivait encore chez sa mère, et avait un fils presque de son âge à elle. Comment le comparer favorablement à un ambitieux étudiant de vingt et un ans doté d’intelligence, d’un physique séduisant et d’un charme ravageur ?
Comme il l’aimait. Quel gâchis ! Il était assez vieux pour être son père, mais voilà qu’il tremblait comme un adolescent. Il n’avait pas eu l’intention de la faire pleurer. Certainement pas. A la vue de ses larmes, il avait eu envie de l’étreindre de toutes ses forces, de lui demander pardon…
L’amitié, cher Théodore, ça ne s’achète pas.
Lorsqu’il y avait du soleil, c’était l’endroit le plus gai du monde. Un soir de bal, c’était l’endroit le plus excitant. Mais aujourd’hui, l’atmosphère y était glaciale, avec tous ces nuages gris qui se pourchassaient dans le ciel.
Enseignante dans l’âme, Linnea avait une tendance naturelle à se pencher sur le sort des plus faibles, et en voyant cette fillette toute menue, à la figure constellée de taches de rousseur et encadrée de tresses en couronne, elle fondit.
Dame Nature avait pensé à tout. Ils étaient faits l’un pour l’autre. Elle avait beau être jeune, elle n’en était pas moins femme, sensuelle et passionnée. Ensemble, ils sondèrent le vocabulaire intemporel des amants, tout en murmures et en soupirs. Elle découvrit combien il pouvait être doux et attentionné; lui fut surpris et ravi par sa force. Ils apprirent à inverser les rôles, à savourer les joies du plaisir partagé.
Vous avez tort. Je suis une femme. Vous êtes obsédé par le temps, l’heure, les années. Quelle importance, quand il y a l’amour ? Je vous en supplie… Je vous en supplie, insista-t-elle en couvrant son visage d’une pluie de baisers… Comptez l’amour, et non les ans. Je suis votre épouse. Ne me tenez pas plus longtemps dans l’ignorance.
Elle lui tourna le dos, sans un mot, et souleva sa chevelure pour qu’il puisse dégrafer sa robe. Elle portait en dessous une combinaison qui disparaissait dans ses jupons. Fasciné, il la vit les détacher, les laisser glisser sur ses hanches.
Elle se plaça face à lui, en sous-vêtement resserré par un cordon à la taille et boutonné jusqu’au cou.
Après tout, on a seize ans de différence, mais ça n’a plus d’importance. On ne choisit pas, en amour. Quand ça arrive, ça arrive.
L’amour ne se discute pas.
chose en commun avec la logique. Et Linnea aimait Théodore. Lui seul savait susciter sa passion. Tant pis s’il était plus âgé, tant pis s’il était analphabète, s’il était d’un milieu modeste, s’il avait déjà été marié…
Théodore était un homme respectable et bon. La perspective de le revoir le lendemain faisait battre son cœur.