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3,91

sur 716 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un premier roman? chapeau l'artiste. J'ai eu l'occasion de lire bien des premières oeuvres, peu autant abouties que celle-ci. Un livre dur, sur une période noire, et sur un personnage pour moi alors encore peu connu. A conseiller absolument, pour ce témoignage / fiction qui ne laisse pas de marbre.
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Un récit bouleversant alors qu'on sait plus ou moins, vu le thème, à quoi s'attendre à la lecture de la quatrième.

On assiste ébahis à l'ascension d'une femme, Magda Goebbels et à la chute vertigineuse d'un homme qui semble être son père. Des dessins, évidemment liés. On assiste à la débâcle post débarquement et à la mécanique de survie et de mort de certains des personnages.

Le récit de l'ascension de Magda est doux, on envie presque son parcours, il parle de grandeur, de héros à ses yeux et peut être même d'amour. On l'appelle par son prénom pour la rendre plus proche, ça fonctionne.
Ce portrait contraste avec la brutalité de la fuite des camps des autres personnages, des colonnes d'âmes perdues, des souvenirs de l'horreur, du massacre des prisonniers, des gestes de survie et de l'absence presque totale d'émotions.

Ce livre met brillamment en perspective l'ascension de Magda Goebbels, qui semble au départ si anodine et qui nous amène dans le chaos le plus déroutant du 20eme siècle.

À partager au plus grand nombre, je recommande vivement
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Très belle découverte que ce livre qu'un ami m'a récemment prêté!

Et vraiment, croyez-moi, ce premier roman d'un nouvel auteur dans le paysage littéraire français est une bonne pioche et un vrai bonheur de lecture.

Et pourtant ce livre raconte en parallèle deux histoires sombres et qui ne font pas spécialement rêver a priori.
A savoir d'un côté, la vie et les tourments de Magda Goebbels, l'épouse du numéro deux du régime nazi, durant ses derniers jours dans le bunker où se sont réfugiés Hitler et quelques dignitaires avant de se suicider face à la débâcle.
Et de l'autre côté, les terribles marches et fuites de rescapés des camps de concentration, et notamment trois personnages qui portent dans leur fuite une sacoche en cuir dans laquelle se trouvent les lettres que le père de Magda Goebbels, qui était juif, a adressé en vain à sa fille.

Ce récit est bouleversant.

L'écriture est épurée et percutante.

Des faits terribles, qui dépassent l'entendement, y sont décrits avec précision et justesse.
L'auteur parvient ainsi à nous faire comprendre la vie et la psychologie d'êtres tellement éloignés de nous.

