Marvel Universe, tome 7 : Une rencontre destructrice

Ce tome comprend les épisodes 34 à 38 de la série Silver Surfer, tous écrits par Jim Starlin et dessinés par Ron Lim, initialement parus en 1990.

Après des aventures harassantes (dans les épisodes précédents), Norrin Radd décide de s'accorder une nuit de sommeil sur une planète calme et inhabitée. Ses rêves deviennent rapidement des cauchemars dans lesquels il assiste au retour à la vie d'une entité qu'il ne connaît pas (Thanos en l'occurrence, c'est marqué dans le titre). Après son réveil, il a la surprise de constater que Thanos est devant lui en chair et en os sur son trône flottant qui lui sert de téléporteur. Dans un premier temps, Thanos essaye de rallier le Surfer à son point de vue. Après cette dialectique faussée, le Surfer repasse par le quartier général des Avengers pour se renseigner sur Thanos et pour informer Captain America du retour de cet ennemi. Il lui reste encore à affronter un adversaire insupportable, rendre visite à Mentor et Eros sur Titan, l'un des satellites de Saturne et à affronter à nouveau Thanos.

Février 1990, Jim Starlin revient chez Marvel et il revient à ses premières amours : un superhéros cosmique. En 1973, il s'était fait connaître en opposant Captain Marvel à Thanos (un personnage qu'il a créé) déjà à la recherche de la déification par le biais d'un Cube Cosmique. Puis Starlin avait opposé Thanos à Adam Warlock dans une histoire (à jamais imprimée dans ma mémoire) dans laquelle Thanos professe son amour pour l'incarnation de la Mort. Avec la présente histoire, Starlin revient à son personnage emblématique et à la cosmogonie qu'il avait créée pour structurer l'univers Marvel.

En scénariste chevronné, Starlin marie avec habilité les aventures du Silver Surfer avec la remise en selle des personnages qu'il avait tués. Pour les fans du Surfer, il y a quelques moments choisis dont la confrontation avec ce fameux adversaire insupportable. Pour les fans de Thanos, la pilule est un peu dure à avaler au départ : encore une résurrection d'un personnage qui avait péri dans une histoire poignante, diminuant ainsi son impact. Passé ce premier mouvement d'irritation il faut également accepter que Starlin ne dessine pas. Passés ces points durs, les épisodes du Surfer se lisent rapidement avec un fort pouvoir de divertissement, une belle augmentation de la profondeur psychologique du Surfer (toujours grâce à cet adversaire insupportable) et une progression intéressante (même si l'épisode 38 ressemble plus à un épisode de Thanos que du Surfer). Les dessins de Ron Lim datent d'une époque où il faisait un réel effort pour produire des illustrations agréables à l'oeil, facile à lire, peu réalistes et entièrement au service de l'inventivité du scénario, avec un Silver Surfer rutilant et extraterrestre.

Pour les amateurs de Starlin, il est un peu horripilant de constater qu'il a cédé à la facilité en ramenant Thanos et Drax à la vie, invalidant ainsi la fin définitive des aventures d'Adam Warlock. Passé ce moment d'agacement, j'ai retrouvé avec plaisir ce scénariste qui sait où il va et qui tisse des intrigues qui reposent souvent sur l'intelligence des personnages, plus que sur leur force brute. Les dessins ne sont pas très sophistiqués, mais ils portent honnêtement l'histoire. Armé des 6 gemmes de l'Infini, Thanos menace la survie de la réalité telle que la connaissent les superhéros de l'univers Marvel dans le gant de l'infini.