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Citations sur Les liens (22)

On se disputa toute la nuit à voix basse, et sa douleur silencieuse, une douleur qui agrandissait ses yeux et tordait ses traits, me terrorisa plus que ses cris. Elle me terrorisa, mais ne me toucha pas, son tourment n'entra jamais dans ma poitrine comme s'il était le mien. Un état d'ivresse m'enveloppait comme une combinaison ignifuge. (p 82, 83)
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Naturellement, je ne me suis reconnu dans aucun de ces traits de crayon, aucun de ces points d'exclamation (quel chemin suivent les belles phrases qui entrent dans notre tête, comment nous animent-elles, comment perdent-elles leur sens, deviennent-elles méconnaissables, embarrassantes ou ridicules ?) et j'ai fini par abandonner les livres. (p 72)
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Tu m’as tuée depuis longtemps, et pas dans mon rôle d’épouse, mais comme être humain qui se trouvait dans son moment de plus grande plénitude et sincérité. Que j’aie survécu, qu’au regard de l’état civil je sois encore vivante n’est pas une chance pour moi, tant s’en faut, mais pour mes enfants. Ton absence, ton indifférence jusque dans ces circonstances m’ont prouvé que, si j’étais morte, tu aurais continué ta route de toute façon.
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Qui ne dit mot consent, donc nos enfants mineurs me sont désormais confiés. Décision exécutoire de plein droit. Bravo, je suis vraiment fière de t’avoir aimé.
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Mais moi, contrairement à toi, je ne crois pas que les clés du paradis terrestre aient été égarées par ta faute et qu’il me convienne par conséquent de m’attacher à un autre homme moins distrait. Moi, pour prix de ma libération, je ne vous supprime pas, je ne nie pas votre existence.
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Désormais nos jambes obéissent à des habitudes acquises. Et nous avons perdu la tension, l’émotion, le bonheur de la foulée, de même que la singularité de notre allure. Nous nous croyons maîtres de nos jambes, mais il n’en est rien, nous avançons sur ces marches en compagnie d’un tas de gens auxquels nous nous sommes adaptés, l’assurance de nos jambes est le résultat d’un pur conformisme. Et tu conclus que soit l’on change de foulée en retrouvant la joie des débuts, soit l’on se condamne à la normalité la plus terne.
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Tu entends quitter notre petit monde pour entrer dans le grand, avec ta nouvelle femme. À tes yeux nous sommes la preuve que tu as gaspillé ta jeunesse. Tu nous considères comme une maladie qui t’a empêché de grandir et, sans nous, tu espères te rattraper.
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Je redoute que tu réussisses à communiquer ton mépris pour moi aux enfants, à nos amis, à tout le monde. Tu veux m’isoler, m’exclure de tout. Et surtout tu veux empêcher toute tentative de bilan de notre histoire. Ça me rend folle. Contrairement à toi, j’ai besoin de savoir, il est urgent que tu m’expliques par a plus b pourquoi tu m’as quittée. Si tu me considères encore comme un être humain, et pas comme un animal qu’on chasse à coups de bâton, tu me dois une explication. Et une explication qui tienne debout.
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Tu as longuement déblatéré avec autant de flegme que de pédanterie sur les rôles dans lesquels nous nous étions enfermés en nous mariant – mari, femme, mère, père, fils et fille – et tu nous as décrits – toi, moi, nos enfants – comme les engrenages d’une machine absurde, obligés de répéter pour toujours les mêmes mouvements vides de sens. Tu n’en finissais plus, citant deux ou trois livres au passage pour m’imposer silence. Au début, j’ai cru que ta façon de me parler était dictée par un grave problème qui t’empêchait de te rappeler qui j’étais, une personne douée de sentiments, d’une voix propre, et pas une marionnette dans la pantalonnade que tu nous jouais.
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Je sais, mener une vie rangée, rentrer à l’heure du dîner, dormir avec moi et pas avec qui bon te semble te donne l’impression d’être un demeuré. Je sais, tu as honte de déclarer : écoutez, je me suis marié le 11 octobre 1962, à vingt-deux ans ; et, voyez-vous, j’ai dit oui devant le curé dans une église du quartier Stella, je l’ai fait par amour, je n’avais rien à réparer ; car figurez-vous, j’ai des responsabilités et je vous plains si vous ne comprenez pas ce que cela signifie. Je sais tout ça, je le sais très bien. Mais que tu le veuilles ou non, les faits sont là : je suis ta femme et tu es mon mari, nous sommes mariés depuis douze ans – douze ans en octobre – et nous avons deux enfants, Sandro, né en 1965, et Anna, née en 1969. Il faut que je sorte notre livret de famille pour te faire entendre raison ?
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