Un roman que je recommande.
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C'est un livre poignant mêlant adroitement des personnages historiques à des personnages de fiction mais tellement proche de la réalité historique que « Ces rêves qu'on piétine ».
Sébastien Splitzer nous fait voyager entre le bunker où les dignitaires nazis termineront leur sinistre parcours et les rescapés des camps lancé dans ces marches de la mort sur les routes allemandes .
On vit ainsi l'intimité des dernières heures de Hitler et surtout de Magda Goebbels première dame du Reich et en parallèle le sort des déportés rescapés des camps qui seront souvent massacrés sur les routes où les nazis les conduiront afin d'échapper à leurs libérateurs . Les nazis espérant ainsi que leur ignominie ne serait pas découverte.
C'est avec une écriture réaliste et épurée que l'auteur nous narre ces histoires croisées au destin tragique . Une écriture d'une beauté glacée.
En postface l'auteur éclaire parfaitement son récit et fait clairement la distinction entre ce qui le pur roman et la vérité historique.
La lecture de ce roman ne laisse pas indifférent cette époque restant à jamais gravée dans nos mémoires.
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La fin de la seconde guerre mondiale, la chute du Reich, la découverte des camps et la longue marche des rescapés, tel est le récit fouillé, documenté, intelligent, lucide et terriblement humain de Sébastien SPITZER qui signe là un premier roman très abouti.
La force de de récit est d'entrelacer évènements historiques et fiction au travers de certains personnages confrontés à des situations réelles ou imaginées. L'auteur dit « avoir flirté du mieux possible avec le vraisemblable pour imaginer le reste ».
Tout d'abord, il y a Magda GOEBBELS et les derniers dignitaires du IIIème Reich reclus dans le bunker d'Hitler ; Berlin est bombardé et assiégé, la victoire des alliés est inéluctable. Magda est réfugiée avec ses 6 enfants et ce qu'il reste de la garde rapprochée d'Hitler. Pourtant, elle fut l'épouse consacrée, admirée, première dame du IIème Reich aux côtés de son époux Joseph GOEBBELS, proche d'Hitler, puissant et influent. Magda est à la fois lucide et terrifiante. Ses certitudes l'ont élevé et pour elle, aucun doute, « il y aura une victoire ou une chute ».
L'ambiance dans le bunker est remarquablement décrite, suffocante, l'air est putride, certains ont déjà fui car il n'y a pas d'issue. La fin est connue de tous, terrifiante, puisque Magda Goebbels empoisonnera ses 6 enfants avant de se donner la mort.
Et puis, en parallèle, le lecteur suit la longue marche des rescapés qui n'en finissent pas d'affronter le mal absolu. Rescapés des camps, ils doivent entre survivre à la haine, aux meurtres commis par des villageois sans pitié. Parmi eux, Fela et sa fille Ava, une enfant invisible et mutique née dans le camp qui a survécu tapie et cachée pour avoir la vie sauve. Ava doit survivre car elle est dépositaire des lettres écrites par Richard Friedländer à celle qu'il a élevé comme sa fille, Magda Goebbels.
Un magnifique roman qui habitera longtemps mes pensées.
Lu dans le cadre du Jury Lectrices de Elle 2018


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C'est l'un des livres de la rentrée littéraire 2017 que je voulais absolument lire et quelle très bonne idée car ce livre est magistral, il m'a emmené vers Berlin détruite et ces survivants des camps. J'ai tout aimé et eu beaucoup de mal à le lâcher.

La manière dont Sébastien Spitzer a divisé le roman est vraiment ingénieux avec une alternance de chapitres consacrés à Magda et ses dernières heures puis sur les survivants le tout séparés par les lettres écrites par Friedlander, le père de Magda.

L'écriture du roman démontre une maitrise et un incroyable travail de documentation effectué par l'auteur tout en ayant su conserver cette capacité à imaginer, envisager certains moments alors qu'aucun documents n'existent pour décrire ces gestes par exemple concernant la mort des enfants de Magda Goebbels.

Ce roman a également été l'occasion pour moi de découvrir la relation unissant les époux Goebbels. J'étais loin d'imaginer que ce couple, dont les photos existantes représentes si uni en toutes circonstances, était aussi désuni et haineux. J'ai découvert en Magda Goebbels une femme ambitieuse, obsédée par son image et sa volonté d'acquérir/d'être au sommet du pouvoir

Enfin, l'auteur nous permet de découvrir que l'un des auteurs préférés de Magda Goebbels est Yeats dont est tiré le titre de cet ouvrage.



Les chapitres et passages sur les survivants des camps et de cette marche funeste sont également très intéressants et très bien écrits. J'ai été au départ déstabilisée en pensant que nous allions suivre un seul des survivants mais il est remplacé par un deuxième survivant et ainsi de suite jusqu'aux personnages de Fela et surtout sa fille Ava. Toutefois, ces changements de personnages restent logique car malheureusement avec de telles épreuves, des populations enclines à vous tuer difficile de parvenir à survivre.

J'ai beaucoup aimé la relation très fusionnelle entre Fela et Ava avec cet instinct de protection mère-fille et fille-mère. L'apparition des américains pour les deux survivantes est synonyme de mort pour Fela, ils apparaissent comme l'espoir mais aussi comme la fin d'un chapitre pour ce personnage. Tandis que pour Ava c'est l'apparition de figure maternelle et paternelle représentés par Lee et Gary.

J'ai également beaucoup aimé le personnage De Lee avec son aplomb, son courage et sa capacité à aller de l'avant. Je trouve l'idée d'avoir pris comme modèle un personnage ayant existé très pertinente et permettant de clore ce livre par la découverte de la famille Goebbels.

Enfin, bien que les lettres rédigées par Friedlander pour Magda soient fictives je les ai trouvée magnifiques, vibrantes d'un amour paternel à sens unique mais aussi pleines de lucidité sur la fin prévue pour les personnes vivant dans les camps.




En conclusion, je vous conseille vivement de lire ce roman époustouflant et mené d'une main de maitre qui a parfaitement su maitriser une partie de notre Histoire trouble, encore difficile à raconter et pourtant qui continue à conserver de nombreux secrets avec des phrases claires, concises qui veulent touchent au but. Merci Sébastien Spitzer !

Un seul mot : FONCEZ !!!
Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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Tandis que Berlin s'effondre coincé entre les forces armées russes et les américaines, un sinistre compte-à-rebours commence : d'un côté, les marches de la mort et de l'autre, le bunker d'Hitler.
S. SPITZER, l'auteur du roman va nous raconter le destin de plusieurs personnes qui se croisent, se perdent et ne se retrouvent pas.
- Marta GOEBBELS, l'épouse du chef de la propagande nazie, qui se prépare à tuer ses 6 enfants (Helga, Hildegarde, Helmut, Holdine, Hedwig, Heidrun) d'une capsule de cyanure avant de se suicider comme son mari, comme A. HITLER, comme E. BRAUN et d'autres dans le bunker qui accompagneront leur chef suprême dans la mort. Marta, petite fille d'une femme obscure dont les hommes abusent, qui deviendra l'incarnation de la femme allemande pour le régime. Marta, une enfant mal aimée, élevée chez les Ursulines en Belgique, une mère divorcée de G. QUANDT (dont elle eu un fils, Harald) pleine de ressources, d'ambition, qui est sans illusion sur l'homme, prête à tout pour survivre, même à renier son passé,
- Richard FRIEDLANDER, commerçant juif, dont les lettres destinée à sa fille adoptive chérie, Magda et rassemblées dans un rouleau de cuir, accompagnent tout le texte. Friedlander va mourir dans un camp d'internement comme d'autres de ces camarades
- Ava, l'enfant née dans un camp, enfant du bordel KZ d'AUCHWITZ, qui ne parle pas, qui survivra à sa maman, Fela
- Aimé, qui mourra dans une grange incendiée par les soldats qui les traînent sur les routes
- Judah, qui survivra à la marche, à la grange, mais mourra dans une ferme, abattu par le propriétaire
Une écriture brûlante comme un lance-flamme, dévorant la fin d'un monde hideux pour assurer un travail de mémoire, de lutte contre l'oubli ... Est-ce utile de rappeler que de grandes entreprises allemandes toujours existantes dont celle des descendants de Harald QUANDT, ont prospéré grâce à la main d'oeuvre des camps ? Impressionnant ...
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Ce roman, à la fois fictif et à la fois inspiré de faits réels est vraiment un bon livre.

Nous suivons à la toute fin de la seconde guerre mondiale, le destin des grandes figures Nazis, avec en parallèle celui des juifs.

Le fait d'alterner les chapitres et de les faire assez courts permettent une lecture facile et agréable, en nous donnant envie d'enchaîner les chapitres pour connaître la suite de chaque destin.

Une belle réussite pour un premier roman de l'auteur. J'espère en découvrir d'autres de sa part.
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Les dernières heures du Reich au fond du bunker de Hitler, le combat d'une mère fuyant les camps pour sauver sa petite fille née en captivité, le désespoir d'un père qui tente d'entrer en contact avec sa fille qui l'a renié, trois histoires parallèles qui vont se recouper, trois histoires liées par un petit tube de cuir, témoin d'un relais mortel mais tellement symbolique.
Un livre magnifique qui parle du devoir de mémoire et du combat des mères.
Fela qui ira au bout de ses forces pour protéger Ava et Magda qui offrira à la cause le sacrifice ultime.
Des personnages très forts, une écriture brillante, un grand moment.
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Il y a quelques mois, j'avais reçu, dans le cadre d'une Masse Critique, un livre d'Agnès Grossmann intitulé "Les blondes de l'histoire" qui peignait le portrait de femmes blondes de l'Histoire ayant eu un destin exceptionnel pour le meilleur et pour le pire; parmi ces portraits du pire, celui de Magda Goebbels m'avait tout particulièrement marquée par son côté glaçant, son manque total d'empathie, sa dureté et sa fin.
Lorsque j'ai découvert en librairie, "Ces rêves qu'on piétine" , roman sur Magda Goebbels, l'horreur des camps et la transmission de la mémoire, je n'ai pas hésité à l'acheter et je m'en félicite.
Ce roman est historique car les faits évoqués sont réels, les personnages le sont aussi pour la plupart mais c'est un roman magistralement écrit, d'une magnifique écriture qui sait saisir l'horreur et l'émotion sans pathos mais avec justesse.
On retrouve Magda Goebbels au moment où le Reich s'effondre et où Hitler et ses plus fidèles lieutenants s'enferment dans le bunker où ils vont se suicider; on assiste aux dernières heures d'Hitler, d' Eva Braun qu'il a épousée quelques heures avant de mourir, Goebbels, Magda et leurs 6 enfants. Magda revoit sa vie, sa puissance, son influence sur Hitler qui la considérait comme la Première Dame du Reich et qu'elle accompagnait partout. Elle avait besoin d'être admirée, reconnue et son mariage avec Goebbels, boiteux, nain, taré, aux maîtresses innombrables a servi ses desseins.
Elle a tiré un trait volontiarement sur son beau-père, Richard Friedländer, qui l'a élevée et aimée comme sa fille et son premier et unique grand amour, Viktor. Ils avaient le tort d'être juifs tous les deux et elle avait tellement embrassé la haine des juifs prônée par Hitler qu'elle se sentait souillée d'avoir été à leur contact; elle a laissé son beau-père mourir dans un camp et n'a pas bougé lorsque Goebbels a envoyé ses sbires assassiner Viktor qui était devenu un haut responsable de la communauté juive. Pas une once de regret, à l'heure de mourir, elle assume sa vie et ses choix. Sa dernière décision, c'est d'empoisonner ses 6 enfants avant de se suicider et cette horreur, paradoxalement, pourrait être éventuellement interprétée comme un geste d'amour; elle n'a pas voulu les laisser aux mains des Russes qui auraient pu leur faire subir un terrible sort, elle n'a pas voulu qu'ils vivent dans un monde qui les aurait rejetés, qui leur aurait fait payer les fautes de leurs parents. Ce geste est tellement horrible, impensable, qu'il faut lui trouver une explication.
Ce qui fait la force émotionnelle de ce roman, c'est que parallèlement aux dernières heures de Magda, on suit le sort de juifs, évacués des camps par les Allemands avant l'arrivée des Américains afin de laisser le moins de traces et de témoins possibles et on suit le trajet des lettres que Richard Friedländer a écrites à sa fille adoptive, lettres qui vont passer de mains en mains, chaque nouvelle main témoignant de l'horreur vécue avant de disparaître, jusqu'à la petite Ava, rescapée des dernières tueries, recueillie par une journaliste américaine qui va se faire un devoir d'être le porte-parole de tous ces morts, qui va les faire vivre en racontant.
Beauté du style, force de l'écriture, émotion pure, ce premier roman est un vrai chef-d'oeuvre et j'espère que Sébastien Spitze ne s'arrêtera pas là et nous fera encore vibrer avec un prochain roman.
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